ACTE I DE L’ULTIME VOYAGE DE LA MEGA STAR CONGOLAISE TOUT KINSHASA DANS LA RUE HIER POUR RENDRE HOMMAGE À PAPA WEMBA

Vendredi 29 avril 2016 - 08:09
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L’accueil délirant réservé hier à la dépouille de l’artiste traduit la grandeur de l’icône de la musique africaine…en attendant les obsèques dès ce lundi à l’esplanade du Palais du peuple.

La vie s’est arrêtée en un instant hier jeudi le 28 avril à Kinhasa, à l’occasion du rapatrieiement de la dépouille mortelle du très célèbre artiste Papa Wemba, mort sur scène dimanche le 24 avril à Abidjan en Côte d’Ivoire.Femmes, hommes, jeunes et vieux...tous ont pris d’assaut le boulevard Lumumba, dans une procesion qui n’en finissait pas. De l’aéropo international de N’Djili à l’Hôpital du Cionquantenaire, une foule sans nombre a accompagné le coprs sans vie de l’artiste, dans une effervesscence sans pareille.

« Travaillez prenez de la peine oh !!! C’est le fond qui manque le moins !!! Na beta libanga po te na zua mosolo, na motoki na yo nde ozui lifuta oh !!! Na bala Kabibi oh !!! Oh la ville est belle !!!... ". Le refrain du court métrage " La vie est belle " est sur les llèvres des curieux en déplacement à l’aéroport de N’Djili. Difficile de réaliser que l’heure de l’atterrissage de l’avion devant rapatrier la dépouille mortelle de Papa Wemba à Kinshasa en provenance d’Abidjan, est largement dépassée. Officiels, membres de famille et quelques personnes admises sur le tarmac s’impatientent jusqu’à ce que l’airbus A320 de Congo Airways affrété par le Gouvernement s’annonce dans le ciel de Kinshasa.
9h30’. L’appareil se pose sur le tarmac. Place d’abord aux officiels de réconforter la famille biologique de l’illustre disparu et les musiciens de Viva la musica en mission au pays d’Alpha Blondy et accompagnés par certains officiels ivoiriens. Le Premier ministre Matata Ponyo, le président de l’Assemblée nationale Aubin Minaku, le ministre de la Culture Banza Mukalay, le gouverneur de Kinshasa André Kimbuta… saluent à peine la délégation congolaise de retour de Côte d’Ivoire alors qu’une foule anonyme s’était rangée depuis l’aéroport de N’Djili jusqu’à l’hôpital du Cinquantenaire où le corps devrait âtre gardé.

L’ENTREE DU TERMINAL DE LA MONUSCO ENVAHIE
10h15’. Le cortège des officiels congolais quitte l’aéroport et s’ébranle sur le boulevard Lumumba.
Commence alors la longue procession.
Au passage du cortège funèbre, des personnes à pied amassées le long du boulevard Lumumba scandaient tous les surnoms de Shungu Wemabadio : Vieux Bokoul, 100% stars, Nkuru Yaka, Maître d’école, le Pape de la sape, Ekumani, le roi de la rumba congolaise…alors que celles qui se sont organisées pour avoir un véhicule se positionnaient pour faire partir de l’escorte. Une épine sous les pieds des hommes du colonel Elvis choisi pour la circonstance afin de sécuriser l’événement jusqu’à sa chute : la morgue de l’hôpital du cinquantenaire. Dans une ambiance mélancolique, des centaines de motards ont improvisé une marche motorisée devant le cortège funèbre. Ce qui alerte de nombreux curieux environnant lle boulevard Lumumba désireux de rendre hommage à Papa Wemba. Un moment de vive émotion. " Papa oke wapi ? (traduisez : Papa où es-tu parti ? ", s’exclame une jeune dame à Kingasani ya suka où la population envahit la route empêchant ainsi le cortège funèbre d’avancer normalement.

" ELVIS WUMELA "
Ce qui amène le colonel Elvis à descendre de sa Jeep pour remédier à la situation. Pas d’une manière musclée. Très coopératif, le commissaire supérieur principal use de son tact légendaire. Vite la situation se décante permettant au cortège de progresser sous les applaudissements de la foule voyant en lui la personne attitrée pour sécuriser ce genre de manif populaire. " Elvis wumela ! " (Traduisez : Elvis reste le plus longtemps !).
Mais à une vitesse de 30 km à l’heure, le cortège funèbre de Papa Wemba ne peut que progresser au rythme des pas des piétons anonymes faisant office d’éclaireurs. Une affluence de gens qui n’affolent pas les policiers commis à la sécurité du cortège. Une complicité règne entre agents en uniformes et la foule regrettant en cours de route de ne pas avoir rendu les mêmes hommages à Marie Misamu dont la dépouille avait traversé le boulevard Lumumba à vive allure. Le ministre Banza a promis que la Police allait corriger les erreurs constatées notamment lors des funérailles- là .
Au fil du parcours, le soleil qui commence à illuminer la ville de Kinshasa vers 12h ne décourage pas cette foule anonyme determinée à accompagner, pour la plupart à pied, leur leader jusqu’à la morgue en attendant les obsèques prévues pour les lundi et mardi prochains à l’esplanade du Palais du peuple. Comme dans un marathon, les jeunes Kinois recourent à leurs biceps pour relever le défi. Il fallait le faire. " Je n’ai jamais assisté à un tel spectacle. Ils sont courageux les Kinois ", soupire un journaliste français venu spécialement pour couvrir cet événement après les hommages rendus à l’artiste à Abidjan. " Cela prouve que Papa Wemba fut une icône pour toutes les générations ", rétorque un proche du chef du village Molokaï.
Des centaines de personnes présentes à l’hôpital du Cinquantaine depuis la matinée ont été obligées d’attendre environ 6 heures depuis l’atterrissage de l’avion à l’aéroport avant de voir le cercueil y pénétrer. Seuls les malades et quelques personnalités dont les collègues artistiques de Papa Wemba pouvaient entrer dans l’enceinte de l’Hopital . Un dispositif policier y a été placé pour filtrer tout accès .

RAMAMI.