Le caucus des députés du Nord-Kivu a échangé, le mercredi 18 septembre, à Kinshasa, avec le ministre de l'Intérieur au sujet de l'état sécuritaire lié au M23 et aux ADF.
Face à la détérioration de la situation sur le terrain, les élus ont instamment appelé le gouvernement congolais à intensifier les opérations militaires pour reconquérir les entités sous emprise des rebelles et y ramener la paix.
"Les députés nationaux ont demandé l'intensification des actions militaires sur le terrain pour restaurer la paix dans cette province meurtrie par la guerre d'agression rwandaise et les actions terroristes ADF et M23", rapporte une dépêche du ministère de l'Intérieur.
Par ailleurs, les députés ont mentionné la nécessité de mettre fin à l'état de siège qui s'est montré inefficace pour restaurer l'autorité de l'Etat, près de 3 ans et demi depuis son instauration par le gouvernement congolais.
Auprès de Jacquemin Shabani qui est tout aussi originaire de la contrée, ils ont exprimé le vœu de voir le Nord-Kivu être déclaré "province sinistrée" afin d'être exemptée de certaines exigences de l’État et aussi attirer l'attention du monde sur la nécessité d'apporter de l'aide et de l'assistance aux populations meurtries.
Province la plus instable du pays, le Nord-Kivu est aujourd'hui minée par 2 conflits armés majeurs. D'abord, celui lié aux ADF, groupe armé d'origine ougandaise qui s'est métamorphosé en mouvement terroriste en région de Beni-Lubero (Nord-Kivu) et dans une partie de l'Ituri.
Depuis 2014, ces djihadistes qui ont déjà juré allégeance à l'État islamique sont responsables de plusieurs milliers de morts civils, des centaines de cas d'enlèvement, d'incendie des milliers de maisons et de véhicules, etc.
En dépit d'opérations militaires menées contre eux depuis près de 10 ans dont celles de la coalition FARDC-UPDF, leur capacité de nuisance n'a guère été réduite.
Ensuite, il y a la guerre du M23. Ce groupe armé pro-rwandais qui a refait surface en fin 2021 contrôle toujours des pans entiers du territoire congolais à Rutshuru, Masisi et Lubero.
Toutefois, depuis début août, une accalmie apparente s'observe sur plusieurs fronts grâce à un cessez-le-feu voulu par le processus de paix de Luanda, qui implique Kinshasa et Kigali.
Isaac Kisatiro