Tueries à Djugu : « L’État doit s’imposer par des armes. Il n'y a pas autre chose à faire », (Député Bandenonga)

Dimanche 16 avril 2023 - 13:34
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Des réactions continuent à être enregistrées après les massacres de plus de 40 civils à Kilo et environs, dans le secteur des Banyali-Kilo en territoire de Djugu (Ituri).
Le député national Fabrice Bandenonga, élu dudit territoire, déplore la "faiblesse de l'État" dans ce qui s'est passé.

Dans une interview accordée à 7SUR7.CD ce dimanche 16 avril, cet élu du peuple remet en cause l'approche non violente qui est d'application en Ituri en cette période de l'état de siège. D'où, il encourage les opérations militaires contre les groupes armés locaux réfractaires au processus de paix afin de venir à bout des tueries dans cette partie de la République démocratique du Congo.

"Maintenant, ce qui se passe à Djugu, c'est la faiblesse de l'État, il faut que l'État s'impose par les armes, il n'y a pas autre chose à faire. Le meilleur dialogue en Ituri, c'est le dialogue des armes maintenant. Cette approche de dialogue intercommunautaire est une approche improductive, il y a beaucoup de sourds ici, il y a des gens qui n'écoutent que la voix de la violence ici. Et donc, il faut que ceux qui viennent avec la violence croise la violence. L'Etat à travers l'armée, à travers les services spécialisés, a le nonopole de la violence, ces services ont le rôle régalien, ils ont l'aval de la constitution pour garantir la souveraineté de notre pays mais aussi pour protéger la population et ses biens, pour mettre chaque citoyen aux positions d'obéir aux lois de la République", a déclaré le député national Fabrice Bandenonga.

Dans la foulée, il interpelle le vice-premier ministre et ministre de la défense et anciens combattants, Jean-Pierre Bemba.

"Je suis en train d'interpeller la conscience du nouveau ministre de la défense qui a vraiment du pain sur la planche et qui doit se pencher le plus rapidement sur la question notamment de l'Ituri et du Nord-Kivu. Au Nord-Kivu, les opérations se passent bien mais en Ituri, il y a des brebis galeuses, il y a des gens indisciplinés qui prennent du plaisir à tuer, à détruire, ces gens là doivent être maîtrisés le plus vite possible", a-t-il insisté.

Suite à l'escalade de violence à laquelle l'on assiste ces derniers jours en territoire de Djugu, principalement dans la région minière, ce représentant du peuple estime que cela constitue "une preuve de plus que l'état de siège a encore beaucoup de choses à faire et que le travail n'est pas encore bien fait tel que ça devrait se faire".

Le dialogue intercommunautaire dont fait allusion le député national Fabrice Bandenonga, a été annoncé par le gouverneur militaire de l'Ituri, le lieutenant-general Luboya N'kashama Johnny, à son retour à Bunia, le mardi 04 avril dernier, après plus de deux semaines passées à Kinshasa, capitale de la RDC), dans le cadre d'une mission de service.
Selon le chef de l'administration militaire de l'Ituri, ce dialogue dont la tenue est imminente, a notamment pour objectif de réconcilier certaines communautés.

Pour rappel, 42 civils ont été tués, le vendredi 14 avril, à Kilo et environs, ainsi que près de Mungwalu, par des miliciens CODECO (Coopérative pour le Développement du Congo) lors des attaques simultanées menées dans cette partie du territoire de Djugu.

Séraphin Banangana depuis Bunia