La Compagnie aérienne nationale traverse une zone de fortes turbulences dans laquelle l’ont plongée ceux qui ont la responsabilité de veiller à sa bonne santé. Inacceptables et condamnables sont les dérapages qui émaillent les agissements de nombreux gouvernants qui foulent aux pieds les Lois du pays pendant qu’ils sont obnubilés par l’appât du remplissage de leur tube digestif au détriment de l’intérêt national.
La dissolution politique et les tentatives de liquidation intempestive de Lac-Sarl en sont une des illustrations patentes. Fort heureusement, l’actuelle équipe gouvernementale compte en son sein d’éminents juristes, dont des professeurs d’université qui ont pignon sur rue et qui n’acceptent pas d’avaler des couleuvres au risque d’écorcher leur honorabilité et leur crédibilité.
Un immense patrimoine qui attire des convoitises de toutes parts
Lac-Sarl dispose d’un important patrimoine matériel et immatériel qui attire trop de convoitises d’acteurs politiques tapis dans l’ombre, d’opérateurs privés et de certains transporteurs étrangers déterminés à s’en approprier par toutes les voies tant licites qu’illicites. Ils sont guidées en cela par l’apathie de plusieurs dirigeants dits nationalistes placés aux commandes d’importantes structures de prise de décisions dans les Institutions de la République.
L’opposition systématique et l’acharnement contre toute initiative de relance des activités de la Compagnie aérienne nationale Lac-Sarl par les ministères de tutelle technique, administrative et financière sont des pratiques courantes pourtant inadmissibles sous d’autres cieux.
Comment expliquer le refus de délivrance de la licence d’exploitation de Lac-Sarl par le ministère des Transports et Voies de Communication en dépit de l’avis favorable de l’organe technique attitré, l’Autorité de l’aviation civile (Aac) et le paiement conséquent des frais administratifs de 5.000,- USD auprès de la DGRAD depuis mai 2013 ? C’est l’étouffement dans l’œuf de toute possibilité d’exploitation des vols.
Comment expliquer l’immixtion et l’obstruction, par le même ministère, au dossier de financement d’acquisition du matériel de pointe d’assistance au sol des aéronefs par une banque commerciale de la place disposée à libérer 3.000.000,- USD au profit de Lac-Sarl alors que cette matière est de la compétence exclusive de ministère du Portefeuille ? Or, à travers l’acquisition de matériels performants, Lac-Sarl comptait récupérer certains clients partis et les compagnies aériennes internationales de retour en force en RDC pour élargir le nombre de transporteurs assistés dans les normes et, partant, réaliser des recettes substantielles sur la plate- forme de N’Djili et dans les grands aéroports du pays.
Un cartel de fossoyeurs
Que dire du refus d’importation d’aéronef pour renforcer la flotte de Lac-Sarl ou de la tentative de détournement de certains partenaires dont la firme Boeing qui a clairement indiqué aux autorités du pays sa politique de travail avec des compagnies existantes opérant dans les normes, notamment Lac, Air Congo, Air Zaïre avec laquelle elle est en coopération depuis la décennie 1970 plutôt que de s’arrimer à des transporteurs créés ex nihilo ?…
Que penser de cette tendance très prononcée de certains gouvernants d’appuyer sans réserve des particuliers qui lèsent les intérêts de la Nation, notamment en matière d’exploitation des droits de trafic et de handling où des compagnies reçoivent des autorisations d’exploitation du ministère sans contrepartie pour la compagnie aérienne nationale, instrument désigné ? Ces droits concédés depuis des lustres par l’Etat congolais à Lac, Air Congo, Air Zaïre sont une concession viagère pour l’exploitation desquels Lac a consenti d’énormes investissements.
Point n’est besoin de rappeler les dégâts dévastateurs causés par les déclarations intempestives de certains membres du Gouvernement sur la dissolution de Lac-Sarl avec des conséquences désastreuses auprès des banques, différents partenaires crédibles et investisseurs potentiels pris de peur alors qu’ils s’apprêtaient à concrétiser les efforts de relance du « Léopard volant ». Conséquence, arrêt brusque de la mise en œuvre des dossiers bien ficelés de partenariat matériel et financier « gagnant-gagnant », neutralisation des opportunités d’exploitation et de développement de Lac-Sarl, hypothèque de toute velléité de réhabilitation et de relance de la Compagnie aérienne nationale, etc.
