Deux personnes ont été tuées dans la nuit par l'explosion, apparemment accidentelle, d'une grenade dans une maison d'un quartier de Bujumbura, ont annoncé mardi un responsable local burundais et des témoins.
Lundi soir "vers minuit, deux jeunes gens ont été tués par l'explosion d'une grenade alors qu'ils se trouvaient dans une maison de Kanyosha", a déclaré à l'AFP Abraham Bampoye, l'administrateur (maire) de ce quartier périphérique de la capitale, situé à environ 10 km au sud du centre-ville.
"Une enquête est en cours pour déterminer les circonstances exactes de cet accident", a-t-il poursuivi, précisant qu'une des deux victimes avait eu le bras arraché par l'explosion. Cela semble indiquer qu'elle manipulait la grenade quand celle-ci a explosé.
M. Bampoye a refusé de commenter les allégations de voisins ayant affirmé à l'AFP que les deux victimes étaient des Imbonerakure, des membres de la Ligue de jeunesse du Cndd-FDD, le parti du président burundais Pierre Nkurunziza, qui l'a désigné comme son candidat à la présidentielle du 26 juin.
La décision du chef de l'Etat - élu en 2005 et réélu en 2010 - de briguer un troisième mandat que ses adversaires jugent inconstitutionnel, a déclenché depuis le 26 avril un mouvement de contestation émaillé de violence qui ont fait au moins 20 morts.
Depuis le début de la crise, Kanyosha a été le théâtre de plusieurs confrontations entre manifestants anti-Nkurunziza et Imbonerakure, accusés par les premiers de prêter main forte à la police dans la répression de la contestation.
L'ONU a qualifié les Imbonerakure de "milice" au service du pouvoir, les accusant de "violences et intimidations" menées "en toute impunité" contre les opposants.
Lundi, l'envoyé spécial de l'Union européenne pour la région des Grands lacs, Koen Vervaeke, avait souligné "la réalité de la circulation des armes" notamment parmi les Imbonerakure, et dénoncé "le recours par les forces de l'ordre à des forces supplétives".