Consultations à Kinshasa : Kimbuta – Diongo ; langage des sourds

Jeudi 18 juin 2015 - 11:12

Dans le cadre de la mission leur confiée par le Président de la République, à savoir poursuivre les consultations dans leurs provinces respectives, en vue d’un dialogue inclusif, le gouverneur de la ville de Kinshasa, André Kimbuta, a échangé hier mercredi 17 juin 2015 avec le président du Mouvement Lumumbiste Progressiste (MLP), Franck Diongo, après l’étape du Mouvement de Libération du Congo (MLC), où il s’est entretenu avec Fidèle Babala, Secrétaire général adjoint chargé des questions politiques, le mardi 16 juin 2015. Le chef de l’exécutif de Kinshasa a innové en se rendant lui-même aux sièges des partis de l’Opposition.
Dans un entretien qui a duré plus d’une heure, Kimbuta a tenté, sans succès, de convaincre son interlocuteur, Franck Diongo, de l’opportunité d’un dialogue entre filles et fils de la RDC en vue de baliser la voie de la tenue des élections apaisées.
Le gouverneur de la ville de Kinshasa a rappelé que le sang des kinois et kinoises avait beaucoup coulé avant, pendant et après les élections de 2006 et 2011.
Il a soutenu que le dialogue était le moyen le plus efficace pour éviter que la tragédie des deux dernières élections ne se reproduise en 2016.

Dans sa réplique, le président du MLP est resté inflexible. Franck Diongo a réitéré son refus de prendre part au dialogue, conformément à ce qu’il avait déjà exprimé dans son mémorandum, remis en son temps à l’émissaire du Chef de l’Etat. Il a profité de l’occasion pour communiquer le même document au gouverneur de la ville de Kinshasa, qui a promis de le transmettre à qui de droit.

On rappelle que dans son mémorandum, Diongo avait dit non à un dialogue qui vise, selon lui, à favoriser un glissement des mandats du Chef de l’Etat et des membres des institutions actuelles, en ouvrant une transition de 3 ans.
« Cette transition, soulignait-il, se concrétisera par le partage du pouvoir et le remplacement de la Constitution du 18 février 2006 par un acte de transition comme dans les années Mobutu ».
Il avait également démontré le manque de volonté politique du pouvoir en place d’organiser les élections dans les délais constitutionnels.

Le gouvernement, selon Franck Diongo, n’a débloqué 15% des crédits alloués au processus électoral, alors que pendant la même période, il avait financé le parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo et fait construire le nouvel hôtel du gouvernement, non inscrits dans les prévisions budgétaires.

Pour cet acteur de l’opposition, l’unique moyen de contraindre le pouvoir en place d’organiser les élections, c’est la mobilisation de la population, comme lors des manifestations du mois de janvier 2015 contre le tripatouillage de la loi électorale.

Signalons que le mardi 16 juin à l’étape du MLC, l’autorité urbaine a récolté le même refus. Fidèle Babala a réitéré la position de son parti et de son leader, Jean-Pierre Bemba, qui jugent ce dialogue inopportun.

Par Eric WEMBA

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