Les députés ont décrié mercredi 25 mars la pénurie et l’insalubrité de l’eau desservie par la Régie de distribution d’eau (Regideso), à travers une question orale adressée au directeur général de cette société, Jacques Mukalay. Selon eux, cette situation concerne tout le pays, surtout les provinces. Tout en reconnaissant l’insuffisance de l’offre en eau potable par rapport à la demande nationale, le patron de la Regideso a assuré que les paramètres de potabilité étaient quotidiennement contrôlés.
Selon les députés, le manque d’eau potable dans certains quartiers et sa mauvaise qualité dans d’autres exposent la population à diverses maladies.
Le constat fait par le député Crispin Mbindule fait état des systèmes de traitement et de distribution d’eau paralysés par la vétusté des installations. Il a dit craindre des conséquences fâcheuses. Crispin Mbindule est allé jusqu’à accuser les responsables de la régie de crime contre l’humanité :
«J’ai fait six mois en train de prélever des échantillons de l’eau de la Regideso. Et à l’issue des résultats [d'analyses] dans des laboratoires, j’ai trouvé que l’eau de la Regideso était insalubre. Lorsque vous envoyez l’eau non traitée – empoisonnée, contaminée – à la population, c’est un crime contre l’humanité.»
De son côté, le numéro 1 de la Regideso a soutenu que sa société exécutait son travail dans le respect des normes en la matière.
Cependant, Jacques Mukalay a fait part de plusieurs soucis auxquels sa société est confrontée:
«Le périmètre de protection de l’eau-captage n’est pas respecté. Nous avons des pannes des équipements électromécaniques qui sont plutôt fréquentes. [Ajoutez à cela] la situation de déficit de trésorerie que nous connaissons. Et les actions de maintenance sont réduites vraiment à leur strict minimum.»
L’impact des heures d’arrêt sur le réseau électrique est également important. «De telles conséquences conduisent à des conditions d’exploitation qui amenuisent les capacités de production et de distribution fonctionnelles», a-t-il poursuivi.
Le directeur général de la Regideso a par ailleurs présenté des excuses à l’Assemblée nationale, suite au manque d’eau constatée ce même mercredi au Palais du peuple, siège du Parlement congolais. Cette situation, selon Jacques Mukalay, est consécutive au manque d’électricité due à la panne survenue au niveau de la centrale hydroélectrique d’Inga.