BONNE GOUVERNANCE FINANCES PUBLIQUES : LES RÉFORMES SONT EN MARCHE

Jeudi 30 juillet 2015 - 06:09

L’un des effets positifs de ce long processus sera la réduction des écarts entre le budget voté par le Parlement et celui exécuté par le Gouvernement

On entend souvent grommeler ceux qui doivent bénéficier d’un décaissement du trésor public pour ne pas avoir été payés au jour convenu. Les raisons sont multiples. Il y a surtout le fait que, à cause du manque des liquidités, le Gouvernement a instauré le système de payement-caisse. On dépense que sur base des fonds qui sont disponibles à la caisse.

C’est le secteur des finances publiques qui est le noyau de l’Etat. Toute la société est nourrie aux tétons des fiances publiques. Un secteur hautement stratégique. Dès qu’il est touché par une moindre fièvre, c’est-à-dire des difficultés au niveau de sa trésorerie, c’est bien toute la République qui en subit les conséquences.
Raison pour laquelle toute politique publique visant l’assainissement des finances est à soutenir de deux mains. Car la prospérité de toute la nation passe forcément par la bonne tenue des finances publiques. C’est dans ce cadre qu’il faut saluer le plan de reformes des finances publiques lancé par le Gouvernement depuis 2010.
Sans ces réformes, l’atteinte du développement par les Congolais aurait été hypothétique. C’est ce qu’on a depuis pendant tout le règne de 32 ans de la IIème République qui n’a amorcé aucune réforme des finances publiques. La conséquence est la dilapidation à outrance des deniers publics qui entraine lui-même l’extrême pauvreté.

PARADOXE D’UNE RDC IMMENSEMENT RICHE
Si les finances publiques étaient assainies depuis cette période, pas sûr que la RDC serait éligible au ridicule PPTE, le processus des pays pauvres très endettés. Cette inscription est une honte car il induit un paradoxe d’une RDC immensément riche, du moins en potentiel mais dont les populations croupissent dans la misère.
Il n’y a que par la conduite à bon port des réformes des finances publiques qu’on peut renverser la vapeur. C’est assurément le souci du Gouvernement lorsqu’il s’est fermement engagé dans la réforme des finances publiques, voici 5 ans. Mais attention, on n’est pas encore à bon port car il s’agit d’un très long processus avec plusieurs phases et qui touchent plusieurs secteurs des finances de l’Etat.
On peut donner à titre illustratif le fait que lorsqu’on sera parvenu à l’achèvement de cette réforme, il n’y aura plus d’écarts entre le budget voté par le Parlement et celui exécuté par le Gouvernement. Ce qui serait une grande victoire quand on sait qu’il y a toujours levée de boucliers dans les deux Chambres à la présentation par le Gouvernement des rapports des redditions des comptes des années budgétaires.
On y a toujours décelé des écarts exponentiels entre les deux budgets. Quant à la réforme elle-même lancée par le Gouvernement en mars 2010, elle a comme soubassement le plan stratégique de réformes des finances publiques. Il comprend cinq piliers dont on peut ébaucher quelques uns. Il s’agit de la réforme de dépense publique.
Celle-ci conduira à la rationalisation de la dépense ainsi que la promotion de la transparence dans la passation des marchés. Il y a aussi la modernisation du système de la paie des agents de l’Etat ainsi que le renforcement du système de la dette publique. Il ne faut surtout pas oublier un autre aspect capital.

PRESENTER UNE SITUATION FIABLE DU PATRIMOINE DE L’ETAT
C’est la réforme du système comptable et de la gestion de la trésorerie. Ici l’objectif est, bien entendu, de mettre en place un système qui permet de présenter une situation fiable du patrimoine de l’Etat. Comment alors y parvenir ? Par une baguette magique ? Le Gouvernement a tout prévu.
Dans le souci d’accélérer cette réforme, le Gouvernement a mis sur pied une structure technique chargée de la mise en œuvre de ses différents séquençages. C’est le " Comité d’orientation de la réforme des finances publiques " (COREF).
Sa mission est de coordonner, d’impulser et de piloter les réformes des finances publiques en coordination avec les services du ministère des Finances. Le COREF ne dort pas. Depuis 2011, il élabore chaque année un plan d’actions prioritaires.
On apprend que la dernière version de son plan intègre les actions pertinentes menées dans tous les 5 piliers et couvre la période de 2015-2017. Pour renforcer le pilotage sur le plan technique, il est créé des " sous-comités techniques de travail destinés à œuvrer sous la coordination du COREP.

YAV MULANG EN PREMIERE LIGNE
La réforme des finances publiques est bel et bien en marche. Pour preuve, le ministre des Finances Henri Yav Mulang vient de donner le go, le 25 juillet 2015 des réunions mensuelles avec les différents sous-comités techniques afin de s’assurer de la mise en œuvre effective du processus de réforme.
Il est heureux de constater qu’au cours de cette réunion, les différents sous-comités ont parlé d’avancées majeures dans chacun des piliers tout en relevant des contraintes tout comme des défis à relever. C’est le ministre des Finances Henri Yav Mulang qui supervise tout le processus dans lequel il s’est engagé pleinement.
Il accomplit cette tache sous le leadership éclairée du chef de l’Etat et la conduite du Premier ministre. Nul n’est besoin de rappeler que les finances sont un secteur-clé. Le ministre apparait à ce titre comme le concepteur de toutes les politiques du Gouvernement en matière d’assainissement des finances publiques.
Il est malheureux que parfois ce rôle est mal compris et mal interprété. Certains confondent à tort un ministre des Finances avec un comptable d’Etat. Le ministre chapeaute tous les services en charge de la gouvernance financière comme l’Inspection générale des finances. Heureusement que Yav Mulang est dans son bain dans ce secteur technique. Cet économiste formé à la bonne école connaît le monde des finances où il a une expertise éprouvée. Il est passé partout même dans des organisations internationales où à la Présidence de la République d’où il vient de débarquer, toujours plongé dans ses finances. C’est autant d’atouts pour piloter et surtout placer sur la voie du succès cette reforme des plus complexes. KANDOLO M.