Le sémillant Mende aime ça : que le Chef de l’Etat, lui-même, lui ouvre et lui balise le chemin afin qu’il s’y engouffre, armé de cette rhétorique cicéronienne dont seul il détient le secret.
Dans la bisbille qui prévaut actuellement entre la Rdc et la Monusco, les choses se sont passées de cette manière, avec un mimétisme à couper au couteau. Dimanche 15 février 2015, J. Kabila en personne a fustigé les velléités d’ingérence dont certains diplomates accrédités en Rdc sont si friands, avant d’annoncer haut et fort la renonciation par notre pays, de tout appui de la Monusco dans la traque des Fdlr. La messe bien dite par le Chef, il ne reste plus au sémillant Mende que de bien épicer le plat et envoyer les férus de l’ingérence à la géhenne.
Et cela n’a pas tardé. Hier lundi au cours d’un point de presse, il ne s’est pas fait prier pour aborder ce dossier et ce, dans un style humoristique qui ne doit pas avoir fait sourire les bonzes de la mission onusienne : “ Nous avons un partenaire, la Monusco, qui est avec nous. Il y a une gestion de cette opération de désarmement que nous voulions commune avec elle. Gestion que nous avons trouvée malencontreuse et en tout cas, décrédibilisant pour la Rdc. Et c’est ce qui a poussé le président de la Rdc à dire : “ Je renonce à cette collaboration pour le désarmement des Fdlr », a-t-il lancé, avec une détermination non feinte.
Et d’enfoncer le clou en lançant cette fois une boutade ointe du sperme du défi :. “ Donc, s’il’ y a une logique, puisque la Rdc veut le faire sans (la Monusco), on devrait assister à une initiative de la Monusco, de désarmer aussi ces gens. Il y a moyen de faire (le désarmement) sans les Fardc si on est vraiment venu ici pour cela “. Pan sur le bec !
La Monusco opte pour la réplique
Face à la flopée de mots déployée par le ministre de la Communication, la Monusco aurait pu s’abriter derrière la retenue diplomatique, pour ne pas avouer qu’elle est groggy.
Que non Le porte- parole de la’ mission onusienne a opté pour la stratégie de l’esquive et de la réplique. En utilisant l’humour caustique pour dire qu’elle est curieuse de voir jusqu’où vont aller les Fardc seules dans la traque des Fdlr et qu’elle n’a d’ordre à recevoir de personne pour amorcer une mission en solo si ce n’est du Conseil de sécurité. Jugez la sagacité de cette répartie du porte-parole de la Monusco, Charles Bambara : “ Nous saluons l’engagement ferme du gouvernement à prendre en mains la neutralisation des Fdlr. La Monusco, de son côté, continuera, à collaborer étroitement avec le gouvernement congolais pour s’acquitter du mandat que lui a confié le Conseil de sécurité “.
Poursuivant la tactique de l’arroseur arrosé, Charles Bambara a puisé dans ses réserves de l’humour caustique pour toucher où ça fait mal “Au—delà de ces opérations militaires, il y a d’autres missions transmises par le Conseil de sécurité à la Monusco autour des élections et la bonne gouvernance. Nous allons continuer sur l’ensemble de ces chapitres main dans la main avec le gouvernement “.
Pour qui va sonner le glas ?
L’opération de la traque des Fdlr vient de pousser la Rdc et la Monusco à ôter les masques et pour une fois, à se dire les choses de façon “mâle “. En tout cas, on assiste à une passe d’armes qui ne manque pas d’étonner. D’une part, la Rdc qui ôte le costume de la pusillanimité, montre les dents acérées et des couilles d’homme courageux. D’autre part, la Monusco qui se déleste de la retenue diplomatique et catapulte des mots au lance-flammes. Mais, en définitive, jusqu’où ira cette passe d’armes et pour qui va sonner le glas ?
Les raisins de la colère copieusement cueillis, ne vaut-il pas mieux à présent, fumer le calumet de paix ?
Signature bien contrôlée : La Plume d’Or