Les militants pro-démocratie de la Lutte pour le changement (LUCHA)/ Butembo dénoncent l'attentisme du gouvernement congolais à restaurer la paix dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri où des civils continuent d'être quotidiennement massacrés.
Dans un mémorandum adressé au président Félix Tshisekedi et qu'ils ont déposé à la mairie à l'issue d'une manifestation organisée, ce jeudi 17 septembre 2020, ces derniers estiment que l'attitude affichée par Kinshasa face aux morts, dénote la complicité des décideurs dans le dossier sécuritaire au pays.
Ils rappellent que depuis près de 6 ans déjà, la région de Beni et une partie de l'ancienne province orientale vivent des assassinats, pillages, incendies des maisons ou des véhicules, déplacements massifs des populations. Cela, en dépit de plusieurs promesses faites par les autorités.
Tenant compte de ces cas de violences, les militants demandent au chef de l'État de prendre des décisions courageuses que le peuple congolais attend de lui.
Ils citent entre autres la vraie matérialisation de l'État-major des FARDC à l'Est; de l'introduction formelle d'une lettre de demande de retrait effectif des troupes de la Monusco dont les résultats n'ont jusque-là pas été satisfaisants, selon eux.
Ils demandent à Félix Tshisekedi d'ordonner l'armée congolaise d'être offensive, plutôt que défensive face à l'ennemi; d'ordonner la justice d'agir pour punir les complices au sein de la FEC dont des membres sont aujourd'hui soupçonnés dans le trafic de 800.000 $ qui serviraient au financement des rebelles au Nord-Kivu; de mettre en application toutes les stratégies qui ont payé lors de la guerre du M23, etc.
Lors de ses passages au Nord-Kivu et en Ituri avant comme après son élection, le président Tshisekedi a promis que la restauration de l'autorité de l'État à l'Est serait sa priorité.
Mais depuis, la paix n'y est jamais revenue.
Isaac Kisatiro, à Butembo