Constitution : le Palu relance le débat !

Lundi 3 novembre 2014 - 11:49

Constitution, défense, diplomatie et monnaie, il n’y a pas de sujet tabou au Palu qui organise, depuis samedi 1er novembre, des réflexions approfondies sur l’état général du pays. L’ex-Premier ministre Adolphe Muzito attend des participants qu’ils produisent des recommandations pertinentes devant permettre à la RDC de décoller. Sur la Constitution, Willy Makiashi, qui est convaincu que la RDC est en crise, en appelle à une nouvelle Constitution qui reflète les aspirations du peuple.

Après les Concertations de 2013 organisées avec les moyens de l’Etat, c’est le plus grand forum qu’une formation politique puisse tenir. Le Parti Lumumbiste Unifié (Palu), qui célèbre son Jubilé d’or cette année, réunit à la fois le monde politique et l’élite intellectuelle au Grand Hôtel Kinshasa. Les discussions ont été enrichissantes, le samedi 1er novembre, autour du thème «L’Etat et les Partis Politiques». Plusieurs personnalités ont pris la parole. Adolphe Muzito, haut cadre du Palu, veut que les participants à l’atelier mettent à la disposition du Congo RD des propositions concrètes pour son décollage. Muzito peut se targuer de son bilan, somme toute positif, comme Premier ministre issu du Palu. Cela, avant d’envisager l’avenir avec enthousiasme. A son actif, sur les traces de Gizenga Antoine, la stabilité des Institutions, la stabilité de la monnaie, la stabilité du cadre macroéconomique, l’atteinte du point d’achèvement et la reconstruction des infrastructures. Le Secrétaire Permanant du Palu, Willy Makiashi, après avoir démontré la faillite de l’Etat congolais post- colonial, a réaffirmé que le pays est en crise. Pour sa refondation, la RDC a besoin d’une nouvelle Constitution. Une Constitution qui reflète réellement les aspirations du peuple congolais. Ce qui passe par la mise en place d’une Constituante. Déjà au mois d’août, le Patriarche Antoine Gizenga s’interrogeait si l’actuelle Assemblée nationale avait pour vocation de se muer en Constituante. Il avait répondu à la négative. Christophe Lutundula, cadre de la Majorité, envisage, pour résoudre des problèmes que poserait la Constitution du 18 février 2006, l’installation d’une Commission d’experts pluridisciplinaires chargés de réexaminer la Constitution en cours dans la perspective de l’étoffer et de l’enrichir. Lutundula a vidé une idée fausse qui circule selon laquelle la Constitution du 18 février avait été conçue et rédigée par des étrangers, sous la pression des belligérants. Selon lui, la Constitution du 18 février est l’œuvre des Congolais qui l’ont adoptée par voie référendaire. L’autre intervenant du jour, c’est Lambert Mende qui fustige la prolifération des partis politiques, plus de 400 enregistrés au ministère de l’Intérieur. Mende propose, pour assainir l’environnement politique, la création des vraies formations politiques basées sur l’idéologie et l’engagement politique. Le professeur Tshibangu Kalala a demandé aux Congolais de s’assumer pleinement et de prendre en mains la destinée du pays. Le Député She Okitundu a fait remarquer qu’on ne peut pas, à proprement parler, qualifier le régime de Mobutu de Deuxième République. Car, il s’agissait d’une négation de la démocratie.

Comme on peut le constater, au Palu, l’on se bat pour consolider les acquis de la lutte passée pour mieux conquérir l’avenir.

La Pros. 

