Les autorités du gouvernement central de la RDC et celles du gouvernement provincial de la Ville-Province de Kinshasa, représentées respectivement, par Matata Ponyo et André Kimbuta Yango, ont, le mardi 27 octobre dernier, procédé à la démolition des habitations construites illicitement sur le site de l’ancien cimetière de Kasa-Vubu. Au nombre de constructions victimes des tracteurs qui ont tous été démolies, figurerait, une station d’essence dont les travaux étaient vers la fin. Deux semaines après, la population de cette contrée, ne semble pas avoir encore digéré la chose. En effet, une frange assez importante des habitants de l’avenue Saïo, estimeraient, à les en croire, que la station d’essence pouvait bénéficier d’une mesure de grâce, compte tenu de plusieurs facteurs dont le fait qu’elle génère des emplois, permet l’augmentation du trafic dans ce secteur et donc, renforce la sécurité de la population etc.
" Les familles dont les maisons ont été détruites, avaient été sommées de déguerpir, plusieurs jours avant cette opération de ratissage ", " La loi est dure, mais c’est la loi ". Voilà toute une brochette d’affirmations soutenues par des officiels suite à la démolition des maisons construites de manière anarchique sur le site de l’ex-cimetière de Kasa-Vubu. Effectuée le mardi 27 du mois dernier, l’opération demeure encore sur toutes les lèvres et consciences des Kinois, en général et, des habitants de ce coin, en particulier.
Station supprimée
Descendu, quelques jours après les démolitions perpétrées par les exécutifs provincial et central, des journalistes, ont tenu à avoir les avis de la population. ‘’Je suis totalement déçu face à ce qui est arrivé, ici. Bien des personnes semblent avoir des documents officiels ‘’, a révélé un quidam. D’autres, par ailleurs, dans une majorité non négligeable, ont particulièrement fustigé le fait que même la station service ait été détruite. ‘’L’entrepreneur que l’on dit être un sujet Chinois, semble, outre le goût du gain, avoir répondu à l’appel du président de Kabila, quant à la révolution de la modernité. D’où, je pensais et continue à croire qu’elle ne devait pas être détruite ‘’, c’est là, le fond de la pensée d’un passant, intercepté dans les parages du lieu de la démolition. Un autre, plus légaliste et intervenant sur ce même registre, affirme, à son tour, que l’entrepreneur avait rempli toutes les formalités administratives. Il avait, dit-il, un numéro d’autorisation de bâtir. ‘’Ce tronçon est souvent dans le noir, nous espérions qu’avec la station d’essence, le trafic pouvait augmenter et qu’automatiquement, cette route serait plus éclairée et deviendrait, du coup, sécurisante pour nous ‘’, a soutenu, enfin, un notable de Kasa-Vubu, la main sur le cœur.
Quid de cette propriété ?
La concession de l’ex-cimetière de Kasa-Vubu fait, depuis des lustres, l’objet des controverses à répétition entre, d’une part, l’Etat congolais et, d’autre part, la famille Lingwala de la communauté Humbu.
Après plusieurs procès remportés par l’Etat, l’opposant à la famille Lingwala, celle-ci n’a jamais cessé de multiplier des interventions médiatiques, pour dénoncer ce qui, à son avis, doit être considéré comme une spoliation, par l’Etat, du terrain hérité de ses ancêtres.
Répondant à la perche des journalistes, les agents du service de l’Urbanisme et habitat de la commune de Kasa-Vubu ont révélé que cette concession n’appartient pas à la famille Lingwala mais, plutôt, à l’Etat congolais.
Francis Sengeyi
Stagiaire/Cefoji