Calendrier électoral : les premières difficultés sont là!

Mercredi 11 mars 2015 - 10:24

La mise à la disposition de la Ceni de la liste des entités décentralisées (villes, communes, et secteurs/chefferies, et déconcentrées (groupements) et la délimitation de nouvelles villes et communes, ainsi que la préparation du projet de répartition des sièges par le gouvernement et son dépôt au Parlement, sont autant d’épreuves qui pointent déjà à l’horizon.

La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) devait entamer, juste après la publication du calendrier électoral global en février dernier, les préparatifs, en premier lieu, des élections provinciales, urbaines, municipales et locales.

Un pari difficile quand on sait que la réussite de ces premières échéances électorales dépend d’un certain nombre de contraintes administratives, techniques et autres. Parmi les difficultés, figure la mise à la disposition de la Ceni de la liste des entités décentralisées (villes, communes, et secteurs/chefferies) et déconcentrées (groupements) et la délimitation de nouvelles villes et communes, ainsi que la préparation du projet de répartition des sièges par le gouvernement et son dépôt au Parlement.

Selon le calendrier de la Ceni, c’est dans la fourchette du 10 mars au 21 mars 2015 que ce projet doit être apprêté par le gouvernement central, alors que l’examen et l’adoption de ce projet doivent intervenir pendant la période du 22 mars au 5 avril 2015. C’est à ce niveau que des difficultés tant administratives que techniques apparaissent, au risque de poser un véritable couac à la tenue des élections provinciales, urbaines, municipales et locales.

La promulgation par le chef de l’Etat de la loi sur le découpage territorial, qui fait passer le pays de 11 à 26 provinces, est aussi susceptible de retarder l’organisation de ces premières élections prévues en octobre 2015.

La question est de savoir avec’ quelles données ou comment est-ce que le gouvernement va procéder à la répartition des sièges dans le cadre de la nouvelle configuration des provinces de la RD Congo.

Le Parlement (Assemblée nationale et Sénat) disposera-t-il d’assez de temps pour examiner minutieusement ce projet de loi sur la répartition des sièges dans le cadre de la nouvelle configuration des provinces et l’adopter en première lecture et en deuxième lecture ?

Un flou artistique est visiblement entretenu à ce propos. Ce qui fait craindre le fameux glissement tant décrié par quelques ténors de la sphère politique congolaise.

A ce sujet, les inquiétudes de Maître Kabengele Ilunga se justifient, lui qui a toujours soutenu que les élections continuent à être conditionnées par la tenue du recensement, dans la mesure où la loi électorale, bien qu’améliorée à l’issue de la dernière session parlementaire, parle toujours’ du nombre d’habitants au lieu de nombre d’électeurs dans la tenue des élections.

Une autre difficulté, et non de m’oindre, est celle liée à l’installation des provinces où des problèmes administratifs vont énormément se poser, quand on sait que toutes ces entités décentralisées ne disposent presque pas d’installations viables pour permettre à la Ceni d’organiser les élections dans les meilleures conditions et en toute sécurité.
Il sied de relever que la Ceni travaille sur le plan administratif, en étroite collaboration avec la police et des administrations au niveau de toutes ces entités.

Une collaboration qui risque d’être difficile dans la mesure où il faut au préalable déployer les administratifs dans les nouvelles provinces.

Comme on le voit, le pari est très difficile pour la Ceni qui, de l’avis de nombreux opérateurs politiques, même ceux de la société civile, a publié un calendrier trop serré dont l’application apparaît délicate. Certains opérateurs politiques de l’opposition vont même jusqu’à soutenir que la Ceni avait fait une fuite en avant en relevant aussi les 23 contraintes à réaliser à tout prix pour réussir la tenue de différents scrutins dans le pays.

Par ailleurs, l’absence du président de la Ceni, l’abbé Apollinaire Malumalu, lors de la publication du calendrier électoral, lui qui dispose d’une grande connaissance en cette matière, a toujours été mal interprétée. Il en est de même du silence de l’abbé- président depuis tout ce temps. Cette attitude est considérée, dans certains milieux, comme un aveu d’incapacité de la CENI de tenir le pari d’organiser, dans 18 mois, un cycle électoral complet constitué de tous les scrutins. Il s’agit des élections provinciales, urbaines, municipales, locales, la présidentielle et les législatives nationales en scrutin direct. Sans oublier les scrutins indirects des sénateurs, gouverneurs et leurs vices, maires et vices-maires, ainsi que des conseillers communaux.

En plus, plusieurs partis de l’Opposition se plaignent du fait que les législatives nationales de 2016 seront organisées sur base d’un nouveau fichier électoral, alors que la présidentielle ne se contentera que du fichier de 2011. Ce qui exclut, d’office, plusieurs Congolais en âge de voter ou d’être éligibles.

Par LKT

 

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