Plus vicieuses encore, certaines entreprises publiques transformées continuent à mener des combats d’arrière-garde contre Lac-Sarl en profitant de leur position dominante et de leurs relations affectives avec la hiérarchie dans le cadre de la politique d’étranglement. La tentative téméraire à ciel ouvert des gestionnaires des aéroports à vouloir faire main basse sur le hangar technique de Lac-Sarl à l’aéroport international de N’Djili est plus que révoltante.
Appartenance du hangar technique tant convoité à Lac-Sarl
Ces propriétaires de la génération spontanée persistent dans cette voie suite aux timides réactions des ministères de tutelle, incapables de protéger ce bien qui fait partie intégrante du patrimoine de la Compagnie aérienne nationale et sanctionné par le Décret-Loi portant sa création depuis le 29 juin 1961. La première et récente descente sur le terrain effectuée par le ministre des Transports et Voies de Communication dans les installations techniques de Lac-Sarl, en présence des principaux dirigeants de la Régie des voies aériennes (Rva) a offert l’opportunité au Directeur technique de la Compagnie aérienne nationale de remettre les pendules à l’heure, avec force détails, sur la capacité technique installée ainsi que l’appartenance de ces équipements, matériels et bâtiments à Lac-Sarl. Les cadres et agents présents à cette visite se souviennent encore des propos du ministre, émerveillé devant la découverte
d’une telle richesse. Et c’est grâce à ces infrastructures techniques que la maintenance des avions de tous les transporteurs congolais est assurée… Dommage que la justice continue de ramer à contre-courant !
Depuis ce passage historique de l’autorité de tutelle dans les installations techniques et administratives de Lac-Sarl, des mouvements suspects sont relevés aux alentours du bâtiment administratif. Certains opérateurs aériens auraient jeté leur dévolu sur les bureaux dégarnis par le personnel administratif du « Léopard volant » consigné à domicile.
La question pertinente qui se pose est celle de savoir qui a autorisé l’Administrateur Délégué de Lac-Sarl de se comporter de cette manière alors qu’à ce jour où tout est régi par l’Acte Uniforme de l’OHADA, il n’y a aucun acte juridique de la hiérarchie qui puisse le justifier en conformité au parallélisme des formes.
Dans la foulée, des rumeurs persistantes font état des intentions à peine voilées de certains géniteurs de la nouvelle compagnie aérienne qui squatte encore dans l’immeuble situé en face de la Chancellerie nationale des ordres nationaux, d’y loger les différents services de ce transporteur en gestation.
Vivement la fin de ce calvaire !
Cadres et agents de Lac-Sarl qui croient mordicus en l’Etat de droit en RDC, attendent l’heureuse issue de leurs démarches auprès des plus hautes instances du pays, particulièrement le Président de la République. Forts du Code du travail, de la Loi sur la transformation des Entreprises publiques en Sociétés commerciales, et particulièrement de la Loi n°12/009 du 31 décembre 2012 accordant un moratoire de 36 mois aux Sociétés commerciales transformées, les travailleurs de la Compagnie aérienne nationale sont convaincus de la fin imminente de leur calvaire. Revigorés par les recommandations pertinentes des Concertations Nationales qui servent de boussole au Gouvernement d’union nationale, ils s’en remettent à la perspicacité des juristes de l’Organe Exécutif pour l’application correcte du droit dans le dossier Lac-Sarl.
D’ores et déjà, cadres et agents de Lac-Sarl mettent en garde tout éventuel «liquidateur » autoproclamé contre toute tentative d’aliénation ou de spoliation d’un quelconque bien appartenant à leur compagnie dont ils ont constitué le patrimoine à force d’énormes sacrifices pendant plusieurs décennies à Kinshasa, dans toutes les provinces de la RDC et à l’extérieur du pays. La soustraction de tout ou partie du patrimoine de Lac-Sarl doit être considérée comme une infraction pénale de banqueroute frauduleuse. Les autorités compétentes et judiciaires sont déjà sensibilisées afin d’éviter toute surprise désagréable de la part des téméraires qui se hasarderaient dans cette voie. A bon entendeur, salut !
Ya’EBENDE