IMPOSSIBLE ADOPTION DE LA LOI SUR LA RÉPARTITION DES SIÈGES AVANT LE 19 SEPTEMBRE !

Mardi 23 août 2016 - 08:37
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Il ne sert à rien de tirer continuellement sur la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Aux termes de l’article 130 de la Constitution, cette institution n’est pas compétente pour initier une loi. L’article dispose : "L’initiative des lois appartient concurremment au Gouvernement, à chaque député et à chaque sénateur". Force est alors de le constater : aucune proposition d’une seule des lois dont la Centrale électorale a besoin pour son fonctionnement n’émane jusque-là des députés et des sénateurs membres du "Rassemblement". C’est à croire qu’ils sont tous dans la logique du glissement… Au moment où la plateforme "Rassemblement" en appelle à une nouvelle "journée ville morte" pour le mardi 23 août 2016, après celle du 26 mai dernier, et ce aux motifs d’obtenir l’agrément de tous ses préalables qu’elle soulève, dont la libéralisation totale de l’espace politique et la tenue du Dialogue sans la facilitation de Kodjo, l’actualité politique est focalisée elle-même sur la communication du président du Bureau de la CENI, Corneille Naanga, faite au Palais du Peuple le samedi 20 août à l’attention des partenaires politiques.
Outre la présentation du chronogramme des opérations de révision totale du fichier électoral commencées le 31 juillet 2016 par le Sud-Ubangi, l’occasion a été mise à profit par le responsable de la Centrale électorale pour annoncer les étapes suivantes du processus. Il s’agit, respectivement, de l’adoption de la loi sur la répartition des sièges au Parlement, de la convocation de l’électorat, de l’enregistrement des candidats, de la commande des matériels et du vote.
On se souviendra que, dans le calendrier électoral global publié le 12 février 2015 et qualifié d’anticonstitutionnel, d’irréalisable et de contreproductif par l’Opposition radicale, à l’époque composée essentiellement de la "Dynamique", le vote de cette loi avait été prévu du 13 avril au 2 mai 2016 (point 100) et sa promulgation entre le 3 et le 5 mai 2016 (point 101).
Normalement, députés et sénateurs de cette frange de l’Opposition, aujourd’hui réunis au sein de la plateforme "Rassemblement", auraient dû mettre à profit les 18 derniers mois (février 2015-août 2016) pour initier une proposition de la loi réclamée par la CENI. Hélas !, Ils ne l’ont pas fait.
En plus, l’Udps ne se sentait nullement concernée dès lors qu’elle ne s’est jamais reconnue dans le groupe parlementaire Udps et Alliés.

SE PREVALOIR DE SES PROPRES TURPITUDES

C’est donc gênant, très gênant de voir les mêmes forces politiques et sociales qui prônent l’alternance politique se contredire lorsqu’elles favorisent, par des manœuvres dilatoires avérées, ce qu’elles qualifient de glissement pendant qu’elles y contribuent non seulement sérieusement, mais en plus efficacement.
Conséquence : le 15 septembre 2016 prochain (dans trois semaines exactement), ils vont devoir rejoindre le Palais du peuple pour la session ordinaire courant jusqu’au 15 décembre prochain, et ils n’auront que quatre petits jours (16, 17, 18 et 19 septembre) pour réaliser l’exploit d’adopter la loi sur la répartition des sièges, de l’envoyer au Président de la République pour promulgation et de la voir publiée dans le journal officiel, de façon à permettre à la CENI de l’exécuter. C’est-à-dire de convoquer le corps électoral au plus tard le 20 septembre 2016, en même temps que se poursuivent les opérations d’identification et d’enrôlement…
Il est bien regrettable de voir le G7 - qui passe pourtant pour la tête pensante et, en plus, agissante (svp !, ne lisez pas dépanneuse) du "Rassemblement" - préconiser la révision partielle du fichier électoral au motif de respect des délais constitutionnels et créer, en même temps, le précédent fâcheux de doter le pays de deux fichiers distincts, l’un pour la présidentielle seulement (et les législatives éventuellement), l’autre exclusivement pour les provinciales, les urbaines, les municipales et les locales !
Aussi, à l’instar de toutes les forces politiques et sociales acquises au changement DE (et non EN) République Démocratique du Congo, l’évidence devant laquelle on doit faire face est bien là, implacable : le constat d’impossibilité pour la CENI de convoquer le corps électoral à bonne date, faute notamment de la loi sur la répartition des sièges !
Paradoxalement, au lieu de s’investir dans la production législative en carence, les parlementaires membres de "Rassemblement" donnent plutôt leur caution à des initiatives de nature à déstabiliser la Centrale électorale, accusée à tort d’être instrumentalisée par la Majorité, elle-même soupçonnée de volonté de glissement !
En définitive, "Rassemblement" est en train de se prévaloir de ses propres turpitudes. Et la dernière en date, on s’en doute, est la "Journée morte contre Kodjo" (authentique !) pour une question congolaise pour laquelle l’implication de la communauté internationale a été exigée et, celle-ci, en respect du principe de subsidiarité, s’en est remise à l’Union africaine.
De quoi faire rire sous cape les envoyés spéciaux dans les Grands Lacs, conscients, eux, du fait que le problème est congolais et que l’initiative de la loi est reconnue à des Congolais bien identifiés dans l’article 130 de la Constitution congolaise.La Centrale électorale n’y est pour rien… Omer NSONGO DIE LEMA