Calendrier électoral global : JB Bomanza ne voit pas la Ceni tenir les rendez-vous

Mardi 17 février 2015 - 11:09

Depuis sa publication jeudi 12 février par la CENI (Commission électorale nationale indépendante), le calendrier global des élections à venir ne cesse de susciter des critiques de la part des acteurs politiques et de la société civile.
Jean Baptiste Bomanza Mputu, coordonnateur adjoint chargé de la communication et élections de l’Opposition républicaine, figure parmi ceux qui se sont exprimés sur la question.

Le calendrier global des élections, le statut de l’Opposition Républicaine et le rôle de son Autorité morale, sa position vis-à-vis d’autres partis et regroupements de l’opposition politique ainsi que face à la majorité … constituent l’essentiel de l’entretien que JB Bomanza a eu avec le quotidien de l’avenue Lukusa.

Analysant le calendrier rendu public par le pouvoir organisateur des élections, il a exprimé d’emblée des inquiétudes avant de relever quelques faiblesses qu’il considère comme des préalables irréalistes.
Il a commencé par faire savoir que la Ceni s’est comportée en véritable « Ponce Pilate » face à la situation de l’heure, en se débarrassant de la patate chaude pour la larguer dans le camp du gouvernement et de la classe politique.

Cependant, constate-t-il, le fameux calendrier est assorti des préalables qui s’avèrent apparemment irréalistes vu l’état des finances publiques et le temps qui reste pour organiser toutes les échéances électorales.
Il fait remarquer, par exemple, au point 4 dudit calendrier qu’il est prévu, du 12 février au 20 août 2015, la construction des bureaux et entrepôts dans les démembrements, que leur nombre ni les lieux où ils seront érigés, ne sont pas indiqués.
De même, il s’interroge sur le procédé à mettre en place pour que la loi portant répartition des sièges dans les circonscriptions électorales pour les élections communales et locales, soit examinée et adoptée dans le délai prévu dans ce calendrier. Surtout que le Parlement est actuellement en vacances, et qu’aucun projet ou proposition de loi y relafif n’est déposé à ce jour.
Il faut rappeler, à propos, que le calendrier prévoit, du 22 mars au 5 avril 2015, l’examen et adoption de la loi portant répartition des sièges dans les circonscriptions électorales communales et locales.
Il se montre encore pessimiste quant à la qualité des scrutins que la Ceni veut organiser. Par exemple, il trouve irréaliste le temps réservé au recrutement des agents électoraux, du 8 mai au 24 juin 2015. Sa crainte est d’avoir encore des élections bâclées comme ce fut le cas en 2011, du fait que les agents électoraux formés à la hâte.

Un budget de plus d’un milliard USD !

Au total, Bomanza Mputu dénombre 23 contraintes pour le calendrier publié par la Ceni dont la principale s’appelle finances.
Plus d’un milliard de dollars pour organiser les élections, alors que le budget global du pays est de 9 milliards (dont les ressources propres de l’Etat s’élèvent à quelque 5 milliards), s’est-il exclamé en se montrant sceptique.
Quelle est la voie de sortie ? S’est-il interrogé, avant de répondre en proposant le dialogue politique comme la seule solution pour éviter de replonger dans la crise avec risque de conduire au chaos.
Bomanza propose le couplage notamment de la présidentielle, des législatives nationales et provinciales, en vue de pallier la contrainte de temps. Cela aura pour avantage, selon lui, de doter le pays de deux institutions nationales et d’une institution provinciale à la fois.
Concernant la participation de l’Opposition républicaine au gouvernement qui continue de susciter des critiques de certains membres de l’opposition politique, il rappelle que la mise en place du gouvernement de cohésion nationale découle des concertations nationales auxquelles l’Opposition républicaine avait participé. En plus, a-t-il poursuivi, les concertations elles-mêmes étaient la conséquence des élections chaotiques de 2011 ayant provoqué la crise de légitimité.
Concernant d’autres critiques liées notamment à l’article 4 de la loi portant statut de l’opposition, il pense que cette disposition pouvait jouer en temps normal. Or, on est en situation spéciale vu la crise de légitimité.
Il poursuit en renvoyant les détracteurs à l’article 16 de la même loi qui énonce que l’opposition devait utiliser le dialogue et la concertation pour résoudre les différends politiques.
Parlant des relations avec d’autres partis et regroupements de l’opposition, il a déploré l’attitude de certains leaders de cette famille politique qui semblent ignorer la cible de la lutte pour faire de l’opposition contre l’opposition.
C’est ici qu’il a loué le pragmatisme de l’Autorité morale de l’OR, Léon Kengo wa Dondo, notamment la sagesse dont il a fait montre dans l’adoption de la nouvelle loi électorale, en évitant ainsi à la République de replonger dans le chaos.
Propos recueillis par Dom Shambuyi

 

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