A en croire nos sources, le chef de l’Etat et l’autorité morale de l’Opposition républicaine auraient échangé sur le Gouvernement de cohésion nationale.
Après le discours jugé incendiaire du président du Sénat sur la révision constitutionnelle en RDC, personne ne s’imaginait que Léon Kengo wa Dondo pourrait rencontrer aussi rapidement le président de la République. Pourtant, à en croire des sources dignes de foi, c’est ce qui se serait passé mercredi soir. Kengo aurait effectivement échangé avec Joseph Kabila, mais pas sur son discours. Les deux plus hautes personnalités du pays se seraient entretenues au sujet du Gouvernement de cohésion nationale dont la publication serait plus qu’imminente à l’heure actuelle et où un quota a été réservé à la plateforme politique que dirige le speaker de la chambre haute du Parlement congolais.
En dehors d’une déclaration sanctionnant ce genre de rencontre, on s’en remet généralement à quelques indiscrétions glanées ça et là par des sources généralement bien informées dans le pays. S’il est vrai que les deux personnalités ont échangé sur le Gouvernement de cohésion nationale, il est aussi vrai que le contenu de leurs échanges n’est pas exactement connu. Et c’est d’ailleurs là que les supputations sont allées bon train au point d’amener certaines sources à dire que l’autorité morale de l’OR (Opposition républicaine) aurait finalement décliné l’offre s’agissant de l’entrée de ses hommes au Gouvernement de cohésion nationale. S’est-il senti déçu quelque part pour ainsi renoncer à tout ce qu’il avait entrepris juste au moment où le nouvel Exécutif congolais est plus imminent que jamais ?
LEON KENGO AURAIT ETE DEÇU PAR LA TOURNURE DES EVENEMENTS
Si jamais tout cela était vrai, qu’est-ce qui aurait alors déçu l’autorité morale de l’Opposition républicaine ? A en croire les observateurs avertis, deux choses pourraient justifier l’attitude de Léon Kengo wa Dondo. La première, confie-t-on, serait la reconduction du Premier ministre Matata Ponyo à la Primature. Car, soutient-on, à moins d’un changement de dernière minute, Augustin Matata succédera à lui-même. Or, on se souviendra qu’à une certaine période, l’OR de Léon Kengo réclamait la Primature certainement pour l’un de ses majors. Cette exigence, très visiblement, n’aurait pas trouvé gain de cause.
En plus, outre le souhait de prendre la Primature, Léon Kengo n’entendait pas voir à la Primature le Premier ministre Matata. Autrement dit, tout sauf Matata. Mais, la réalité est autre.
Il faudrait ajouter, à cette analyse, le fait que l’influence de Kengo sur l’Opposition en général, s’agissant du Gouvernement de cohésion nationale, s’est considérablement réduite avec la création de plusieurs plateformes concurrentes ne se reconnaissant pas en lui ou lui déniant la qualité d’autorité morale. Dès lors, face au nouveau tableau, le chef de l’Etat ne pouvait tout limiter à la plateforme de Kengo au sujet de l’entrée des membres de l’Opposition politique au nouveau Gouvernement.
Là où, il y a quelques mois encore, pour faire partie du nouveau Gouvernement, tout passait par Léon Kengo wa Dondo, ce dernier en est réduit aujourd’hui à ce qui lui reste dans l’Opposition républicaine après le départ d’un bon nombre de partenaires. N’ayant plus le cœur à l’ouvrage, Léon Kengo aurait ainsi renoncé à son projet.
L’OR OU L’UFC DESORMAIS NON PARTANTES POUR LE GOUVERNEMENT ?
C’est là que bon nombre d’observateurs avertis, après avoir entendu le discours de Léon Kengo wa Dondo lundi dernier au Sénat, se demandent si sa plateforme politique (OR) et son parti politique (UFC) seraient désormais non partants pour le Gouvernement de cohésion nationale. Car, s’il est allé jusqu’à défier la Majorité présidentielle en s’opposant à la révision constitutionnelle, peut-être que Léon Kengo n’aurait plus le cœur à l’ouvrage ou ne croirait plus du tout à la cohésion nationale. Pourtant, c’est lui qui avait présenté l’appât ayant poussé la plupart des opposants à mordre à l’hameçon des Concertations nationales en annonçant, l’ouverture des travaux de ce forum national, la formation d’un nouveau Gouvernement après la tenue de ces assises. Peut-il ainsi se rebiffer ?
Il faudra attendre la publication du Gouvernement de cohésion nationale pour savoir si, effectivement, Kengo aurait décliné l’offre à titre personnel ou au nom de sa plateforme ou de son parti. Car, les premières moutures gouvernementales annonçaient l’entrée du secrétaire général de l’Union des forces du changement chère à Léon Kengo. Faut-il croire qu’au nom de la démarche actuelle, Kengo aurait demandé le retrait de ses hommes de la liste des ministrables ? Car, généralement, lorsqu’on a eu l’occasion de placer ses hommes au Gouvernement, on ne renonce pas assez facilement. Même si, contrairement à ce que l’on croyait, on ne contrôle plus du tout la démarche conduisant à cette fin. M. M.