Personne ne pouvait prévoir la chute du président du Burkina-Faso, Blaise Compaoré, hier jeudi 30 octobre20 14. Le tombeur de Thomas Sankara est placé en résidence surveillée dépuis hier soir. Desormais, le Burkina-Faso est dirigé par le Chef d’Etat major de l’Armée, le Général Kouame Longe après un consensus avec l’opposition. Pas plus que personne ne pouvait penser que les burkinabés, près d’un million d’entre eux, répondrait mardi dernier à l’appel de l’Opposition pour faire échec à la présidence à vie que se concoctait tout bonnement Blaise Compaoré. Lui qui se croyait plus malin que le peuple en jouant à la prolongation de son bail à la tête de l’Etat, à coup de révisions constitutionnelles sous le regard complice d’un Parlement des godillots, a été surpris par la marée humaine. Tôt ou tard l’Histoire elle-même se charge de régler son compte à ses tyrans qui confondent l’Etat à leur personne. L’Histoire triomphe toujours de la fourberie politique des hommes d’Etats, surtout africains, dont la pathologie commune est de se maintenir au pouvoir jusqu’à leur mort. Le soulèvement populaire des burkinabés est une véritable bouée d’oxygène démocratique dans cette Afrique étouffée par des dictateurs.
Un manifestant sur France 24, a dit que « cela serve de leçons à toute l’Afrique ». En tous les cas, les burkinabés ont rendu les africains fiers par leur bravoure en faisant échec aux projets de ces pseudos démocrates qui considèrent que le fauteuil présidentiel leur revient de droit. Blaise Compaoré a beau évoqué la « légalité », mais le peuple ne l’a pas suivi. Son parlement qui s’apprêtait a modifié la Constitution pour lui offrir un autre mandat, a été pillé par le peuple. Une leçon pour Minaku qui passe aujourd’hui pour un dur à cuir dans la Kabilie. Le parlement burkinabé, dépassé par les évènements, s’est vite fendu d’un communiqué annonçant l’ajournement de la révision de la Constitution suivi de la mise en place de l’Etat d’urgence et de la démission du gouvernement. Trop tard le train de l’Histoire était déjà en marche.
Et il balaie tout sur son passage. Tous les ministres et thuriféraires du pouvoir se sont terrés. Une autre leçon pour les chefs d’Etats qui doivent se méfier des courtisans qui s’enfuient aussitôt que la situation dérape. Une leçon aussi pour Olivier Kamitatu, cadre de la Majorité présidentielle, qui avait pris une position forte anti révision à partir de Ouagadougou où il a avait dit « qu’il ne fallait pas changer la Constitution pour le destin d’un homme ». Ses amis burkinabés ont matérialisé leur conviction alors que lui reste muet dans le débat constitutionnel qui agite la RD-Congo actuellement. Par manque de courage politique, le président de l’ARC s’est tu. Blaise Compaoré était tellement obnubilé par le pouvoir qu’il n’a pas suivi les conseils de la Communauté internationale. Le président français François Hollande lui avait écrit pour l’encourager à ne pas modifier la Constitution, il ne l’a pas écouté non plus. A Kabila enfin de tirer toutes les leçons qui s’imposent sur le sort réservé à Blaise Compaoré. La Communauté nationale et internationale exhorte le Raïs au respect de la Constitution. Entendra-t-il la voix de la raison ? L’avenir nous le dira !
En prenant d'assaut l'Assemblée nationale, jeudi matin, à Ouagadougou, les manifestants ont eu raison du vote du projet de loi sur la modification de la Constitution burkinabè, qui doit permettre à Blaise Compaoré de se présenter à la présidentielle de 2015. Depuis la situation a dégénéré. Après plusieurs heures de tractations, le chef de l'État a annoncé la dissolution du gouvernement et décrété l'état de siège. Le Burkina Faso vit des heures sous haute tension. Alors que les 127 députés de l'Assemblée nationale devaient se prononcer, jeudi 30 octobre, sur le projet gouvernemental de révision de la Constitution, qui doit permettre à Blaise Compaoré de se présenter à la présidentielle de 2015, des manifestants ont pris d'assaut l'Assemblée nationale. Après plusieurs heures de tractations, le chef de l'État a annoncé la dissolution du gouvernement et décrété l'état de siège
Jeuneafrique.com