Le Réseau Mwangaza s'inquiète des « incohérences » sur les données relatives à l'accès à l'électricité en RDC. Selon l'organisation, les chiffres officiels varient considérablement : l'Autorité de régulation du secteur de l'électricité (ARE) a d'abord annoncé un taux de 7 %, puis l'a révisé à 10,3 %. Le ministère des Ressources hydrauliques et de l'Électricité parle de 21,5 %, tandis que la Banque mondiale évoque 22,1 % et l'Association mondiale du secteur de l'énergie hors réseau (GOGLA) mentionne un taux de 19 %.
D'après Mwangaza, ces contradictions témoignent d'une nature purement politique des déclarations. Les sources devraient plutôt se fonder sur la quantité de mégawatts ajoutés ou sur le nombre de ménages nouvellement connectés au réseau.
« La plupart des déclarations qui se font actuellement ne sont que politiques. Le débat devrait se faire sur base des chiffres. C’est-à-dire qu’on devrait être en mesure de dire combien de mégawatts ont été ajoutés dans le réseau, combien de ménages ont été connectés par rapport au nombre de la population que le pays a. Les chiffres ne mentent pas. Toutes les déclarations faites ne sont basées sur aucun chiffre », a déclaré Emmanuel Musuyu, coordonnateur de Mwangaza.
Pour cette organisation, qui surveille l’accès à l’électricité dans sept provinces, ces contradictions nuisent à la crédibilité du pays auprès des partenaires. Il est donc impératif d'harmoniser les données.
« Annoncer des chiffres c’est bon, mais vivre selon ces chiffres est encore mieux. Nous sommes un pays, et nous devrions avoir des mécanismes ou instruments de suivi qui nous permettent d’uniformiser les informations à mettre sur la place publique. Il est étonnant que des institutions communiquent des informations qui contredisent celles des ministères de tutelle », a ajouté Christian Mbenga, membre du Réseau.
En outre, le Réseau Mwangaza dénonce l’« accaparement » par les industries minières de l’électricité produite dans le pays, au détriment des communautés locales.
« La faible quantité d'énergie produite est consommée en grande partie par les industries minières. La concentration d’accès reste dans les milieux urbains, contrairement aux milieux ruraux où ce taux est estimé à 1 % », a conclu le Réseau dans un communiqué.
Lors du dernier forum Makutano, le ministre des Ressources hydrauliques et de l'Électricité, Molendo Sakombi, a annoncé que le gouvernement finance actuellement la construction de 100 nouvelles centrales solaires hybrides à travers le pays. Selon le ministre, 26 de ces centrales devraient être opérationnelles d’ici la fin de l’année.
Bienfait Luganywa