Matata Ponyo a dit y accorder autant d’intérêt que le cadre macroéconomique. Courant 2015, le Premier ministre est, en effet, déterminé à mener un audit sur la transformation des entreprises publiques. Cette option a été reprise dans le budget 2015, a fait savoir le Premier ministre, lors de la présentation de la loi des finances publiques pour le prochain exercice devant l’Assemblée nationale. Avis de tempête au COPIREP.
Les choses pourraient vite se précipiter. Déjà, le ministère du Portefeuille a reçu injonction de spécifier la situation juridique et patrimoniale actuelle de chacune des entreprises en distinguant notamment les entreprises publiques transformées en sociétés commerciales et celles d’économie mixte. Mais, ce n’est un secret pour personne, la gestion du COPIREP, sera au cœur de l’audit décidé par le Premier ministre. Tout naturel, ancien Secrétaire exécutif, en fait, numéro 1 du Comité de pilotage de la réforme des entreprises publiques, actuel AD de la SNCC, Ilunga Ilunkamba sera en ligne de mire des limiers du Premier ministre.
Matata Ponyo pourrait finalement s’en remettre au PGR, vaticinent déjà des experts. C’est quelque USD 180 millions qui ont été engloutis dans la réforme des entreprises du portefeuille. Tout cet argent –dont plus de 65% des crédits- perçu de la Banque mondiale a été épuisé sans une qu’une seule entreprise soit réellement transformée. Et depuis 2003 à mars 2014, le COPIREP n’a connu qu’un seul maître à bord, son secrétaire exécutif, Ilunga Ilunkamba. Nommé depuis AD à la SNCC.
C’est en 2006 que le COPIREP a repris au BCECO la gestion de ses financements. «Devenant responsable de sa gestion financière et comptable, le COPIREP s’est mué, se félicite Ilunga Ilunkamba, d’agence d’exécution du PCDSP en bureau d’études». Et pourtant, le Chef de l’Etat a plutôt, par son décret présidentiel n0 04-047 du 20 mai 2004 a doté le COPIREP de statuts de service public. Hélas. Ilunga Ilunkamba semble se complaire dans sa confusion. Et voilà comment fonctionne le COPIREP, bureau d’études dans l’entendement de Ilunga Ilunkamba. Les charges de fonctionnement du COPIREP (33 agents seulement !) jouissent du coup d’une allocation de plus de 14 millions de dollars (USD 14.446.131) même si au 31 décembre 2006, ce n’est qu’un peu plus de USD 6 millions (6.302.319 USD) qui sont consommés. USD 160.154 vont dans le renforcement des capacités de la « cellule des stratégies » du COPIREP qui ne compte que 2 agents. Courant 2008, Ilunga Ilunkamba recrute un cabinet d’experts international, Euro Phenix pour réaliser la réorganisation de l’organigramme du COPIREP qui ne compte alors que 32 agents. Plus de 23 millions de dollars, soit USD 23.478.653, sont, en effet, dépensés dans les consulting et études en quelques mois ! Sans doute que le Chef de l’Etat a eu écho de cette dérive dépensière de Ilunga Ilunkamba et sa clique. C’est devant le Congrès qu’il laisse éclater son ire. Joseph Kabila tempête : « je tiens à dire que nous ne pouvons pas dans ce domaine comme dans bien d’autres, aller d’études en études, des conseils d’experts en conseils d’experts, ce qui souvent n’est qu’une excuse pour ne rien faire !». Malheureusement, il n’ya point des sanctions ! Mais Mars 2013, à la faveur de la rentrée parlementaire, le président du Sénat, Léon Kengo, dit tout haut ce que tout le monde marmotte. Que la réforme des entreprises publiques courre à vau-l’eau. Que le Sénat ignore à ce jour l’évolution du processus. Que la réforme souffre d’une certaine mauvaise approche ainsi que d’une faible implication politique du gouvernement. En clair Ilunga Ilunkamba n’en ferait qu’à sa tête. Près de 6 mois après, octobre 2013, le Chef de l’Etat revient à la charge, à la faveur de clôture des travaux de Concertations nationales. Non seulement, Joseph kabila exige du gouvernement une nouvelle approche de la réforme des entreprises publiques ainsi que d’élaborer une loi devant imposer aux mandataires d’Etat de déclarer leurs biens. Mais le Chef de l’Etat s’engage aussi personnellement à nommer un conseiller spécial qui aura pour mission principale d’assurer un monitoring permanent de l’évolution des patrimoines, ainsi que des cas de malversation, de corruption et d’enrichissement illicite dans le chef de hauts fonctionnaires et cadres, des mandataires publics et autres agents publics. Toutefois, comme pour justifier sa bonne gouvernance, chez Ilunga Ilunkamba, on brandit volontiers les résultats des audits financiers et comptables réalisés chaque année par l’Ivoirien Maxime Montan qui sera remplacé plus tard par le Malgache Randriambelomanana Rivoharisoa. Certes, une fois la succursale kinoise de PricewaterHouseCoopers est passée à l’aventure. Des audits pour rire.