Les autorités provinciales du Nord-Kivu dénoncent l'attaque à la bombe d'un site de déplacés à Mugunga, un quartier périphérique de Goma.
Pour le gouverneur militaire, cet acte est un crime de guerre mais rassure que des dispositions particulières seront prises pour éviter ce genre de barbarie sur des populations.
"C'est un crime de guerre parce que c'est une population déplacée qui vient des zones sous l'emprise de l'ennemi qui est venu se réfugier dans des milieux sécurisés et qui est malheureusement victime de la barbarie des agresseurs. Nous déplorons le bilan. Ces innocents, qu'est-ce qu'ils ont fait de mal pour fuir la rébellion ? Nous condamnons fermement ces actions barbares sur des populations innocentes", a-t-il indiqué à la presse ce samedi 4 mai.
À en croire, le M23 a largué une dizaine d'obus sur des camps des déplacés de Lushagala et CEPAC, à Mugunga, en ville de Goma. Le bilan actuel est de 16 morts et plus de 30 blessés dont des femmes et des enfants.
Sans les citer, la mission des Nations-Unies a appelé les autorités congolaises à traduire en justice les responsables de ces actes.
Mais, les rebelles qui sont directement pointés du doigt par le pouvoir de Kinshasa, ont rejeté en bloc les accusations, affirmant que les bombes ne venaient pas d'eux, a-t-on lu Bertrand Bisimwa sur les médias sociaux.
Mais, sur le terrain, ces derniers enchaînent des attaques contre des localités. Après s'être emparés de la très riche cité minière de Rubaya, stratégique pour sa production du coltan, les rebelles ont avancé vers de nouvelles localités.
Des sources entrecoupées en territoire de Masisi allèguent que le matin de ce samedi 4 mai, c'est le village de Bitonga qui est passé sous leur contrôle. Cette localité est aussi stratégique, car elle est directement à cheval entre la cité de Minova, dans la province du Sud-Kivu et Bweremana, dans le Nord-Kivu.
La conquête de Bitonga pourrait finalement permettre à l'ennemi de s'orienter sans beaucoup de peine vers le village Kalungu, dans le Sud-Kivu. Ce qui mettrait en danger une nouvelle province, après le Nord-Kivu.
Toutefois, peut-on le rappeler, par la bouche de Ndjike Kaiko Guillaume, porte-parole de l'armée, les FARDC ont donné des garanties et ont rassuré que le travail était en train d'être fait pour stopper l'avancée du M23 sur le terrain.
Isaac Kisatiro