 

Discours d’ouverture à l’occasion des ateliers du cinquantenaire du Parti Lumumbiste Unifié (Palu)

 

Excellence Monsieur le Président de la République Chef de l’Etat (Représenté) ;

Excellence Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement (Représenté) ;

Honorable Président de l’Assemblée Nationale et Secrétaire de la Majorité Présidentielle ;

Honorable Président du Sénat ;

Honorables Députés et  Sénateurs ;

Messieurs les Ministres, membres du Gouvernement ;

Messieurs les  Ambassadeurs et  Chefs des Missions Diplomatiques ;

Distingués invités ;

Mesdames et Messieurs à vos titres, rangs et qualités respectifs,

Chers Camarades ;

Au nom du Secrétaire Général Chef du Parti et de la famille politique du Parti Lumumbiste Unifié (PALU), je vous salue et vous souhaite la bienvenue en ce lieu, tout en vous remerciant de vous être dérobés de vos multiples occupations pour rehausser de votre présence cette cérémonie.

Nombre d’entre nous, se rappelons du bon souvenir du lancement, à Buma,  le 22 août 2014, des activités commémoratives du cinquantième anniversaire de l’existence du Parti Lumumbiste Unifié (PALU), par le Camarade Antoine GIZENGA, Secrétaire Général Chef du Parti.

Résonne encore, dans nos oreilles, le fort des mots qu’il a prononcés, à l’effet de conforter les militants dans leur fierté d’appartenir au premier Parti politique qui, dans notre pays, a totalisé 50 ans d’existence, le deuxième en Afrique après l’ANC de Nelson MANDELA d’Afrique du Sud ! Un Parti en équilibre sur l’expérience historique et politique et en l’intelligence avec les masses populaires.

L’essence de cette année jubilaire d’un parti nationaliste, vous le savez, est, sans conteste, un moment décisif, car propice à la réflexion sur le passé politique de notre Parti, le présent et les promesses pour l’avenir, à la fois, de notre Parti et de notre pays.

La teneur des ateliers inaugurés aujourd’hui, est faite précisément des filtres du passé, du présent et du futur. Une mosaïque soumise aux appréciations voulues pertinentes des uns et des autres.

Les milliers des militants, sympathisants du Parti Lumumbiste Unifié (PALU) et l’ensemble de notre Peuple, nous regardent, comme des oiseaux qui volent dans le ciel. Ils nous observent pour savoir si nous allons à gauche ou à droite !

A la faveur de ce discours d’ouverture, nous nous devons de remercier, au nom du Secrétaire Général Chef du Parti, le Camarade Antoine GIZENGA, et à celui de la Direction politique.

-D’abord, l’ensemble de notre peuple, et avec lui les militants et sympathisants du PAlU, qui, à de degrés divers, soutiennent la dynamique de la refondation de l’Etat congolais.

-Ensuite, les différentes personnalités ici présentes, qui auront, par leur présence, compris que toute conjugaison d’efforts est nécessaire pour assurer la promotion des institutions de la République. De ce fait, nous remercions les autorités publiques qui nous accompagnent dans cette quête de la refondation de l’Etat congolais.

-Enfin, les différents orateurs, et les intervenants à divers niveaux, qui auront dépensé de leur énergie pour la réussite des présents Ateliers.

Distingués invités,

Mesdames et Messieurs,

Chers Camarades,

Après tous ces propos introduits, j’aborderai pour fixer le cap des Ateliers, les points ci-après :

1. Le passé politique du PALU : Un combat nationaliste pour l’unité, la solidarité, la démocratie et la justice sociale ;

2. Le présent : Conservation des acquis et conquête de l’avenir ;

3. Le futur : quelles promesses pour l’avenir ?

4. L’esquisse de la problématique des Ateliers.

 

1. LE PASSE POLITIQUE DU PALU 

J’ai évoqué le passé de notre Parti. Il consiste en un secret de polichinelle : au commencement, il y avait ceux qui, en 1960, ont fait le pari visionnaire de fusionner le MNC, le PSA, le CEREA et la Balubakat, formant ainsi le dessein originel de l’actuel Parti Lumumbiste Unifié (PALU). Je parle bien de Patrice Emery Lumumba, d’Antoine GIZENGA, de Marcel Bisikiro et de Janson Sendwe.

