L’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) et l'Organisation concertée des écologistes et Amis de la Nature (OCEAN) ont adopté un plan pour l’aménagement du domaine de chasse et réserve à hippopotames de Mangaï, trouvé dans la province du Kwilu. La particularité de ce plan est qu’il intègre l’approche « Une Santé », car il tient compte non seulement de la santé des communautés riveraines mais aussi de celle des animaux et de la nature.
Ce plan stratégique a été adopté à Kinshasa au cours d’un atelier clôturé le vendredi 31 mars. En plus des experts de l’ICCN et de OCEAN, cet atelier a connu la participation de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), des experts des ministères de l’environnement, de la santé, de l’agriculture et ceux de pêche et élevage.
D’après René Ngongo, président de OCEAN, Mangaï dont la superficie est de 29.604 km, était à l’abandon depuis que la RDC a accédé à l’indépendance. Il a fallu que son organisation et d’autres partenaires s’y intéressent pour que ce plan d’aménagement voit le jour.
« Mangaï a été abandonné depuis le départ des colons belges. Il a fallu attendre 2017 pour que OCEAN, UICN et d’autres partenaires s’en intéressent. Aujourd’hui, nous avons également la coopération japonaise qui est intéressée avec le projet REDD+. Il est donc important de mettre en place une coordination Une Santé dans ce paysage. Il ne nous reste qu’à réaliser la cartographie des différents acteurs afin de savoir qui fait quoi pour valoriser cette approche », a-t-il déclaré.
La coordinatrice de Une Santé/RDC, Dr Nadège Kabamba, a pour sa part expliqué que ce plan va permettre aux différentes administrations de se mutualiser afin de minimiser les risques qui interfèrent dans les échanges entre l’homme, l’animal et la nature.
« Il était question de présenter le plan stratégique Une Santé de la RDC afin de voir comment intégrer les activités qui y sont prévues dans la gestion quotidienne de la réserve de Mangaï. Jusque-là, on n’y tenait compte que de l’aspect environnemental. Et pourtant l’approche Une Santé prône une gestion multisectorielle. Donc, les acteurs du monde animal, environnemental, de la santé et même des anthropologues ou psychologues vont mutualiser les efforts pour pouvoir résoudre les problèmes qui se posent à Mangaï », a-t-elle expliqué.
Partenaire technique de ce projet, l’UICN a, de son côté, promis de mener le plaidoyer auprès des donateurs et de l’administration afin que ce plan trouve les moyens d’être mis en exécution.
« Notre rôle est d’appeler les différentes administrations sectorielles impliquées dans l’approche Une Santé pour qu’on définisse un cadre qui permet d’interconnecter les différentes politiques à la politique de conservation à travers le plan de l’aménagement qui a été validé. Ensuite le plaidoyer sera fait auprès du donateur actuel et même auprès du gouvernement pour que nous puissions capitaliser tous les mécanismes de financements innovants existant en RDC afin que cette stratégie soit mise en œuvre sur terrain, en collaboration avec les communautés locales », a promis Dominique Endamana, chargé de programme pour l’Afrique centrale et occidentale à l’UCIN.
Il sied de préciser que cet atelier a été organisé avec l’appui financier du ministère allemand de l’environnement et du fonds IKI (the International climate initiative).
Bienfait Luganywa