Bouchage des numéros téléphoniques à Kinshasa : une plainte des opposants « déposée au Parquet »

Jeudi 19 février 2015 - 08:54

Des leaders de l’Opposition politique, dont les téléphones sont bouchés à la suite des manifestations populaires de contestations du projet de loi électorale organisées du 19 au 201 janvier 2015 par les forces politiques et sociales à Kinshasa et dans plusieurs villes de la République démocratique du Congo (RDC), vont « déposer une plainte au Parquet ».

« Suite aux manifestations d’es 19, 20 et 21 janvier, nos numéros téléphoniques avaient été bouchés. Une plainte sera déposée au Parquet contre toutes les sociétés de télécommunications et le donneur de l’ordre pour le préjudice qu’ils nous ont causé », a annoncé mercredi 18 février 2015 à Kinshasa à Lepotentielonline.com le député national Jean-Claude Vuemba, président du Mouvement du peuple congolais pour la République (MPCR, opposition).
Le vice-président du groupe parlementaire UDPS et Alliés a indiqué que lui et ses collègues ont « consulté les services des opérateurs Airtel, Vodacom, Orange, Tigo et Africell ».
« Tous, ils nous ont affirmé avoir reçu la correspondance d’une autorité en date du 20 janvier leur ordonnant de boucher les numéros des opposants que nous sommes », a-t-il précisé.
Le ministre de la Justice disculpé
Dans cette affaire, le vice-président du groupe parlementaire UDPS et Alliés a disculpé le ministre de la Justice et arde des Sceaux.
« La décision de boucher les numéros de nos téléphones n’émanait pas du ministre de la Justice. Ce n’est pas le Garde des Sceaux qui a fait la demande parce que nous n’avons reçu aucune lettre de sa part pour justifier cet état des choses », a expliqué Jean-Claude Vuemba.
A en croire le ministre des Médias Lambert Mende Omalanga qui a démenti la désactivation des numéros téléphoniques des opposants, le gouvernement congolais a plutôt « demandé à tous les détenteurs de téléphones mobiles de se faire enregistrer auprès de leurs opérateurs pour éviter d’être bouchés ».
« Nous n’avons pas bouché leurs téléphones », a-t-il insisté au cours du point de presse du lundi 16 février 2015 dans son cabinet de travail.
Onze jours auparavant, il avait justifié le 5 février devant la presse la « décision » d’interrompre l’Internet par le fait qu’« il y a plus grave » dans l’utilisation des moyens de télécommunications : « C’est l’usage qui a été fait des réseaux sociaux par la frange dite radicale de l’opposition des troubles des 19 et 20 janvier et leurs affidés lors des événements des 19 et 20 janvier ».

« Vous y découvrirez comment les auteurs des troubles que nous déplorons ont utilisé le mensonge au-delà de tout entendement pour embraser le pays. Pour cela, ils ont posté sur la toile des fausses images de prétendues atrocités commises par nos forces de sécurité ou par des manifestants à Kinshasa le 19 ou le 20 janvier alors qu’en réalité il s’agissait de photos prises à Haïti, aux Seychelles, au Congo Brazzaville ou au Burkina Faso et affichées sur internet depuis longtemps », avait-il précisé.

Ainsi, avait souligné Lambert Mende, « c’est la raison pour laquelle nous avons pris des mesures conservatoires d’interruption momentanée de ces services, ce qui a perturbé les espaces numériques ».

« Le Gouvernement est désolé pour les inconvénients causés aux utilisateurs de ces nouvelles technologies autres mais il est évident qu’il ne pouvait agir autrement car les images trafiquées récupérées des archives d’autres pays voire même d’une série télévisée que l’on a balancé sur les réseaux sociaux pouvaient alimenter une véritable guerre civile chez nous. L’intérêt national exige de lutter sans répit pour l’éradication de ces pratiques criminelles », avait-il expliqué.

 

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