Survint, par la suite, la date du 22 août 1964, début d’une âpre lutte pour la reconquête de la démocratie, de la souveraineté du Peuple et de la paix à l’intérieur des frontières non négociables de notre patrie.

Le PALU aura alors tout connu : la dureté de l’exil, d’abord, pour ses dirigeants. L’exil qui a donné naissance à la Communauté Africaine de Solidarité, en abrégé, Com-A-Sol, notre ONGD d’encadrement des masses rurales et urbaines.

Puis, il y eut l’implacable chasse à l’homme dont beaucoup de nos camarades ont fait l’objet, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. La chasse à l’homme qui a obligé des camarades à lutter dans la clandestinité, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Que des tombes de nos camarades jalonnent le chemin de la liberté !

Enfin, il y eut le devoir de garder et de manifester la constance idéologique du Parti, dès le retour du leader lumumbiste, Antoine GIZENGA, au pays natal. Pendant et après la Conférence Nationale Souveraine (CNS), le Palu a réfuté la négociation avec la dictature.

Cela a coûté la vie à un grand nombre des camarades et la prison au Secrétaire Général Chef du Parti ! En dépit de moult autres vicissitudes, le PALU a pris une part très active au Dialogue Intercongolais.

Et comme l’arc-en-ciel apparait pour révoquer la pluie, la PALU a participé au Référendum et aux élections de 2006 et 2011, pour conjurer la partition de notre pays et pour raffermir la démocratie, dans le cadre d’une coalition nationaliste qui perdure jusqu’à nos jours. Expérience fondatrice à pérenniser.

 

2. LE PRESENT : CONSERVATION DES ACQUIS ET CONQUETE  DE L’AVENIR

J’ai, ci-haut, évoqué aussi le temps présent.

Le PALU est entré dans les institutions de la République, à l’effet de consolider l’unité, la démocratie et la paix tant désirées par notre peuple. Sa contribution à l’action gouvernementale est sans équivoque :

-Stabilité des institutions, de la monnaie ainsi que du cadre macroéconomique,

-Atteinte du point d’achèvement,

-Amorce du paiement de la bourse d’études,

-Reconstruction des infrastructures, etc.

Aujourd’hui, le  PALU, a le devoir de maturité. Voilà pourquoi son jubilé d’or débute, à Kinshasa – mais cela se fera également, rassurez-vous, à l’intérieur du pays – par des ateliers de réflexion, d’échange et de débats.

Chaque participant se doit d’y apporter une lumière sur les matières sous examen, pour permettre  au leadership politique national de conduire l’Etat à bon port, et à l’ensemble de notre Peuple de bâtir en République Démocratique du Congo «un pays plus beau qu’avant ».

Il nous faut faire, durant la célébration de ce cinquantenaire, une pesée de notre poids politique, ainsi que des dividendes acquis. Point ne sera question de perdre de vue l’objectif, à savoir : Conquérir l’avenir.

Le PALU n’est point une girouette, qui change de position selon la direction de n’importe quel vient. Le PALU est un gros arbre, un arbre âgé de 50 ans ; un arbre qui a pour racines les masses populaires… Il doit, aujourd’hui, plus que jamais, assumer son rôle de leader naturel des forces politiques et nationalistes du pays.

3. LE FUTUR : QUELLES PROMESSES POUR L’AVENIR

Je viens d’évoquer, tour à tour, le passé et le présent.

Est venu le moment de retracer les perspectives, conformément aux coordonnées du nationaliste lumumbiste. Car le PALU doit-être, pour paraphraser Aimé Césaire, «Comme le poing à l’allongée du bras » !

Oui, il s’agit, aujourd’hui, de voir l’avenir du pays, avec les yeux du passé dépouillé des scories politiques.

