En marge du forum panafricain du numérique, Africa Digital Expo 2023, qui s’est déroulé à Kinshasa, du 22 au 23 novembre, l’Agence pour le développement du numérique (ADN) a organisé une table ronde avec ses correspondantes provinciales de Kinshasa et du Kongo-Central. A ce jour, seules ces deux provinces ont créé leurs propres agences du numérique.
L’objectif de ce side event était de dialoguer pour définir les passerelles de collaboration entre l’ADN et ses correspondantes provinciales, ainsi que d’identifier les « problèmes et les pistes de solutions pour amorcer une véritable numérisation coordonnée des provinces ».
« Nous ne pouvons pas envisager la numérisation de notre pays sans que les provinces ne soient pas pleinement impliquées. Il est donc important que les discussions soient amorcées même si beaucoup reste à faire et qu'on arrive à savoir qu'est-ce qu'il faut pour que chaque province puisse avoir sa propre agence du numérique et qu’elles soient efficaces. Le but n'est pas de créer uniquement mais plutôt de créer des structures efficaces et qui accompagnent réellement la numérisation de nos provinces », a signifié Dominique Migisha, coordonnateur de l’ADN et conseiller spécial du président de la République en charge du numérique.
Et de poursuivre: « Dans les prochains mois et années, nous devrons arriver à tisser le maillage entre l'ADN qui est nationale et les relais provinciaux pour toutes les questions de mutualisation, de convergence en terme de mise en oeuvre des politiques publiques ».
Prenant la parole, le coordonnateur adjoint de l’Agence provinciale pour le développement du numérique de Kinshasa (APDNK), Junior Lusese, n’a pas mâché les mots concernant les problèmes qui rongent cette structure de l’hôtel de ville. A l’en croire, l’APDK ne décolle pas parce qu’elle ne constitue pas une priorité pour les autorités provinciales.
« L'APDNK n'a pas su décoler pour une raison de priorité. Nous n'avons pas été accompagnés parce que nous n'avons pas été compris. A notre création, on voulait qu'on ramène de l'argent tout de suite comme les régies provinciales alors que nous sommes un outil censé aider les régies qui ont cette tâche de ramener de l'argent à la ville. Malheureusement nous avons été combattus par ces mêmes régies qui nous considèrent à ce jour comme rival et pourtant nous sommes censés être leur support », a-t-il déploré.
Pour permettre à l’APDNK de jouer pleinement son rôle, Junior Lusese a sollicité l’intervention de l’ADN auprès du président de la République et de l’autorité provinciale de Kinshasa. Pour lui, « si l'impulsion ne vient pas du chef de l'Etat, personne n'écoute ».
Notons que quelques autres structures étatiques et privé ont pris part à cette table ronde. Il s’agit de la Caisse nationale de péréquation (CNP) car 5% de fonds de péréquation sont destinés à appuyer le développement du numérique dans les entités territoriales décentralisées (ETD), du Fonds de développement des services universels (FDSU) car il a pour tâche de lutter contre la fracture numérique. Le ministère de l’Intérieur était aussi convié, ains que la société Talentus Consulting vu qu’elle aide les entités publiques et privées à se numériser.
Bienfait Luganywa