Intervenant dans l'un des panels du Forum d'affaires Makutano organisé ce jeudi 10 décembre 2020 à Kinshasa, le directeur général de la Générale des Carrières et des Mines (Gecamines) a répondu à la question : À qui profite les richesses minières congolaises ?.
Selon Sam Lukonde, les richesses minières de la RDC ne bénéficient pas à ses fils et ses filles à cause du retard pris dans la mise en place des lois régissant ce secteur et du manque de suivi des autorités étatiques de l'application des instruments juridiques.
"Si nous ne bénéficions pas de nos richesses minières, c'est parce que d'abord les instruments par lesquels on devrait pouvoir bénéficier sont encore en train d'être mis en place. Ce sont nos lois. Puis, il y a le respect de ces instruments juridiques. Prenons l'exemple du Cobalt, puisque l'on sait que c'est un minérai stratégique mais c'est seulement en 2018 qu'il a été déclaré minerai stratégique", a-t-il affirmé.
Devant cette réalité, le DG de la Gecamines a reconnu que le pays a traîné pour reformer le Code minier afin d'impulser une dynamique permettant aux congolais de jouir de leurs richesses minières.
"Pendant un temps, on a observé et on a eu un premier code minier puis on s'est rendu compte qu'il fallait absolument le changer pour pouvoir bénéficier de ces minerais stratégiques", a fait remarquer Sama Lukonde.
Toutefois, il se veut optimiste en faisant remarquer que la Gécamines est en pleine transformation pour adapter sa structure aux enjeux actuels. Il a aussi souligné que cette entreprise subit aussi les pressions des firmes internationales.
"Nous sommes en pleine transformation qui a commencé depuis 2015. Cette transformation va nous amener à être compétitifs. L'histoire de la Gécamines, c'est depuis 1906. Dans le pic de la Gécamines vers les années 88, on a eu une production de 400 mille tonnes pour 34.000 agents et si vous faites un ratio, vous allez constater qu'un agent produisait près de 10 milles tonnes par jour. Aujourd'hui, la Gécamines, c'est 6500 employés en direct et 1900 employés en indirect pour finalement une production de moins de 3000 tonnes. Ceci prouve que sa structure n'était pas adaptée. La transformation de la Gécamines, c'est d'abord sur le plan structurel puis dans la suite, ce sont les rapports que nous avons avec nos partenaires. Nous, en tant que partenaires de ces sociétés, nous avons un rôle de premier plan de pouvoir les interpeller sur le respect des textes. Tous les jours, nous sommes à côté de nos partenaires pour leur dire que les lois changent", a-t-il expliqué.
Le DG de la Gecamines a déploré la faible contribution de sa société au budget de l'État. "...la Gecamines n'arrive pas à contribuer à hauteur de 60% au budget de l'Etat...", soutient-il.
A l'en croire, la cause de cette faible contribution au budget de l'Etat est à imputer à l'absence d'une production propre. Il a affirmé sa détermination à ramener la Gecamines au rang de "producteur industriel compétitif fièrement congolais".
L'intervention du DG de la Gecamines portait sur l'émergence des champions nationaux. Il a rassuré quant à la détermination de sa société à impacter positivement l'environnement congolais.
Merveil Molo