DANS UNE MISE AU POINT HIER A FATIMA UDPS : JOSEPH KAPIKA SE DÉFEND D’AVOIR SALUÉ LE DISCOURS DU CHEF DE L’ETAT

Vendredi 11 décembre 2015 - 05:45

Joseph Kapika vit en homme traqué. Les réactions à chaud du Secrétaire général adjoint de l’UDPS après le discours du chef de l’Etat Joseph Kabila du 30 novembre, convoquant le dialogue politique national inclusif, lui ont attiré pas mal d’ennuis. Le Sga du parti cher à Etienne Tshisekedi se serait mis à dos certains combattants qui l’accusent d’être l’homme du pouvoir infiltré dans l’UDPS. D’autres lui reprochent d’avoir démobilisé les membres de l’UDPS lors des événements de janvier 2015. Pour peu qu’on connaisse l’UDPS, ces fautes supposées peuvent entraîner l’exclusion de son auteur, si rien n’est fait. Fidèle parmi les plus fidèles d’Etienne Tshisekedi, Joseph Kapika, qui aura consacré les plus belles années de sa vie à l’UDPS, clame son innocence. Il l’a fait dans une mise au point hier à la presse. Lire ci-dessous les moyens de défense du Secrétaire général adjoint de l’UDPS. Didier KEBONGO

MISE AU POINT DE M JOSEPH KAPIKA SECRETAIRE GENERAL ADJOINT DE L’UDPS
I. INTRODUCTION

1. Mes interventions à chaud après le discours de M. Joseph KABILA ont entraîné une vague de réactions.
2. Ceux qui avaient refusé de prendre leur mal en patience m’ont vite accusé d’avoir "salué" ledit discours et d’avoir déclaré que "l’UDPS ira au dialogue sans condition".
J’ai été accusé d’être l’homme du pouvoir infiltré à l’UDPS, d’autres en ont profité pour me reprocher d’avoir démobilisé les membres de l’UDPS lors des événements de janvier 2015, sollicité ma suspension immédiatement et souhaité me voir juger par les instances disciplinaires du parti. Je les comprends
3. Un journal a même prétendu que j’avais fui la pression de ma hiérarchie pour me cacher à Kananga ma ville. "La une" de son journal a fait le tour du monde. J’espère qu’il n’a pas profité de l’incident pour se venger.

II. MISE AU POINT
A. KAPIKA A FUI

4. Je suis parti à Kananga le samedi 28 novembre 2015 à bord du régulier de la CAA.
5. J’étais muni de l’ordre de mission n° UDPS/PP/SG/0113/015 signé le 27 novembre 2015 par le Secrétaire Général du Parti.
6. J’ai suivi le discours de M Joseph KABILA tard dans la soirée à Kananga et, contacté par plusieurs organes de presse, j’ai réagi à chaud. J’ai regagné Kinshasa le mercredi 02 décembre. Je n’avais donc pas fui.

B. LE CONTENU DE MES PROPOS
7. J’ai relevé les éléments positifs du discours notamment cette volonté d’aller au dialogue sous la médiation de la Communauté Internationale mais aussi le fait d’avoir enfin reconnu que les élections de 2006 et 2011 étaient mauvaises.
8. J’ai aussi relevé les points négatifs à savoir la mise en place de la commission préparatoire ainsi que la révision du mode de scrutin.
9. J’ai terminé mes propos en insistant sur le fait que le Président du parti qui gérait le dossier "dialogue" en toute discrétion donnerait au peuple des orientations à suivre.
10. Les propos qui ont énervé à savoir "salue le discours" ou encore "l’UDPS ira aux élections sans condition" ne sont pas sortis de ma bouche.
11. Arrivé à Kinshasa le mercredi 02 décembre 2015, j’ai, au regard de la tournure que prenait l’affaire, décidé d’appeler le vendredi 04 décembre M Christian LUSAKUENO patron de TOP CONGO qui se trouve en Afrique du Sud. Le même jour, j’ai eu un entretien avec toute l’équipe de TOP CONGO à Binza-Pigeon à la demande de M. LUSAKUENO.
Nous avons conclu à une erreur d’interprétation de mes propos. Ensemble nous avons décidé de clore l’incident, un incident malheureux mais qui m’a beaucoup appris.

