Catastrophes en RDC : « Elles sont les conséquences d’un déficit de gouvernance» (Bruno Lemarquis)

Mercredi 1 octobre 2025 - 13:28
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En République démocratique du Congo, les saisons passent, mais les défis restent les mêmes : catastrophes naturelles, épidémies, naufrages sur les cours d’eau, conflits armés et autres crises se bousculent au portillon de l’actualité.

À Kinshasa, les inondations et les glissements de terrain tuent, tandis qu'à Goma, la lave du volcan Nyiragongo ravage parfois des quartiers entiers. À Kalehe, au Sud-Kivu, les inondations et les glissements de terrain ont causé près de 500 morts et plus de 4000 disparus en 2023, alors que sur le fleuve Congo et ses affluents, ainsi que sur d'autres cours d'eau, les naufrages et les pertes humaines se succèdent.

Dans une tribune publiée le lundi 29 septembre, Bruno Lemarquis, coordonnateur humanitaire des Nations unies en RDC, souligne que ces événements tragiques affaiblissent « considérablement » les finances publiques. 

« Ces chocs successifs affaiblissent les communautés, entravent le développement et la trajectoire du pays dans la mise en œuvre des Objectifs du Développement Durable, et exercent une pression considérable sur les finances publiques et les investissements privés », écrit-il.

Selon lui, les catastrophes qui frappent la RDC sont carrément dues à un déficit de gouvernance. 

« Trop souvent, nous parlons de ‘’catastrophes naturelles’’, comme si elles relevaient de l’inévitable. Or, les catastrophes ne sont pas naturelles. Elles sont les conséquences d’un manque de préparation, d’un déficit de gouvernance, d’une absence d’anticipation. Gouverner, c’est prévoir. Prévoir, c’est prévenir », poursuit Bruno Lemarquis.

Le coordonnateur humanitaire insiste sur le fait que la prévention ne doit pas être considérée comme un luxe. Elle est essentielle pour sauver des vies humaines et protéger les infrastructures socio-économiques.

« La prévention n’est pas un luxe. C’est un investissement stratégique. Pour sauver des vies. Pour préserver les écoles, les hôpitaux, les routes, les récoltes. Pour permettre aux enfants d’apprendre, aux familles de rester unies, aux communautés de vivre dignement, même face aux aléas », ajoute-t-il.

Sans langue de bois, Bruno Lemarquis affirme que la RDC mérite mieux que les improvisations dont font preuve les décideurs lors des catastrophes.

« La RDC mérite mieux qu’une gestion de crise perpétuelle. Elle mérite une gouvernance préventive, un développement attentif aux risques, une société résiliente et confiante en son avenir, car gouverner c’est prévoir », assène-t-il.

C’est ainsi qu’il salue également les travaux d’adoption de la politique nationale de gestion des risques de catastrophe (2025-2050) qui se sont tenus à Kinshasa du 23 au 25 septembre sous l'impulsion notamment du ministère de l’Intérieur. La mise en œuvre de cette politique, selon Bruno Lemarquis, nécessitera un leadership « politique fort et constant, une coordination des multiples acteurs impliqués, et une mise en œuvre graduelle avec un pilotage rigoureux ».

« […] chaque catastrophe évitée est une victoire. Chaque vie sauvée est un pas vers un avenir plus équitable », conclut le coordonnateur humanitaire.

Bienfait Luganywa

 

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