S’il y a bien une personnalité politique qui n’a pas peur de ses opinions ni de s’assumer, c’est bien Gabriel Kyungu Wa Kumwanza, président de l’Assemblée provinciale du Katanga et président de l’UNAFEC (Union na-
tionale des fédéralistes du Congo). Il vient une fois de plus de le prouver en annonçant que son parti va présenter un candidat à la présidentielle de 2016. Kabila et Minaku apprécieront. Eux qui veulent maintenir
un semblant d’unité dans une famille politique au bord de l’implosion. Avec cette déclaration politique hautement « séditieuse », Kyungu vient de commettre un crime de lèse-majesté dont la sanction est la guillotine politique made in Kabilie. Diabolisation avec l’aide des médias publics (RTNC), coups bas, menaces, intrigues, débauchages d’un sniper politique dans les rangs de l’Unafec, etc. Depuis quelques semaines déjà son parti fait l’objet d’une déstabilisation éhontée. Un de ses anciens députés nationaux passe, contre promesse des postes, dans les différents médias pour le vilipender. Qu’il aille poser la question au brillant Lutundula à qui on avait promis mont et merveilles et qui n’a jamais rien vu venir malgré sa loyauté et son abnégation (cfr crise démission Kamerhe à l’assemblée nationale).
A Lutundula on a préféré un thuriféraire… Comme pour répondre à ses détracteurs de la Majorité présidentielle, Kyungu a organisé un Congrès extraordinaire de son parti. La réunion a failli échouer car la police a tenté de disperser les militants de l’UNAFEC le weekend dernier à Lubumbashi. Elle a même essayé d’empêcher le président de l’Assemblée provinciale du Katanga de se rendre à la clôture de ce meeting politique selon RFI. Malgré cela, « Baba wa Ka-tanga» a pu s’y rendre et annoncé que son parti alignera des candidats à toutes les élections y compris la présidentielle. Ses militants n’avaient en tête que la présidentielle. Ils ont crié le nom du gouverneur du Katanga Moïse Katumbi Chapwe comme leur candidat à la présidentielle. A ce Congrès, l’UNAFEC a procédé à de nouvelles mises en place au sein du parti. Le parti de l’ancien gouverneur du Katanga s’est aussi prononcé sur le découpage territorial auquel il reste fermement opposé. Opposé, il l’est aussi sur le calendrier électoral dit global dont il conteste la séquence des élections telle que proposée par la Ceni.
Kyungu veut qu’on élague les locales pour se consacrer à la présidentielle, aux législatives et aux provinciales. Quitte à revenir sur les locales en 2017. La question de la rétrocession ou de la rétention de 40% des recettes à caractère national ne pouvait pas manquer surtout que le président de la République en personne a accusé l’assemblée provinciale de ne pas faire son travail notamment celui de contrôle de l’exécutif provincial. Kyungu s’est prononcé pour l’effectivité de la rétroession qui permettra à sa province d’avoir les moyens de sa politique. Il y a carrément fracture au sein de la MP. Deux visions s’y affrontent. Kyungu est dans le camp dit des frondeurs. S’y trouvent le MSR de Pierre Lumbi, l’ARC d’olivier Kamitatu, le PDC de José Endundo, l’ACO de Dany Banza, l’UNADEF de Mwando Simba et le MDD de Christophe Lutundula. Plusieurs autres frondeurs se cachent dans la MP car ils n’ont pas encore le courage d’assumer leurs opinions. Qu’ils s’inspirent de Kyungu notamment sinon le massacre électoral annoncé ne les épargnera pas. Le Palu parti historique était le second après le MSR a dégainé pour ne pas se couper du peuple. Car le peuple est au-dessus des institutions de l’Etat, y compris le président, et de loin au-dessus des organisations politiques. (Lire ci-dessous le le secret de sa stratégie incomprise de Moïse Katumbi depuis sa sortie sur RFI).
MTN