"Massacre" de 5 Banyamulenge à Minembwe : Mahoro Peace Association plaide pour une enquête afin d'identifier les responsabilités

Vendredi 2 juillet 2021 - 18:31
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Le sit-in des femmes Banyamulenge qui a commencé le 12 juin 2021 respectivement devant le quartier général de la 12ème brigade d’intervention rapide à Minembwe centre et à l’aérodrome de Minembwe a été réprimandé violemment dans le sang par les FARDC qui ont tiré à bout portant (au dos) et ont tué 4 femmes Banyamulenge qui se rendaient chez elles en provenance de la prière. 

Elles ont été tiré dessus en train fuir les militaires criminels. Au total pour la seule journée du 30 avril 2021, 6 Congolais dont 5 Banyamulenge ont été tués par les FARDC à Minembwe. Les 4 femmes Banyamulenge victimes des FARDC sont Nagaju Véronique (75), Nagabiro Royi (72), Nyamuhoza Bibiyana (62) et Nyantonesha Nantabara (38). À celles-là s’ajoute un jeune Banyamulenge répondant au nom de Bitwenge Nfashingabo qui a été tué le même jour et un monsieur de la tribu de Bashi dont on ne connaît pas le nom tué aussi le 30 juin 2021 sans oublier Nzabinesha Bisenti assassiné le 25 juin 2021 par les militaires FARDC.

Les victimes (femmes Banyamulenge) du massacre du 30 juin 2021 n’ont commis aucun crime, elles participaient dans un sit-in qui a commencé mi-juin 2021 pour dénoncer l’injustice, le plan de déracinement, les persécutions, l’épuration ethnique et les arrestations arbitraires qui ciblent uniquement les congolais de la communauté Banyamulenge. Les mamans victimes passaient leurs journées à prier Dieu et à chanter des cantiques religieux.

L’histoire est têtue : La démocratie ce n'est pas le verbe, c’est l’action

Les ténors du gouvernement actuel en RDC ont certes courte mémoire. Les Banyamulenge se souviennent encore de la marche dite d’espoir du 16 février 1992 son excellence Monsieur le président. D’après les medias de l’époque 13 personnes étaient rapportées tuer par le régime du feu Président Mobutu dans la marche mentionnée ci-haut. Les victimes furent utilisées pendant longtemps par votre parti l’UDPS pour dénoncer le régime dictatorial de feu Président Mobutu. Sous votre régime vieil seulement de 3 ans des centaines de Banyamulenge innocents ont été exécuté par les hommes dont vous êtes le commandant suprême. Mais personne n’en parle. 

Nous étions fières de marcher têtes hautes aux côtés des autres compatriotes congolais sous la houlette de l'Église catholique et de l’UDPS. Nous prions et espérions qu’un jour l’UDPS prendrait le pouvoir et mettrait en place un État de droit, et une justice sociale pour tous les Congolais (Banyamulenge inclus). Hélas ! Quelle fut notre surprise de voir votre régime soutenir le plan apocalyptique contre les Banyamulenge érigé par votre prédécesseur sous sa forme copier-coller.  

Ce que nous reprochons au gouvernement, c’est le fait que malgré toutes les promesses tenues, les FARDC dont vous êtes le commandant en chef continuent de soutenir les Maï-Maï et Red Tabara Burundais contre les Banyamulenge.

Cette fois-ci, l’appui de l’armée comme institution aux forces négatives et au plan d’épuration ethnique a pris une ampleur vertigineuse ; au lieu de nous protéger, l’armée est impliquée directement dans le massacre des femmes et des civils Banyamulenge. La 12e brigade a les mains pleines de sang ; elle est l’artisan principal et l‘executant de l’épuration de Banyamulenge qui a conduit à la destruction de 98% de leurs villages, la razzia de 95% de leur cheptel et la concrétisation du plan macabre de rendre les Banyamulenge apatrides.

La 12ème brigade à Minembwe est pour les Banyamulenge le loup dans la bergerie. Quand nos leaders demandaient l’augmentation des militaires à Minembwe, ils ne se rendaient pas compte que les conséquences allaient être désastreuses. Un proverbe Banyamulenge dit “le chemin ne révèle jamais au pèlerin ce qui arrivera sur sa route”. La prière de toute la population Banyamulenge c’est d’enlever cette brigade à Minembwe.   

Massacre des femmes Banyamuelnge du 30 Juin 2021 : Le gouvernement congolais mis au banc des accusés

Depuis mi-juin 2021, la haute hiérarchie militaire envoyée par le gouvernement s’est simultanément succédée à Minembwe. Elle avait pour mission de décanter la crise locale. Rappelons que le nœud du problème et l’élément déclencheur est l’arrestation de la famille Rutebuka Bonfils dont les femmes en sit-in réclamaient sa libération.

Ce qui se passe actuellement à Minembwe confirme la complicité des autorités congolaises et le fait que l’Etat congolais exécute le plan macabre de déracinement et d’épuration ethnique de Banyamulenge. Pour prevue, ce trois dernières semaines, Minembwe a reçu les visites successifs du commandant secteur Fardc, le général de brigade Gaby Boswane basé à Uvira, du commandant de la 33eme région militaire, du général Bob Ngoie Kiluba basé à Bukavu et du commandant de la 3ème Zone de défense, le général Yav Philémon encore présent à Minembwe. Il y a eu aussi une délégation officielle de la province du Sud Kivu.

Malheureusement, les défilés de généraux FARDC à Minembwe n’ont pas désamorcé la crise. Au contraire, chacun de ces généraux semblait durcir la situation. Au lieu de répondre aux attentes du peuple, le 18 juin 2021 les officiers ont ordonné des militaires commis sous leur commandement de tabasser à mort les femmes Banyamulenge qui manifestaient pacifiquement ; comme résultat, 12 femmes ont été grièvement blessées certaines sont encore en état critique à l’hôpital.

Comme si cela ne suffisait pas, la visite du commandant de la 3ème zone de défense le lieutenant-général Yav Philémon s’est soldée par l’hécatombe du 30 Juin, 6 personnes tuées dans une journée dont 4 femmes (3 vieilles mamans et une femme enceinte presque à terme), d'autres sont encore disparues. 

Curieusement, ni le gouvernement provincial du Sud Kivu ni le gouvernement central ne condamnent pas le massacre des femmes Banyamulenge du 30 juin 2021. Les medias n’ont plus n’en parle pas.

Nous demandons au gouvernement et à la communauté internationale de protéger les Banyamulenge. Nous demandons qu’une enquête soit mise en place pour identifier les responsabilités dans l’exécution du massacre.

Jacques Murinda
VP Mahoro Peace Association (MPA).  

 

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