Je dis, d’emblée, que les échanges idées qui auront cours, à compter d’aujourd’hui jusqu’au 20 décembre 2014, valent autant de ciment nécessaire à la consolidation de l’édifice de la refondation de la Nation congolaise.

Je dis aussi, du haut de 50 ans d’existence du PALU, ce que nos yeux voient se profiler nettement : tout en restant lui-même, le Parti s’enrichit de différents apports des politiciens hésitants jusqu’alors à se rapprocher mutuellement.

Je vois, et croyez-moi, dans les cinquante ans à venir, les forces nationalistes prendre durablement les rênes de ce pays et assumer pleinement sa destinée panafricaine et planétaire. La netteté de son image et l’honnêteté politique de son Chef prennent déjà place dans l’International Socialiste.

Ainsi notre agir politique doit savoir intégrer les droits des générations futures à vivre dans la paix, l’unité, la solidarité, la cohésion nationale, le travail et le développement durable, à travers une gouvernance globale plus responsable. Telle sera la part d’investissement du PALU dans l’avenir de la postérité et dans la refondation de l’Etat congolais.

4.  LA PROBLEMATIQUE DES ATELIERS

-Distingués invités ;

-Mesdames et Messieurs ;

-Chers Camarades ;

Avant de clore mes propos, qu’il me soit permis de relever quelques axes des problématiques qui seront soulevées dans les Ateliers.

Je ne saurai les développer en long et large ici, étant donné que la modération de chacun des Ateliers s’y appesantira.

En voici la teneur :

*50 ans de lutte pour la souveraineté du peuple congolais ;

*50 ans de lutte pour la construction d’un Etat libre et démocratique ;

*50 ans de lutte pour la construction d’une économie nationale ;

«Le Palu s’arrête pour évaluer les résultats de cette lutte, notre lutte à tous et celle de tout notre Peuple».

Pendant les Ateliers, les principales interrogations auxquelles nous devrons des réponses concernent tous les domaines : politique, économique et social.

Sur le plan politique, 54 ans après la naissance du Congo, répond-t-il aux critères d’un Etat véritablement souverain ? Le Congo est-il une République, au regard des valeurs et critères fondateurs de ce concept ?

S’agissant des questions économiques, financières et monétaires, il s’agira de répondre, principalement, à la question de savoir : le Congo est-il un pays, né pauvre ? Ou un pays riche mais devenu pauvre, suite à un accident de l’histoire ?

S’agissant des questions sociales, nous répondrons à la question de savoir s’il est possible pour un Peuple de rêver d’un paradis social dans un désert économique. Nous tenterons d’examiner les déficits qui caractérisent tous les secteurs sociaux dans notre pays, en identifier les causes et indiquer les solutions possibles.

Nous terminerons nos Ateliers avec les problématiques de la jeunesse, du genre, de la presse, etc.

Distingués invités ;

Mesdames et Messieurs ;

Chers Camarades ;

J’ai conjugué le récit du Parti Lumumbiste Unifié au passé, au présent et futur.

Puissiez-vous retenir avec moi que sonne l’heure de parachever l’esprit de l’indépendance du Pays et du Peuple ; que le Palu-en fait pays tout entier, n’accepte plus de négocier la liberté, la démocratie, la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale.

Le pourvoir pour tout Congolais, ne se trouve pas au bout du fusil, mais au fond de l’urne.

Je me réjouis particulièrement que nous percevons tous ensemble le PALU comme un gros arbre, dont la base se confond avec les masses populaires et dont la hauteur est de 50 ans !

J’ai dit que j’allais terminer en me disant fort conscient de la richesse des ateliers qui débuteront dès demain, et rassuré par leur vertu de nourrir le débat sur l’avenir de la nation congolaise.

Ainsi, au nom du Secrétaire Général Chef du Parti, j’en déclare solennellement l’ouverture des travaux.

Je vous remercie.

Fait à Kinshasa, le 31 octobre 2014

Prof. Willy MAKIASHI

 

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