Burkina : Le directeur de la prison centrale de Kinshasa limogé
(KINSHASA)- Le directeur de la prison centrale de Kinshasa, le colonel
Kabisa a été limogé mercredi et remplacé directement par un magistrat
civil du parquet. Le chef du plus grand centre pénitencier du pays
paye les frais de sa mauvaise gestion des détenus à la suite des
événements politiques survenus au Burkina Faso. La direction de la
prison avait décidé de confisquer les postes téléviseurs dans toutes
les cellules afin d’empêcher aux détenus de suivre ces événements au
risque de les voir se soulever. L’opération s’était déroulée dimanche
dernier vers 4h00 du matin. Des protestations avaient fusé de tous les
pavillons surtout ceux des militaires condamnés à mort qui avaient,
selon certaines informations, menacé de se soulever si jamais les
téléviseurs ne leur seraient pas restitués. Dix heures après, la
hiérarchie de la prison s’est rétractée remettant les postes
téléviseurs dans chaque cellule. La forte médiatisation de cette
bourde par la presse internationale a poussé les chefs hiérarchiques
du colonel Kabisa à le sanctionner. Pourtant, lui-même a semblé avoir
agi sur ordre de plus hautes autorités du pays, a-t-on appris des
sources concordantes. Mais ses détracteurs, affirment certains
détenus, ont profité de cet incident pour enfoncer l’ex-chef de la
prison en l’accusant d’avoir agi de la sorte pour pousser les
prisonniers à se soulever. Selon eux, les événements du Burkina
partiraient à Kinshasa à partir des groupes des détenus qu’il
entretiendrait à la prison de Makala. Thèse contredite sur toute la
ligne, selon plusieurs sources. Le colonel Kabisa a été convoqué
mercredi matin au ministère de la justice pour être
entendu. Quelques heures après, il est revenu préoccupé à son bureau
annonçant à ses collaborateurs qu’il a été relevé de ses fonctions.
Aussitôt après, la cérémonie de remise-reprise s’est déroulée avec le
nouveau chef de la prison. Ainsi, les événements du Burkina viennent d’emporter le
patron de la plus grande prison du Congo-Kinshasa.