La promotion du leadership féminin doit être l’affaire de tous, et non seulement le combat des femmes. C’est ce que pense Stéphanie Mbombo, présidente nationale du parti politique Cercle des Réformateurs Intègres du Congo (CRIC).
Pour elle, il ne s’agit pas de faire gagner les femmes, mais la société entière, et de projeter de nouvelles générations le plus loin possible.
Stéphanie Mbombo l’a dit dans son exposé lors d’une conférence organisée le 30 juillet 2022 à l’Université Protestante au Congo (UPC) sur le thème : « Les défis du renouvellement de la classe politique ».
À noter que l’intervention de Stéphanie Mbombo était centrée sur la thématique : « Les défis du renouvellement de la classe politique : Le Leadership féminin, l’affaire de tous ».
« Promouvoir le leadership féminin doit être l’affaire de tous, et non seulement le combat des femmes. Car il ne s’agit pas de faire gagner les femmes, mais la société entière, de projeter les nouvelles générations le plus loin possible. On attend des femmes, avant tout, qu’elles soient des responsables de la famille et qu’elles gèrent le foyer. Ce rôle est précieux et nous le faisons avec bonheur. Toutefois, les capacités managériales naturelles que nous avons, nous permettent de prétendre à davantage de responsabilité dans la société », a-t-elle indiqué.
Poursuivant son intervention, Stéphanie Mbombo a reconnu que les femmes sont confrontées à la nécessité d’équilibrer au moins trois rôles : le foyer, la communauté et le travail.
« Le leadership, lui est considéré comme le rôle des hommes et estimé comme incompatible avec les valeurs d’une “bonne femme”. Les conjoints sont généralement et traditionnellement peu favorables à ce que leurs épouses assument plus de responsabilités dans la famille. Ils peuvent dans certains cas, en être les saboteurs. Les obligations familiales limitent matériellement et mécaniquement les opportunités pour les femmes. Sans un partage équitable des charges familiales, les femmes qui ont la compétence universelle et résiduelle de leurs foyers ne pourront jamais trouver le temps de s’exprimer autant qu’elles le souhaiteraient en dehors de leurs ménages », a-t-elle renchéri.
Dans la foulée, la présidente du CRIC a souligné que les femmes congolaises ont fait des progrès considérables dans le développement politique, économique et social du pays, mais malgré leurs efforts, elles sont encore largement marginalisées dans les couloirs du pouvoir.
« Lorsque nous parlons de la participation politique des femmes, il nous est facile d'imaginer les sièges vides autour de la table de prise de décision, et un peu plus difficile d'imaginer les nombreux obstacles et défis auxquels les femmes sont confrontées pour accéder à ces sièges. De plus, La stigmatisation des femmes en politique est toujours bien vivante qui, par conséquent, continuent de se heurter à des obstacles structurels, socioéconomiques, institutionnels et culturels. Avec des changements aussi importants, nous avons besoin de renouveler nos stratégies, nos actions et notre façon d'aborder les choses à différents niveaux », a-t-elle précisé.
Par ailleurs, Stéphanie Mbombo a signifié aux jeunes qu’ils ont un rôle importantà jouer dans la promotion de la femme dans la vie publique.
« En ce jour, je m'adresse à vous tous, mais plus particulièrement aux jeunes femmes. Être jeune et motivée ne signifie pas toujours qu'il faut être récompensée par un poste, par une médaille, un trophée ou autre récompense pour votre contribution intellectuelle dans le monde du travail. Les jeunes jouent un rôle très important dans la promotion des femmes dans la vie publique et politique. Ils mènent le changement social dans le monde entier et ont un accès direct à plus d'informations que nos grands-mères et mères n'ont jamais eu afin de s’acquérir une opportunité qui mènera à la réussite. L’histoire des peuples nous enseigne que les dominés ne quittent leur condition de dominé que par leurs efforts, et non par le bon sens des dominateurs. C’est ainsi que les Noirs aux Etats-Unis ont pu accéder aux droits civiques par un combat acharné. Leur élévation, il la doivent à personne d’autre qu’eux-mêmes. Pourtant, leur réussite a rejailli sur toute l’Amérique. Les grands sportifs, scientifiques, artistes noirs américains ont fait briller l’Amérique comme personne d’autre avant eux », a dit Stéphanie Mbombo.
Elle a relevé le fait qu’à ce jour, le nombre de femmes en position de pouvoir est élevé.
« Aujourd'hui,nous comptons plus de femmes en position de pouvoir. Cependant, le monde évolue, les politiques changent et de plus en plus d'opportunités se présentent. Ce bout et ces moments de changement sont peut-être des promesses de dépassement de la domination et tous les défis que subissent les femmes. La participation politique des femmes est une condition préalable fondamentale à l'égalité des sexes et à une véritable démocratie. Nous pouvons et nous le ferons. Au-delà de leur propre condition, c’est un défi de la société, qui doit faire montre de bon sens. Les femmes sont la majorité des êtres humains sur la terre et dans notre pays. Les déclasser, revient à déclasser une majorité. Leur demander ensuite de s’exprimer dans les urnes, est inconséquent. Ce défi est une question de bon sens, mais aussi de développement et de démocratie. Nous avons le devoir de faire de ce combat, le combat de notre nation contre cet obscurantisme qui ne se justifie plus au vingt-et-unième siècle », conclut-elle.
Signalons par ailleurs que parmi les autres intervenants au cours de cette conférence, figuraient notamment l’ancien ministre des Infrastructures et Travaux Publics Thomas Luhaka, le député national et professeur Jacques Ndjoli et l’analyste économique Al Kitenge.
Jephté Kitsita