Avec environ 85 281 024 habitants ( ), la RD-Congo a près de 35 270 156 de personnes ayant souscrits à la téléphonie mobile.
En RD-Congo ou ailleurs en Afrique sub-saharienne, le pourcentage des personnes ayant un téléphone mobile ne fait qu’accroitre exponentiellement. Notons que cette croissance des abonnés est proportionnelle à la croissance démographique (ou de la population).
Ce fort potentiel de croissance des abonnées en téléphonie mobile n’est pas suivi par le taux d’accès à internet par ces millions d’abonnés suite à, notamment :
- La faible couverture de connexion internet par rapport à toute l’étendue habitée de la RD-Congo ;
- La hausse des coûts d’accès à internet ne tenant pas compte du pouvoir d’achat de la population congolaise ;
- L’absence d’un réseau internet propre à la RD-Congo.
Comble de situation, toute la population congolaise n’a accès au réseau de communication que par les télécoms étrangers (Airtel, Africel, Orange, Vodacom, etc) qui, eux-mêmes, se connecte à la fibre optique de la RD-Congo (à des coûts quasi gratuits par rapport aux profits tirés).
Depuis 2013, la RD-Congo dispose d’une ligne de fibre optique (connexion à très haut débit) qui parcourt plus de 2000 Km de Moanda (Ocean Antlantique) à Kasumbalesa, en reliant Kinshasa et Lubumbashi. Malheureusement, force est de constater que comme a été le cas de la ligne de courant Inga-Shaba, toutes les grandes villes ou agglomérations (Boma, Matadi, Mbanza-Ngungu, Kisantu, Bandundu-ville, Kenge, Kikwit, Tshikapa, Kananga, Mbuji-Mayi, Kamina, Kolwezi, Likasi, Lubumbashi, …) par où passent la fibre optique ne sont pas connectées à cette autoroute de l’information qui les traverse.
Ainsi, en fin 2018, le taux de pénétration d’internet était de 13% en RD-Congo, 22% en Ouganda, 25% en Zambie, 25% au Cameroun, 41% en Côte d’Ivoire et 54% en Afrique du Sud, pour ne citer que ces pays d’Afrique sub-saharienne.
Les indicateurs du TIC de la RD-Congo sont trop faibles par rapport aux autres pays ayant les mêmes potentialités actuelles.
La RD-Congo dispose d’un grand marché de TIC de plusieurs milliards de dollars par an. Ce marché de TIC est entièrement entre les mains et sous contrôles de Télécoms étrangers dont : Airtel, Africel, Orange, Vodacom, etc. Dans l’hypothèse de 20% des 35 millions d’abonnés pouvant ce payer 1$ de communication (pour appels, sms, internet) chaque jour, soit 35'270'156 x 0.20 x 365 x 1$, les Télécoms encenseraient 2,6 milliards USD par an (minimum).
Combien perd ou gagnerait la RD-Congo, dans cet abandon du secteur ou au cas où le pays avait son propre réseau national de communication (à l’instar de la téléphonie fixe de jadis) ? L’Etat RD-Congo doit se saisir de ce secteur du TIC, avec sa fibre optique, pour se doter de ressources financières devant soutenir ses actions ou programmes communautaires.
Tribune de Don de Dieu KABU
Concepteur du projet PIN-CONGO