(KIKWIT)- Après Bukavu, Butembo, Kindu, Gungu, le syndrome des évasions se poursuit sans relâche dans les prisons congolaises. Cette fois-ci c’est le tour de Kikwit dans le Bandundu. Au total, 99 prisonniers se sont évadés vendredi vers une heure du matin de la prison centrale du chef-lieu du Kwilu. L’opération a été menée par deux criminels en instance de condamnation. Il s’agit de Muyaya et Loleka. Déjà, une cinquantaine de fugitifs ont été capturés par les forces de l’ordre. Muyaya, l’un des meneurs a été touché par balle alors qu’il tentait de fuir et se trouve présentement à l’hôpital général de Kikwit. Son complice, Loleka a réussi à détaler. La traque se poursuit encore en ce moment pour le rattraper, a précisé Jean Claude Malela, le conseiller en communication du gouverneur du Bandundu-Jean Kamisendu. Selon les services judiciaires, Muyaya et Loleka ont été arrêtés depuis deux mois pour association des malfaiteurs et détention illégale d’armes. Les deux bandits ont volé et commis des crimes à Kikwit, à Idiofa, Masimanimba et dans d’autres coins de la province. Lors de leur comparution, ils ont cité le colonel Ndjeka comme le commanditaire de leurs actions et c’est auprès de lui qu’ils obtenaient armes et munitions.
Convoqué par la justice militaire, le colonel ne pouvait pas se présenter devant un tribunal dirigé par un moins gradé que lui. Ainsi, le gouverneur du Bandundu, Jean Kamisendu a mené des démarches et obtenu la descente des hauts magistrats militaires de la Haute cour militaire de Kinshasa à Kikwit. Les audiences foraines se sont tenues sur place à la prison centrale de Kikwit et le verdict était attendu le 13 novembre prochain. Sentant leur condamnation, les deux criminels ont tenté ce coup de force.
Néanmoins, les autorités provinciales confirment que le colonel Ndjeka n’a pas pris le large. Il est toujours à la prison centrale de Kikwit. Un problème se pose quand même autour de la sécurité des prisons congolaises. Plusieurs fois, on a déploré les évasions qui se son terminées dans le sang. Que ça soit à Bulowo au Katanga ou à Gungu dans le Bandundu où l’on a déploré deux morts, les responsabilités n’ont jamais été établies. La ministre de la justice doit s’expliquer sur cette préoccupante question de la sécurité des prisons et surtout les raisons de la multiplicité des évasions des détenus.