Les autorités de Butembo interpellent les civils à propos des mesures sécuritaires prises au lendemain de l'explosion d'une bombe artisanale dans un poste de l'Agence nationale des renseignements (ANR) de la commune de Bulengera.
Dans un communiqué publié ce mercredi 7 septembre 2022, le maire Mowa Baeki Telly Roger insiste principalement sur la vigilance dans des endroits très fréquentés comme les églises, les écoles ainsi que d'autres lieux de rassemblement.
Il exige ainsi aux responsables de ces lieux de forte concentration de soumettre tout le monde à un contrôle rigoureux, question de parer aux éventualités.
« Il est demandé aux responsables des églises et autres [Ndlr : lieux] précités de ne permettre aucun sac d'être admis sans fouille systématique par des personnes commises à cette fin pour parer à toute éventualité fâcheuse. Un contrôle rigoureux doit également être mené dans des milieux de réjouissances comme les fêtes de mariage, les bistrots, les restaurants, les casinos, les hôtels, voire les deuils, sachant que la prudence doit être de mise devant les entrées des bureaux des services publics et privés », insiste-t-il.
Le mardi 6 septembre dernier, une bombe artisanale piégée par un inconnu a explosé au bureau de la commune de Bulengera, faisant 2 blessés. La police a lié l'incident à la menace des rebelles ADF qui pèse encore sur la ville de Butembo.
Le mercredi 10 août 2022 aux premières heures du matin, les rebelles ADF ont signé une incursion en plein cœur de Butembo, une première depuis le début des massacres des civils dans l’Est de la République démocratique du Congo.
A l'issue de leur attaque qui avait visé la prison centrale, les ADF avaient libéré plus de 800 détenus dont certains restent toujours en cavale alors que d'autres auraient été recrutés de force par l'ennemi, à en croire une vidéo publiée par l'Etat islamique qui avait revendiquée l'opération.
Localement, les autorités reconnaissent la menace. D'abord, suite à la proximité entre la ville de Butembo et la région de Beni où sont actifs ces rebelles. Ensuite, des soupçons sur la collaboration de certains civils avec l'ennemi.
Isaac Kisatiro, à Butembo