Candidature unique : un débat pour fragiliser l’opposition ?

Mercredi 6 avril 2016 - 14:20
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Au moment où la bataille pour éviter le glissement du président actuel, est encore loin d’être gagnée, cette nouvelle problématique risque de jouer contre les opposants.

 

Depuis l’annonce, par le G7, de son soutien à la candidature de Moïse Katumbi à la présidentielle, le débat sur la candidature unique au sein de l’opposition prend des vifs accents. Certains analystes pensent que ce débat risque de fragiliser l’opposition et la détourner du combat pour l’organisation des élections dans le délai constitutionnel.

 

Etienne Tshisekedi, Moïse Katumbi via G7, Vital Kamerhe, Freddy Matungulu, Martin Fayulu, José Makila ont, chacun dans son coin, annoncé leurs ambitions pour la présidentielle. Mais le grand problème serait qu’ils se mettent d’accord sur un nom.

Le député national Franck Diongo n’en trouve aucun problème. Le président du Mouvement lumumbiste progressiste(MLP) estime que la multiplication des candidatures dans l’opposition ne s’oppose pas à la démarche visant à triompher aux prochaines élections présidentielle et législatives. L’élu de Lukunga a révélé que toutes les candidatures des membres du Front Citoyen seront traitées à l’interne au moment opportun.

 

Comment l’opposition pourra-t-elle contrecarrer les plans de l’actuelle Majorité présidentielle dans une élection à un seul tour en allant en ordre dispersé ? A cette problématique, certains proposent la mise en place d’un protocole d’accord entre les leaders d’opposition, lequel devra baliser le chemin à la désignation du candidat unique.

 

Pour d’autres, la candidature unique de l’opposition n’est pas la seule solution pour l’alternance, non seulement parce qu’elle reste difficile à obtenir mais également parce qu’elle ne mettra pas d’accord l’ensemble de l’opposition.

 

KATUMBI CONSULTE …

 

L’ex-gouverneur de l’ancienne province du Katanga, Moïse Katumbi Chapwe, devenu l’un des opposants farouches au président Joseph Kabila, a entamé des consultations avec des poids lourds de l’opposition afin de tenter de trouver un candidat «unique» lors de ce scrutin à l’échéance incertaine. Réclamant avec énergie l’alternance, il a rencontré lundi à Bruxelles le leader de l’UDPS, Etienne Tshisekedi et devra s’entretenir avec le président national de l’UNC, Vital Kamerhe.

«Nous ne réussirons la première alternance démocratique en RDC que si nous sommes unis. Après le 19 décembre, il y aura un autre président », a lâché le président du TP. Mazembe à l’agence Belga. Il a souhaité poursuivre ses consultations avec ses pairs de l’opposition et « discrètement avec certains membres de la Majorité présidentielle opposés à toute prolongation du mandat de Joseph Kabila », qui expire le 19 décembre prochain.

 

Malgré sa popularité et sa fortune, Moise Katumbi reste ouvert aux négociations pour la désignation du candidat devant représenter l’opposition et n’a pas encore répondu officiellement à la demande du G7. Il promet de ne pas faire marche- arrière dans sa démarche en faveur du respect de la constitution.

 

LE CAS ETIENNE TSHISEKEDI

Dans le camp de l’opposition, une bataille timide entre deux tendances a été déclenchée depuis la dernière sortie médiatique du G7. D’un côté, l’on suspecte les anciens cadres de la MP d’être au service du pouvoir pour faire échouer les plans des « véritables » opposants. De l’autre, l’on ne donne crédit qu’aux opposants qui n’ont pas collaboré avec l’actuel régime.

 

Par R. Djanya