Les armées congolaise et ougandaise ont décidé de maintenir la mutualisation des forces contre les ADF au Nord-Kivu et dans l'Ituri.
Après une évaluation fin septembre et début octobre à Fort-Portal, en Ouganda, les responsables militaires de 2 Etats se sont réunis à Kinshasa, jeudi et vendredi dernier, pour discuter de la nécessité de poursuivre ou non ces opérations lancées depuis près de 3 ans.
Le général Kayanja, de l'armée terrestre ougandaise, a expliqué qu'à l'issue de ces assises d'évaluation, Kinshasa et Kampala ont noté des avancées significatives, qui incluent notamment la neutralisation de nombreux terroristes, la reconquête de certains bastions ou encore la libération de plusieurs otages.
Au regard de ce tableau, la coalition FARDC-UPDF a opté pour la poursuite de la traque des ADF, qui ont réussi à étendre leurs actions dans le territoire de Lubero (Nord-Kivu), qui était alors épargné.
Lancées le 30 novembre 2021, les opérations mutualisées dites "Shuja" censées être éclaires n'ont jamais réussi à mater les actions terroristes des ADF.
Sur appel de Félix Tshisekedi, l'Ouganda avait accepté de combattre au côté des FARDC après avoir été lui-même visé par des attentats, qui ont fait des morts sur son sol, dont à Kampala, la capitale.
D'origine ougandaise, les ADF, qui ont fini par faire allégeance à l'état islamique, sont arrivés au Nord-Kivu à la fin des années 80, avec l'arrivée de Museveni au pouvoir.
Depuis octobre 2014, ils s'en prennent à des agglomérations généralement non protégées par l'armée, où ils massacrent des civils, incendient des maisons, enlèvent des citoyens et dévalisent des maisons de commerce et des pharmacies.
Selon des acteurs de la société civile locale, plus de 15 mille personnes ont déjà trouvé la mort. Plusieurs opérations militaires ont déjà été menées contre le mouvement sans jamais en venir à bout.
Les premières attaques d'envergure remontent au 2 octobre 2014. Ce jour-là, un groupe d'hommes armés que Kinshasa identifiera plus tard comme des ADF, avait ciblé les villages de Mukoko et Kokola, à une vingtaine de kms de la ville de Beni, tuant à leur passage hommes, femmes et enfants.
Les victimes avaient été décapitées à l'armée blanche ou tuées au fusils. Depuis lors, le rythme et l'intensité des massacres a varié et la tragédie est restée inarrêtable.
Isapac Kisatiro