Plus de mille pensionnaires de la prison centrale de Bunia dans le district de l’Ituri (Province Orientale) sont entassés dans de mauvaises conditions. Construite dans les années 40 avec une capacité de deux cent cinquante personnes, cette maison carcérale regorge actuellement plus de mille détenus. Ce bâtiment appartenait à un commerçant grec.
Il a été affecté à l’administration publique pour servir de prison après l’indépendance. Il est établi dans le quartier Bankoko en plein cœur de Bunia.
En pénétrant dans ce bâtiment dont l’accès n’est pas facile au public, on y voit des hommes, des femmes et des jeunes dont la plupart sont squelettiques. Ils dorment à même le sol et sont à peine habillés.
Une odeur nauséabonde vous accueille dans la cour centrale.
Quelques prisonniers de Bunia se disent abandonnés et affirment qu’ils mangent difficilement.
Pour eux, ils sont privés de liberté et sont déshumanisés.
Cette atmosphère rend certains d’entre eux féroces comme des fauves.
Mardi 27 janvier dernier, des prisonniers se sont affrontés à l’arme blanche dans la soirée jusqu’au lendemain matin. Un groupe de détenus s’est révolté contre ce qu’ils appellent «le gouvernement de la prison» et qu’ils accusent de les maltraiter.
Au moins 52 prisonniers ont été blessés au cours de ces émeutes. Neuf blessés graves ont été transférés à l’Hôpital Général et placés sous surveillance policière
Les forces de l’ordre ont tiré plusieurs coups de feu pour tenter de maitriser la situation. Le calme est finalement revenu dans la prison autour de 11h après l’arrivée du commandant de la 32e région militaire.
L’infirmerie de la prison ainsi qu’une équipe de Médecins sans frontières (MSF) soignent des dizaines d’autres dans ce bâtiment dont la vie au quotidien ressemble à un mouroir.