Les députés nationaux de la province de l'Ituri, ont décidé de suspendre leur participation aux activités parlementaires suite à la dégradation de situation sécuritaire dans cette partie du pays.
C'est le député national Jackson Ausse qui l'a annoncé ce mercredi 21 avril 2021, à travers une motion d'information lue devant la plénière.
"L'autorité de l'État n'est pas urgemment restaurée face au tableau sombre de la situation sécuritaire. À ce sujet, nous les députés nationaux de la province de l'Ituri, après avoir épuisé toutes les démarches nécessaires notamment les déclarations politiques, les audiences auprès des autorités nationales et provinciales, les descentes sur terrain, nous constatons fort malheureusement que la situation sécuritaire ne fait que s'empirer et la population est de plus en plus abandonnée. Eu égard à tout ce qui précède, vu la gravité de la situation sécuritaire en prenant en témoin la communauté internationale et nationale, nous les députés nationaux de l'Ituri, suspendons solennellement toutes nos participations à toutes les activités parlementaires », a déclaré Jackson Ausse.
Ils invitent également leurs collègues de la province du Nord-Kivu d'accompagner leur démarche.
« Nous demandons également aux amis de la province du Nord Kivu qui ne sont pas aussi épargnés et de la grande province orientale d'emboîter les pas », a-t-il ajouté.
En solidarité avec les élus de l'Ituri, le député national Moïse Nyarugabo, s'est posé la question de savoir si “à quoi sert de continuer à voter les lois pendant que les populations sont en train d'être décimées”.
« Des villages ont été brûlés à Kaololo, à Bibangwa dans le territoire d'Uvira au Sud-Kivu. Ce matin des villages viennent d'être brûlés toujours à Kaololo. C'est pour dire que toutes les fois qu'on brûle ces villages, il y a des gens qui sont tués, il y a des populations qui fuient dans les moyens et hauts pateaux d'Uvira, de Fizi et de Mwenga. On est à plus de 300 villages qui ont été brûlés et les populations sont en errance. Nous en avons parlé, je crois que vous avez suivi certaines présentations, mais ça devient comme une habitude", a déclaré Moïse Nyarugabo.
Roberto Tshahe