Attendus à l’Assemblée nationale, deux membres du Gouvernement, à savoir Rémy Musungayi et Patrice Kitebi pourraient être absents de cette réunion de l’équipe Matata.
Selon des sources qualifiées, les ministres se retrouvent, sauf changement de dernière minute, ce lundi matin 10 novembre à 8heures pour un conseil extraordinaire. Annoncée depuis vendredi soir, cette nouvelle a fait l’objet de moult interprétations dans la ville haute. Le contexte s’y prêtant bien. Car à chaque conseil des ministres, les Congolais croient que c’est le dernier.
Mais pour la réunion de ce matin, des sources bien informées indiquent à Forum des As qu’il sera question d’examiner des textes législatifs. Il ne devrait donc pas y avoir de quoi fouetter un chat.
Seulement, ce Conseil des ministres pourrait se tenir sans deux membres du Gouvernement parce que ce lundi 10 novembre, à moins d’un retournement de situation, le ministre de l’Industrie, petites et moyennes entreprises, Rémy Musungayi Bampale et son collègue délégué auprès du Premier ministre, chargé des Finances, Patrice Kitebi Kibol Mvul, sont attendus à l’Assemblée nationale où les élus du peuple devront examiner les motions de défiance contre eux.
Rémy Musungayi devra fournir des explications sur le projet de construction de la cimenterie de la Province Orientale (Cipro).
Patrice Kitebi, est, quant à lui, accusé d’avoir alloué 207 millions de francs congolais à l’Opposition sans que cette dernière n’ait eu à bénéficier de ce fonds.
Malgré un compromis trouvé après un débat houleux à huis clos, les députés étaient restés divisés, à en croire des sources parlementaires.
Des députés de la Majorité présidentielle (MP) estiment que les motions n’étaient plus valables, compte tenu du retrait de plusieurs signataires. A ce niveau, ils parlent d’un compromis dans la compromission.
Evoquant le règlement intérieur, d’autres par contre dans l’opposition soutiennent qu’une motion déjà déposée ne peut être amendée.
La substance même de ces motions est loin de mettre tout le monde d’accord.
Pour Musungayi par exemple, la motion a été vidée lors de la question orale avec débat. Le ministre de l’Industrie, petites et moyennes entreprises, avec documents à l’appui, ayant démonté toute l’accusation portée contre lui dans le dossier de la cimenterie de la Province Orientale, CIPRO.
Concernant le ministre délégué auprès du Premier ministre en charge des Finances, c’est un secret de polichinelle. Tout le microcosme politique kinois et même les observateurs avertis savent déjà de quoi il retourne dans ce dossier. De l’argent public a certes été décaissé, mais il y a eu erreur d’imputation car ces ressources ont été régulièrement libérées au profit d’une nouvelle structure, le MNS, tel que cela ressort clairement dans un document du ministère du Budget.
Au passage, on comprend difficilement que ce soit seul le ministre délégué Kitebi qui soit interpellé là où c’est plutôt le ministère du Budget qui a engagé la dépense. Dans tous les cas, sur cette motion de défiance, la majorité et, plus généralement le Pouvoir joue sa crédibilité. " Punir " le ministre délégué équivaudrait à sanctionner l’ensemble du Gouvernement. D’abord, parce que le ministre délégué a pour patron le Premier ministre. Et en plus, si erreur il y a eu, c’est au niveau de l’imputation et selon des documents officiels, la traçabilité de cet argent ne fait aucun mystère car il a été affecté à un service qui a été créé en vue de gagner le pari de la paix dans l’Est. Didier KEBONGO