Clôture de l’A.I.A.F : Les agriculteurs congolais exigent 10% du budget national

Lundi 22 décembre 2014 - 12:29

Les agriculteurs congolais ont procédé au lancement des activités de clôture de l’année internationale de l’agriculture familiale (A.LA.F), le vendredi 19 décembre 2014, au Cepas. Ayant réuni les producteurs agricoles de toutes les provinces de la république, le forum national pour la promotion de l’agriculture familiale en République Démocratique du Congo (A.I.A.F 2014) avait sa raison d’être. Ce forum était un cadre de concertation dont l’objectif principal était de réfléchir sur les questions pertinentes du secteur agricole congolais.

La cérémonie officielle était présidée par Mota Bakajika, représentant du ministre de l’agriculture. S’adressant aux Agriculteurs congolais, il a encouragé et félicité le comité national de la RDC pour l’année internationale de l’agriculture familiale en particulier et les paysans congolais en général pour la tenue des activités relatives à l’AIAF. II les a invités à fournir et élaborer des recommandations et suggestions importantes que le ministère va intégrer dans les plans de développement du secteur agricole.
De son côté, Nathanael Buka, président du comité de l’Aiaf, a donné la perception de l’agriculture familiale dans notre pays, les objectifs, les résultats attendus, les défis et autres.

Problème congolais

La République Démocratique du Congo est parmi les pays qui souffrent de l’insécurité alimentaire dans le monde. Et, depuis son indépendance, l’agriculture familiale a été marginalisée dans les programmes de développement national. Elle est accompagnée d’images péjoratives la traitant d’archaïque, traditionnelle, improductive. Et, pourtant, c’est elle qui nourrit à plus de 90% le peuple congolais.
Elle est butée à plu sieurs problèmes, entre autre, l’absence d’encadrement technique, la détérioration des routes de desserte agricole pour accéder aux marchés, la dégénérescence des espèces végétales et animales, le changement climatique, l’accaparement des terres, la dégradation des sols, une politique peu incitative, etc.

Défis et pistes de sortie

Dans le contexte précis, il faut réfléchir sur trois axes sociopolitico-économiques du pays. Comment assurer la sécurité alimentaire d’une population de plus en plus croissante (production quantitative et qualitative, encadrement technique...), Comment augmenter la productivité pour améliorer le revenu et lutter contre la pauvreté?. Comment assurer une gestion durable et efficace de l’environnement et des ressources naturelles (sécurité foncière, renforcement des compétences sur les changements climatiques)?.
La RD Congo était parmi les pays qui ont ratifié le protocole de Maputo en 2010. Un protocole, dont la principale recommandation était celle d’allouer les 10% du budget national à l’agriculture. De 2010 jusqu’à ce jour, les organisations et mouvements paysans congolais sont dépourvus de moyens pour faire face à ce problème.
Conformément aux objectif de l’AIAF, les participants au forum ont recommandé au gouvernement de:
- affecter le 1/3 du 10% du budget national à l’agriculture familiale;
- élaborer un plan quinquennal du secteur;
-subventionner les organisations et mouvements paysannes dans la transformation et commercialisation des produits;
-sécuriser les terres (en revoyant le coût pour l’obtention du certificat d’enregistrement) afin d’éviter la spoliation des terres; etc.
Dorcas NSOMUE