Les membres du Conseil de sécurité des Nations-Unies, en visite en République démocratique du Congo, n'excluent pas l'idée de sanctionner les groupes armés notamment le M23 soutenu par le Rwanda, qui opèrent dans la partie Est du pays de Lumumba.
C'est ce qu'a fait savoir Michel Xavier Biang, représentant du Gabon au Conseil de sécurité de l'ONU et co-président de cette délégation, ce vendredi 10 mars 2023, à Kinshasa, après une séance de travail avec le premier ministre, Sama Lukonde, accompagné de certains membres du gouvernement.
"Nous sommes conscients de l'ampleur des enjeux sécuritaires, humanitaires, et politiques. C'est pourquoi, il est important, et nous sommes convaincus que pour trouver des réponses aux causes profondes de la situation qui prévaut, il faut écouter. Il faut dialoguer. Il faut surtout comprendre et agir. C'est pourquoi nous sommes là pour écouter, pour toucher du doigt et surtout trouver des réponses. Les sanctions sont un levier d'action du Conseil de sécurité. Mais au-delà des sanctions, il y a d'autres leviers. Nous envisageons toutes les possibilités dans l'objectif de rétablir la paix et la sécurité dans l'Est de la RDC", a-t-il déclaré.
Du côté congolais, l'on a martelé sur la nécessité de rénover le partenariat avec les Nations-Unies et de muscler le mandat de la MONUSCO en mettant à sa disposition les moyens nécessaires pour ramener la paix et la sécurité dans l'Est de la RDC.
"Pour nous, ce partenariat doit être un partenariat pour la paix et la sécurité, un partenariat pour la stabilité du pays, un partenariat pour le développement économique et social de notre pays sur la base du programme du gouvernement. Ce partenariat doit être un partenariat qui est ancré dans les réalités du moment. Un partenariat qui rencontre les demandes fortes, les aspirations fortes de notre population. Et de ce point de vue, la priorité des priorités, c'est la restauration de la paix et de la sécurité. Pour y arriver, il faut mettre fin à l'agression contre la RDC et aux aventures meurtrières, criminelles du M23 avec le soutien de l'armée rwandaise. Cela nécessite la mise en œuvre du plan d'action, du plan de paix de Luanda-Nairobi, qui a été avalisé par les chefs d'État de la région et par les Nations-Unies. Cela nécessite également que la MONUSCO soit réajustée. Si on veut avoir une MONUSCO qui travaille, qui est légitime aux yeux des congolais, il faut revoir, muscler son mandat et lui donner des moyens qu'il faut", a dit le ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula.
La délégation du Conseil de sécurité de l'ONU est en mission en RD Congo du 09 au 12 mars prochain. Elle est venue s'imprégner de la situation sécuritaire du pays mais aussi de l'action de la Mission des Nations-Unies pour la stabilisation au Congo (MONUSCO).
Prince Mayiro