* Au total, ce sont 21 personnes qui ont gagné la capitale congolaise autour de 20 heures.
Les choses sont allées très vite. Quelques heures seulement après le verdict dans le procès Mamadou Ndala, le lieutenant-colonel Birosho et consorts ont été acheminés à Kinshasa. Des sources aéroportuaires renseignent que l’avion dans lequel se trouvait le désormais assassin du colonel Mamadou Ndala s’est posé sur le tarmac de l’aéroport international de N’Djili. Le cortège a pris la direction de la prison militaire de Ndolo. Sur les 21 personnes dont une femme (major), 9 sont des condamnés, les autres sont des prevenus.
Le procès Mamadou Ndala, du nom du désormais général congolais tué le 02 janvier 2014 à Beni, a fermé ses portes, hier lundi 17 novembre 2014, dans la ville de Beni, au Nord-Kivu, après plus d’mois d’audiences. Plusieurs peines ont été prononcées pour les 23 prévenus, allant des condamnations à mort ou à perpétuité à l’acquittement, Ainsi donc, en six semaines, ce marathon judiciaire aura tenu ses promesses et mis fin au suspense. Au moins, avec le verdict tombé hier dans l’après-midi, l’un des héros de la guerre contre le M23 n’aura pas versé son sang pour rien.
Les assassins du général Mamadou Ndala viennent d’être condamnés. C’est ce qui ressort du verdict tombé hier dans l’après-midi à la Cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu, après plus d’un mois d’audiences à Beni. Au terme de la décision de la Cour, le lieutenant-colonel FARDC Birocho Nzanzu Kosi et un rebelle ougandais des ADF – déjà en fuite – sont condamnés à la peine capitale, c’est-à-dire à mort. Renvoyé également des FARDC, cet officier est condamné pour participation à un mouvement insurrectionnel et terrorisme. Il doit, en plus de cette sanction, payer des dommages et intérêts de l’ordre de 2,9 millions USD à la partie civile et à la succession du colonel Mamadou Ndala élevé au grade de général à titre posthume.
Le lieutenant colonel Kamulete Jocker des FARDC écope, quant à lui, de 20 ans de prison ferme pour participation au mouvement insurrectionnel. La Cour a également condamné par contumace quelques rebelles des ADF en fuite. Parmi eux, figure Jamili Mukulu, condamné à la peine de mort. Alors que l’officier ADF Yusufu Mandefu est, lui, condamné à 15 ans de servitude pénale principale, tandis que son acolyte Yosia écope de 5 ans pour participation à l’assassinat de Mamadou Ndala. Pour leur part, les majors Ngabo et Viviane Masika des FARDC, reconnus coupables de dissipation d’effets militaires et vol simple, sont condamnés chacun à 12 mois de prison. En dehors des peines légères, la Cour militaire a prononcé trois acquittements en faveur de trois prévenus, dont le capitaine Moïse Banza et le lieutenant colonel Tito Bizuru.
S’agissant de la peine de mort ou peine capitale, il sied de rappeler que cette peine n’est pas applicable en RDC, en raison d’un moratoire depuis plus d’une décennie. Ces peines se mueront donc en la peine à perpétuité. Avec ses 23 prévenus, le procès aura duré à peine plus d’un mois, soit six semaines. Mais, indique-t-on, la principale difficulté éprouvée durant ce procès demeure, notamment celle pour le ministère public de produire des preuves matérielles, des éléments prouvant l’implication directe des suspects dans l’assassinat du colonel Mamadou. M. M.