Le mois d'octobre est consacré à la sensibilisation des femmes au dépistage du cancer du sein et à la récolte des fonds pour la recherche à travers le monde dit « octobre rose ».
La rédaction de 7SUR7.CD a, dans ce cadre, échangé le 24 octobre 2023 avec docteur Yolande Kapend, gyneco-obstetricienne à la clinique Ngaliema à Kinshasa, autour de ce cancer, qui est le plus fréquent chez la femme aux côtés de celui du col de l'utérus.
Cette spécialiste en santé a fait savoir qu'il s'agit d'une tumeur maligne au niveau du sein qui détruit les tissus jusqu'à entraîner la mort en cas de non-prise en charge.
« C'est une maladie grave parce qu'elle va aller en détruisant les tissus jusqu'à entraîner ce qu'on appelle les métastases. Donc si elle n'est pas prise en charge, il y aura certainement un décès à cause des complications qui pourraient arriver surtout au niveau des poumons, des os et du cerveau », a-t-elle expliqué.
Elle a aussi fait savoir que le cancer du sein se manifeste plus chez les femmes à partir de 20 ans, mais il n'est pas exclu qu'il touche les moins âgés voire les hommes. D'où, la nécessité d'un dépistage régulier.
« Quelqu'un ne détecte pas d'emblée qu'il a un cancer de sein parce que c'est un diagnostic qui est basé sur l'anatomopathologie, ça veut dire qu'il faudrait prendre absolument le tissu que l'on suspecte, l'examiner en anatomopathologie. Donc, ça veut dire qu'il y a un procédé, on prend le tissu, on le découpe en petit morceau, d'abord on le regarde macroscopiquement et ensuite, on le découpe très finement, l'étaler et le mettre dans une solution très particulière et ensuite l'analyser au Microscope. Et c'est là qu'on peut détecter les différentes cellules qui vont déterminer qu'il s'agit d'un cancer. Mais avant cela, il y a ce qu'on appelle la clinique. La clinique va orienter pour faire la part de choses », a-t-elle poursuivi.
Elle a aussi encouragé les victimes du cancer du sein à respecter le schéma leur prescrit par les spécialistes de santé.
« Les malades qui les sont déjà, rendez-vous dans les centres qui prennent en charge, on verra ce qui est possible de faire pour vous. Est -ce qu'il faudrait faire une mastectomie ? ça veut dire enlever ce sein et commencer le traitement. Est ce qu'il faudrait commencer une radiothérapie ? Bref, il faudrait penser à se diriger vers les endroits où la prise en charge a commencé pour pouvoir améliorer votre condition de vie. L'objectif à un certain moment c'est de gagner le temps de vie. Vous savez que l'histoire naturelle du cancer c'est parfois désastreux, c'est parfois souvent d'ailleurs la mort. Mais quand on est en mesure de pourvoir repousser le temps c'est toujours quelque chose », a-t-elle lancé.
Dr Yolande Kapend a, par ailleurs, invité à plus de vulgarisation du CNLC (Centre National de Lutte contre le Cancer du sein) programme mis en place par le ministère de la santé de la RDC en 2020 ayant en charge la lutte contre cette maladie, et appuyé par la firme internationale ROCHE qui prend en charge gratuitement les cas de cancer de sein, mais parfois méconnu de la population.
Christel Insiwe