Après l’échec des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), les participants à la 10ème Conférence économique africaine se sont décidés à mettre les bouchées doubles pour que les quinze prochaines années consacrent la fin de la pauvreté et des inégalités sur l’ensemble du continent noir.
Le ministre congolais du Plan et Révolution de la modernité, Georges Wembi Loambo, a clôturé mercredi, au nom du président de la République démocratique du Congo, les travaux de la 10ème «Conférence économique africaine » tenus à Kinshasa du 2 au 4 novembre 2015.
La cérémonie consacrant la fin de ces assises a eu lieu à l’hôtel du gouvernement à Gombe en présence des organisateurs dont les représentant du Secrétariat exécutif de l’Organisation des nations Unies, de la direction régionale du PNUD en Afrique, de la Banque africaine de développement (BAD), de la Conférence économique africaine (CEA) ainsi que des participants.
Les experts africains et du système des Nations Unies avaient la mission de cogiter sur les nouvelles stratégies à mettre en place pour « Lutter contre la pauvreté et les inégalités dans le Programme de développement pour l’après 2015 », thème central de cette conférence.
Dans le rapport publié à la fin des travaux, les participants proposent - entre autres solutions pour endiguer la pauvreté et réduire les inégalités - de : renforcer le rôle de l’Etat en vue d’un développement inclusif ; diversifier les économies africaines ; prioriser les projets des infrastructures ; rationaliser l’utilisation de la terre ; promouvoir l’autonomisation des femmes.
La dixième conférence économique africaine a aussi plaidé pour des réformes idoines en vue de rationaliser les dépenses publiques ; promouvoir une éducation de qualité pour les jeunes ; éliminer les asymétries dans le système de gouvernance ; lutter efficacement contre les flux financiers illicites qui fuient le continent.
« Nous avons maintenant une vision claire pour lutter contre la pauvreté et les inégalités en Afrique », a déclaré le représentant de la Conférence économique africaine, se réjouissant de la pertinence des contributions des participants.
Quant au représentant de la BAD, AbebeShimeles, il a salué la contribution des autorités congolaises dans la réussite de ces assises. Et d’affirmer : « la BAD va continuer à travailler avec les décideurs africains de la RDC.
Nécessité d’interaction entre les décideurs et les chercheurs
Le représentant du Pnud, AyadeleOdusola, responsable du département Afrique chargé de Stratégie et Analyse, a encouragé les décideurs africains à s’approprier les résultats des travaux des chercheurs pour améliorer leur gouvernance. Il a aussi plaidé pour un meilleur réseautage entre les chercheurs en Afrique et la promotion des échanges entre chercheurs.
Ces travaux se sont inscrits dans la droite ligne de l’agenda 2063 de l’Union africaine (UA) et dans la position commune pour l’après 2015 sur les Objectifs du développement durable (ODD). Ici, la vision panafricaine de développement reste celle d’une « Afrique intégrée, prospère et paisible dont l’aspiration à l’émergence est conduite par ses propres citoyens et qui, par la même occasion, incarne une force dynamique sur la scène mondiale ».
A l’ouverture des travaux le 2 novembre dernier, le directeur du bureau régional du PNUD en Afrique, Abdoulaye Mar Dièye, affirmait que la lutte contre la pauvreté et les inégalités se déclinent principalement sur deux niveaux. Les gouvernements doivent augmenter, d’une part, le niveau des ressources internes. Et d’autre part, ils doivent assurer une efficacité dans les dépenses publiques.
Abdoulaye Mar Dièye a ainsi déploré la faiblesse des recettes internes des pays africains. « Aucun pays ne peut se développer sans ressources internes suffisantes », a-t-il dit, suggérant aux gouvernements d’accroitre les recettes par la pression fiscale, non pas par l’augmentation des taxes mais plutôt par la lutte contre l’évasion fiscale.
Par rapport à l’efficacité dans les dépenses publiques, l’expert du PNUD a eu à déplorer les inégalités horizontales consistant à dépenser plus pour les capitales et les grandes villes au détriment des régions périphériques. Ce qui serait à la base, selon lui, de l’apparition de conflits dans les zonés périphériques du fait de la pauvreté et des inégalités.
La Conférence économique africaine se veut un espace d’échange entre les chercheurs, les décideurs et les praticiens du développement d’Afrique et d’ailleurs. C’est une opportunité de débattre de la question du développement et des politiques nécessaires pour éradiquer la pauvreté et réduire les inégalités dans le contexte du développement pour l’après 2015 en Afrique.
La dixième édition a mis un accent particulier sur les ODD et l’agenda 2063 de l’Union africaine (UA).