Burkina-Faso Une léçon pour le regime

Vendredi 31 octobre 2014 - 09:33

Personne ne pouvait prévoir la chute du président du Burkina-Faso, Blaise Compaoré, hier jeudi 30 octobre20 14. Le tombeur de Thomas Sankara est placé en résidence sur­veillée dépuis hier soir. Desormais, le Burkina-Faso est dirigé par le Chef d’Etat major de l’Armée, le Général Kouame Longe après un consensus avec l’opposition. Pas plus que personne ne pouvait penser que les burkin­abés, près d’un million d’entre eux, répond­rait mardi dernier à l’appel de l’Opposition pour faire échec à la présidence à vie que se concoctait tout bon­nement Blaise Com­paoré. Lui qui se croyait plus malin que le peuple en jouant à la prolon­gation de son bail à la tête de l’Etat, à coup de révisions constitution­nelles sous le regard complice d’un Parle­ment des godillots, a été surpris par la marée humaine. Tôt ou tard l’Histoire elle-même se charge de régler son compte à ses tyrans qui confondent l’Etat à leur personne. L’Histoire triomphe toujours de la fourberie politique des hommes d’Etats, sur­tout africains, dont la pathologie commune est de se maintenir au pouvoir jusqu’à leur mort. Le soulèvement populaire des burkin­abés est une véritable bouée d’oxygène dé­mocratique dans cette Afrique étouffée par des dictateurs.

 

Un mani­festant sur France 24, a dit que « cela serve de leçons à toute l’Afrique ». En tous les cas, les burkinabés ont rendu les africains fiers par leur bravoure en faisant échec aux projets de ces pseudos démocrates qui considèrent que le fauteuil présidentiel leur revient de droit. Blaise Compaoré a beau évoqué la « légalité », mais le peuple ne l’a pas suivi. Son parlement qui s’apprêtait a modifié la Constitution pour lui of­frir un autre mandat, a été pillé par le peuple. Une leçon pour Minaku qui passe aujourd’hui pour un dur à cuir dans la Kabilie. Le parlement burkinabé, dépassé par les évènements, s’est vite fendu d’un com­muniqué annonçant l’ajournement de la révi­sion de la Constitution suivi de la mise en place de l’Etat d’urgence et de la démission du gou­vernement. Trop tard le train de l’Histoire était déjà en marche.

 

Et il balaie tout sur son pas­sage. Tous les minis­tres et thuriféraires du pouvoir se sont terrés. Une autre leçon pour les chefs d’Etats qui doivent se méfier des courtisans qui s’enfuient aussitôt que la situation dérape. Une leçon aussi pour Olivier Kamitatu, cadre de la Majorité présiden­tielle, qui avait pris une position forte anti révi­sion à partir de Oua­gadougou où il a avait dit « qu’il ne fallait pas changer la Constitution pour le destin d’un hom­me ». Ses amis burkin­abés ont matérialisé leur conviction alors que lui reste muet dans le dé­bat constitutionnel qui agite la RD-Congo actu­ellement. Par manque de courage politique, le président de l’ARC s’est tu. Blaise Compaoré était tellement obnubilé par le pouvoir qu’il n’a pas suivi les conseils de la Communauté inter­nationale. Le président français François Hol­lande lui avait écrit pour l’encourager à ne pas modifier la Constitution, il ne l’a pas écouté non plus. A Kabila enfin de tirer toutes les leçons qui s’imposent sur le sort réservé à Blaise Compaoré. La Com­munauté nationale et internationale exhorte le Raïs au respect de la Constitution. Entendra-t-il la voix de la raison ? L’avenir nous le dira !

 

En prenant d'assaut l'Assemblée nationale, jeudi matin, à Ouagadougou, les manifestants ont eu raison du vote du projet de loi sur la modification de la Constitu­tion burkinabè, qui doit per­mettre à Blaise Compaoré de se présenter à la prési­dentielle de 2015. Depuis la situation a dégénéré. Après plusieurs heures de tracta­tions, le chef de l'État a an­noncé la dissolution du gou­vernement et décrété l'état de siège. Le Burkina Faso vit des heures sous haute tension. Alors que les 127 députés de l'Assemblée na­tionale devaient se pronon­cer, jeudi 30 octobre, sur le projet gouvernemental de révision de la Constitution, qui doit permettre à Blaise Compaoré de se présenter à la présidentielle de 2015, des manifestants ont pris d'assaut l'Assemblée nation­ale. Après plusieurs heures de tractations, le chef de l'État a annoncé la dissolu­tion du gouvernement et décrété l'état de siège

Jeuneafrique.com

 

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