Le président du tribunal de grande instance de l’Ituri, Phaly Wonga Okongo, dénonce l’ingérence de la société civile d’Aru dans les affaires judiciaires dans ce territoire de la Province Orientale. Il l’a déclaré mercredi 17 juin à Bunia dans un entretien avec Radio Okapi, à son retour d’une mission de service à Aru. Selon lui, cette ingérence fait obstruction au bon fonctionnement de la justice. La société civile rejette ces accusations et accuse à son tour certains magistrats en poste à Aru de monnayer les dossiers judiciaires.
Les agents de justice n’arrivent plus à exécuter les mandats d’amener et les mandats de comparution à Aru. Ils sont bloqués dans l’exécution de leur travail par la société civile, qui interfère dans les procédures judiciaires, selon Phaly Wonga Okongo, président du tribunal de l’Ituri.
« Il y a plusieurs arrestations qui ont été opérées par les magistrats du parquet. Mais, la population a fait trop de bruits même au niveau de la police pour arracher même la libération de la personne qui était arrêtée sur ordre du magistrat. Et tout ce monde décrie le comportement de la société civile. Et nous, en tant qu’autorité judiciaire, nous ne pouvons pas garder silence», a affirmé Phaly Wonga Okongo.
Ces accusations sont rejetées par le président de la société civile d’Aru, Héritier Aundu. Ce dernier a d’ailleurs fustigé le comportement de certains magistrats du parquet ainsi que du tribunal d’Aru qui, selon lui, ne font pas bien leur travail :
«Est-ce que le président du tribunal peut nous montrer les éléments de preuve [que] nous sommes impliqués dans le fonctionnement de la justice en territoire d’Aru? Ici à Aru, ces animateurs ont déjà fait plus de cinq ans, surtout le chef du parquet secondaire, lui, il va même au-delà de la justice. Qu’on nous envoie d’autres congolais qui peuvent maintenant remettre la confiance entre la population et la justice».
Hopson Bafoa, procureur de la République, a promis de descendre à Aru en vue de vérifier ces accusations portées contre la société civile. Entre-temps, une méfiance s’installe entre la population et les autorités judiciaires locales, selon plusieurs témoignages.