C. KAPIKA L’HOMME DU POUVOIR
12. Cela fait plus d’un quart de siècle que je suis aux côtés du Président TSLIISEKEDI et toujours dans les instances dirigeantes du parti. Ça peut faire des jaloux.
13. J’ai consacré le meilleur moment de mon passage sur cette terre à l’UDPS et cela malgré les emprisonnements et la misère. J’ai rejeté les offres les plus juteuses. Je suis parmi les fidèles des fidèles.
14. Comme beaucoup de cadres, j’ai eu des contacts avec le pouvoir depuis le déclenchement de la crise.
Après chaque rencontre avec quelqu’un du pouvoir j’ai fait rapport à la haute hiérarchie du Parti à savoir le Président et Chef du parti et le Secrétaire Général. Et souvent mes rapports sont écrits.
15. Ce faisant, seule la réaction de mes supérieurs me préoccupent ; ceux qui m’accusent sont soit non-informés ou de mauvaise foi. De toutes manières, je suis tenu au secret.
D. LES EVENEMENTS DE JANVIER 2015
16. Les événements de janvier 2015 seront écrits dans l’histoire de notre pays.
17. Ils n’ont pas été initiés par la société civile pour qu’on parlât d’un mouvement citoyen.
18. L’UDPS n’ayant été associée ni de loin ni de près à leur préparation peut-on imaginer que si ce mouvement avait abouti à la chute du régime, c’est TSHISEKEDI et son parti qui auraient pris le pouvoir ?
Non la première décision à prendre aurait été de fermer les frontières pour bloquer le Président TSHISEKEDI à l’extérieur.
19. Puisque le parti n’a été associé ni de loin ni de près aux préparatifs puisque ignorant tout et qu’il n’avait donné aucune consigne, à quel mot d’ordre avais-je désobéi ?
20. L’évolution des événements récents démontre que parmi les initiateurs et leurs bailleurs des fonds beaucoup ont versé dans les insultes à l’endroit du Président TSHISEKEDI tandis que tous s’opposent systématiquement à tout ce que le leader dit ou propose ; cas du dialogue.
21. Je ne suis pas naïf. Je sais que tous ces compatriotes ont désormais un adversaire mieux un ennemi qui s’appelle Etienne TSHISEKEDI et son parti l’UDPS.
22. Il est grand temps que le peuple congolais ouvre l’œil et le bon, cesse d’embrasser ceux qui ont détruit ce pays mais font semblant de servir ses
intérêts. Ce sont des opportunistes.
Un bref séjour dans l’eau ne fait pas d’un morceau de bois un crocodile tandis que quand un navire va faire naufrage, ce sont les rats qui tentent de se sauver les premiers et les premiers ils se noient.
23.En clair, j’invite le peuple à faire bloc derrière TSHISEKEDI et l’UDPS.
Le peuple doit prendre des distances vis-à-vis des opportunistes.

E. LE DIALOGUE
24. Depuis le passage de M Saïd DJENNIT, il y a beaucoup d’agitations ; ceux qui avaient disparu ont repris du service comme à la veille du dialogue inter-congolais.
25. J’ai toujours soutenu et défendu le dialogue tel qu’initié et défini dans l’Accord Cadre d’Addis-Abeba et dans les Résolutions 2098, 2147 et 2211 du Conseil de Sécurité de l’ONU.
26. J’ai adhéré totalement à la feuille de route du Président TSHISEKEDI pour la sortie de crise en RD. Congo.
27. Je reste convaincu que seul un dialogue organisé dans le strict respect de la bipolarisation de l’espace politique congolais sera fructueux. Il y a d’un côté ceux qui ont accepté les résultats des élections de novembre 2011 et de l’autre ceux qui ont rejeté ces résultats. Tout autre schéma nous entraînera dans un dialogue inter-congolais bis de Sun City où l’UDPS et les forces qui avaient luttes pour la démocratie étaient diluées dans les groupes armés et les partis-mallettes.
Aujourd’hui la voix de Mr TSHISEKEDI et donc celle des forces du changement doit être entendue.
28. L’espace politique congolais est désormais divisé entre ceux qui ont reconnus les résultats des élections de 2011 et ceux qui les ont rejetés.

III. MOT DE LA FIN
29. Bientôt nous allons commémorer la naissance de l’enfant Jésus.
Je ne veux pas accueillir mon Sauveur avec les montagnes, les collines et les vallées (Barouc 5, 1-9).
Je pardonne à tous ceux qui m’ont insulté et menacé.
30. Je réitère ma fidélité au Président et lui présente déjà mes vœux d’un joyeux anniversaire le 14 décembre 2015. Que Dieu le bénisse, bénisse sa famille et son combat politique.
31. Je souhaite un dialogue conforme à l’Accord Cadre d’Addis-Abeba ainsi qu’aux Résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU.
Ce dialogue doit réunir les protagonistes de deux camps, à savoir ceux qui ont reconnu les résultats des élections de novembre 2011 et ceux qui les ont rejetés. Comme l’a dit le Président TSHISEKEDI la Société Civile y participera comme témoin car elle est apolitique et doit mettre l’église au milieu du village.
Fait à Kinshasa, le 09 décembre 2015