C’est avec une rapidité et une promptitude inhabituelle que le Chef de l’Etat, par l’entremise de son Directeur de Cabinet, a réagi pour mettre un terme à un dossier qui risquait d’empoisonner le climat des affaires et d’envenimer les relations entre deux ministres et un groupe de presse locale. Un dossier ayant trait à la suspension des activités de la société de télédistribution de droit chinois du nom de StarTimes initiée par le ministre des Postes, Télé- communications et Nouvelles Technologies. Ce dossier a fait couler pas mal d’encre et de salive en provoquant au passage une crise ouverte entre le Ministre Tryphon Kin Kiey MULUMBA et le groupe de Presse Médias 7 signataire d’un contrat de collaboration technique d’une durée d’une année renouvelable avec StarTimes.
Tout est parti d’une série de correspondances entre le Ministre Kin Kiey MULUMBA avec son homologue des Médias d’une part et le Président de l’ARPTC d’autre part pour leur faire remarquer que la société de télédistribution StarTimes exerçait en RDC en violation des textes en vigueur, dont entre autres, en ne payant pas les taxes fiscales et parafiscales ainsi que d’autres droits requis en la matière. Le Ministre des PU réclamait donc à l’autorité de régulation d’infliger des sanctions sévères à cette société allant dans un premier temps à la coupure de son signal.
A cette attaque en règle, StarTimes a répondu point par point pour démonter chacune des accusations. La société chinoise a présenté à la presse ses preuves de paiement et a affirmé être simplement l’objet d’un acharnement injustifié.
De son côté, l’Autorité de régulation de la Poste s’est étonné de recevoir des courriers parfois contradictoires tout en affirmant que de son point de vue, il n’y avait rien d’illégal dans le partenariat conclu entre StarTimes et la partie congolaise.
Le clou de cette saga aura été la décision de suspension de cette société de télédistribution prise avant-hier à l’issue d’une réunion tenue à la Primature entre le Premier ministre et les deux ministres concernés, à savoir celui des Médias et l’autre des PTT. Il va sans dire que cette décision a provoqué un véritable tsunami dans les milieux audiovisuels où les commentaires sont allés en sens divers. Sans oublier les employés, partenaires et surtout les clients de Star Times qui se demandaient à quel saint se vouer pour récupérer leurs frais d’abonnement.
Kabila casse la décision
Dans une correspondance datée du 9 septembre 2014 et adressée au Président du Collège de l’Autorité de Régulation de la Poste et des Télécommunications par Me Gustave BEYA Siku, directeur de cabinet du chef de l’Etat, il est dit que : « de l’examen des pièces pertinentes que vous y avez annexées, il ressort que l’ARPTC sera mal venue de prendre quelque décision de suspension à l’endroit de la société Star Times, tant il est que celle-ci n’est titulaire d’aucun droit lui octroyé par elle ». Praticien du droit, Me BEYA Siku fait savoir que: «l’avis consultatif de la Cour Suprême de Justice ne présente, en l’occurrence, aucun intérêt par rapport au statut de l’ARPTC ». Pour se faire bien comprendre et prévenir une crise diplomatique dès lors que Star Times est une société d’Etat de droit chinois, le directeur de cabinet du chef de l’Etat précise donc au Président de l’ARPTC « que vous n’accéderez pas à la demande formulée dans la lettre N/REF :M-MRPINCL/LMO/1349/MIN/2014 N°CAB/MIN/PTNTIC/ TKKM/cdj/2281/2014, signée conjointement par le Ministre des Médias, chargé des Relations avec le Parlement et de l’Initiation à la Nouvelle Citoyenneté ainsi que le Ministre des Postes, Télécommunications et Nouvelles Technologies ».
En clair, la Présidence de la République a tranché. Le signal de StarTimes sera donc rétabli incessamment pour permettre à Star limes de fonctionner comme auparavant.
F.M.