L’Udps et l’UNC veulent voir clair sur les 207 millions de Fc manquant du total
de 500 millions de Fc réservés à l’Opposition. Reste à savoir si leur démarche pourrait produire les effets attendus.
Les députés membres du groupe parlementaire Udps et alliés déposeront ce matin au bureau de l’Assemblée nationale, une motion de défiance contre Patrice Kitebi, ministre délégué en charge des Finances. L’info a été livrée hier par Top Congo Fm, une radio privée émettant de Kinshasa. Selon notre consœur, les auteurs de la motion reprochent au membre précité du Gouvernement d’avoir entretenu un flou artistique sur les fonds nécessaires alloués à l’Opposition.
Dans sa démarche, le groupe parlementaire Udps et alliés bénéficie de l’appui d’autres députés de l’Opposition, en l’occurrence ceux de l’Union pour la nation congolaise (UNC), parti cher à Vital Kamerhe. Tous veulent en avoir le cœur net sur les fameux 207 millions Fc dont la destination ressemble jusqu’ici à un mystère.
L’affaire n’est donc plus un secret. Bien en illustrent les joutes oratoires ayant émaillé la plénière du vendredi dernier à la chambre des représentants. Patrice Kitebi, invité de cette assemblée de la Chambre basse, n’aurait donc pas convaincu ses interlocuteurs. En tout cas, c’est le sentiments des Opposants. Surtout en ce qui concerne les " ponctions ", mieux ce qui s’apparenterait à des " coupes sombres " opérées sur l’enveloppe de l’Opposition. Voilà qui a donné de la matière aux députés vedettes de l’anti pouvoir qui, le même vendredi, avaient annoncé d’initier une plainte contre le ministre délégué aux Finances.
UNE MOTION POUR QUELLE FINALITE ?
La démarche de l’Opposition n’a rien d’originale. A tout le moins, elle ne sort pas des us et coutumes parlementaires. Qu’un député ou un groupe parlementaire initie une motion contre un membre de l’Exécutif, l’action s’inscrit dans le cadre d’un exercice régulier de la fonction du parlement. En termes simples, on parlerait du contrôle parlementaire.
Cependant, tout le problème est la finalité de cette démarche. Autrement dit, à quoi peuvent donc s’attendre les initiateurs de la motion ? En tout cas, nombreux sont des analystes politiques qui, instruits par l’expérience des parlements passés, ne cachent pas leur pessimisme.
Selon eux, les députés de l’Opposition auront beau user de leurs prérogatives, tout en sachant en même temps que leur cause ne sera pas entendue. Donc, une " motion " qui se limite à une bonne forme de procédure. Sauf si la Majorité parlementaire voudrait bien sacrifier l’un de ses fils. Ce qui serait une première dans l’histoire des parlements qui se sont succédé jusqu’ici en RD Congo. Précisément depuis que le pays a basculé dans la forme démocratique de l’Etat.
Quelle que soit l’issue de l’affaire, nombreux sont aussi des observateurs qui, sans forcément donner raison au ministre délégué aux Finances, estiment que l’Opposition devrait se livrer à une sorte d’introspection quant à son fonctionnement.
Dans la fougue de commentaires sur les 207 millions de Fc " disparus ", certaines voix allèguent que ledit montant serait initialement alloué au porte-parole de l’Opposition. Au cas où l’argument est celui-là, alors il y a de quoi interroger le bon sens. Question simple, " comment arriverait-on à budgétiser une structure inexistante " ? C’et donc ça le fondamental. Si cela a été fait en amont, c’est-à-dire que lors du budget de l’exercice 2013, le montant a été bel bien prévu, il est tout à fait normal que l’Opposition parlementaire puisse demander des comptes au ministre. A l’inverse, l’Opposition qui, deux mandatures durant, s’est avérée " incapable " de se choisir son propre porte-parole, commencerait par là, avant toute autre démarche liée à l’affectation des fonds "querellés ". Laurel KANKOLE