Les conclusions tirées de ces deux audiences sont de permettre aux juges de rendre pour bientôt leur verdict
Les deux derniers rounds du procès Jean-Pierre Bemba se sont déroulés le mercredi 12 novembre pour le bureau du procureur et un jour après, le jeudi 13 novembre, pour la défense qui a réfuté les arguments du procureur.
Ainsi consacrés aux conclusions finales, les deux jours ont été déterminants pour le mot de la fin, autrement dit le verdict.
Selon l’agence de presse Hirondelle, le représentant du bureau du procureur, Jean-Jacques Badibanga, a estimé le mercredi que la preuve a été apportée que les soldats qui ont commis des atrocités en Centrafrique ont été sous l’autorité et le commandement effectif de M. Bemba. Il soutient dans sa plaidoirie que Jean Pierre Bemba savait dès le premier jour qu’il avait le pouvoir d’empêcher ses hommes de commettre des crimes ou au moins de les sanctionner. Pour tous les arguments présentés et qualifiés de » la barbarie des soldats de J.P Bemba « , appelé, en renfort par l’ex-Président centrafricain Ange Félix Patassé, qui auraient tué, violé et pillé, le procureur a demandé la condamnation de Jean Pierre Bemba.
A son tour, la défense a balayé les accusations du procureur. Elle a affirmé et réaffirmé que les troupes du vice-président Bemba avaient été placées sous le contrôle des forces armées centrafricaines. Par conséquent, le sénateur congolais n’en était dès lors pas le chef.
Ceci dit, les avocats ont rejeté l’idée que Bemba ait pu, assis dans son salon à Gbadolite, donner des ordres à ses troupes sur place. Il y a aussi le fait que les hommes du général François Bozize alors à la tête d’une rébellion ont commis des tueries quand les soldats du MLC de J.P. Bemba étaient accueillis en libérateur.
Les avocats ont, en outre, dénoncé un procès secret, rappelant que les témoins ont comparu sous pseudonyme tout au long du procès.
Jean-Pierre Bemba lui-même a toujours soutenu que depuis son quartier général de Gbadolite, il ne pourrait contrôler des troupes déployées de l’autre côté de la frontière, lesquelles étaient équipées, encadrées, vêtues par l’armée régulière centrafricaine. Convaincue de la pertinence de ses arguments, la défense a demandé l’acquittement de J.P Bemba en rappelant qu’outre le MLC, de nombreuses troupes étaient opérationnelles en RCA, mais aucune d’entre elles n’a été poursuivie par la cour.
Ayant suivi les conclusions des deux parties, les juges se sont retirés pour délibérer. Le verdict n’interviendra pas avant longtemps. Rappelons que J.P Bemba est poursuivi pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis en Centrafrique en 2002 et 2003. JP Bemba est également accusé, avec deux de ses avocats, un député de son parti (M. Babala mis en liberté provisoire) et un témoin, de fabrication de preuves et subornation des témoins. Dans la capitale congolaise, non convaincue des accusations portées contre J.P Bemba, l’opinion publique a toujours dénoncé un procès politique.