Franck Diongo, opposant irréductible, conseille à Joseph Kabila de quitter le pouvoir car doublement désavouer par l’actualité nationale et internationale. A l’international, Blaise Campaoré a été renversé pour tentative de révision constitutionnelle. Sur le plan national Kabila a vu son statut renversé par les manifestants à Beni. Pour le député national, ces deux faits sont prémonitoires sur la chute de Kabila s’il s’entête à gouverner par défi comme il le fait jusqu’à présent. Le président du MLP a accordé une interview à C-News ou il aborde plusieurs sujets d’intérêt national.
Ci-dessous l’intégralité de l’interview.
Avant d’aborder l’actualité internationale, honorable Diongo comment interprétez-vous la démolition du statut de Joseph Kabila à Beni ?
C’est un message clair sur le rejet de Kabila par la population de l’est. Le divorce entre Kabila et l’Est de la RDC, en proie à une insécurité, est irréversible. Les habitants de Beni ont dit à Kabila de dégager à leur manière car il n’a tenu aucune de ses promesses sur le rétablissement de la paix. Promesses faites en 2006 et en 2011 et qui n’ont jamais été honorées. A Kabila d’en tirer toutes les conséquences.
Vous êtes président du MLP l’un grand parti politique de l’opposition Rd-Congolaise et leader de l’opposition. Quel lecture faite-vous de insurrectionnel populaire et démocratique au Burkina-Faso?
La lecture que je fais ; c’est la leçon a tiré de l’entêtement suicidaire des chefs d’Etats Africains qui pensent être investi d’un pouvoir divin de rester éternellement au pouvoir. La leçon aussi a tiré, c’est la prise de conscience d’un peuple déterminé à la conquête de son destin. Rien ne peut arrêter la volonté d’un peuple déterminé. Ici je me rappelle le sommet USA-Afrique où le président Barack Obama avait conseillé les présidents Africains de respecter leurs Constitutions. Mais Compaoré était un des plus orgueilleux présidents Africains qui avaient boudé les conseils de l’administration de Barack Obama en disant pour avoir des institutions fortes il faut des hommes forts comme nous. C’est pour cela que vous avez vu le peuple Ouagalais se sont organisés pour barrer la route à Compaoré, qui est ex exil.
Pourquoi les autocrates Africains défient leurs peuples?
C’est l’ivresse du pouvoir qui pousse les dirigeants Africains à défier leurs peuples. Mais ces dirigeants ne défient pas seulement le peuple, mais ils défient les lois fondamentales de leur pays notamment la Constitution. Ce qui est grave, ces dirigeants défient la morale publique et internationale. C’est donc l’ivresse du pouvoir, le mépris de la démocratie et de la population.
Peut-on parler d’un printemps sub-saharien. En faisant allusion aux chefs d’Etats qui sont dans la même logique que Compaoré?
Bien sûr! Ce printemps noir vise aussi d’autres pays Africains en commençant par la Rd-Congo. Joseph Kabila doit tirer les conséquences. Parce-que, je ne vois pas comment il va échapper à cela. Il est aussi concerné par ce printemps noir qui a pris corps au Burkina-Faso. Kabila doit donc, renoncer à sa volonté d’avoir un troisième mandat.
Comme vous parlez du Président Kabila. Une délégation de la majorité à séjourné au Burkina-Faso pour s’inspirer de l’approche révisionniste de l’Assemblée nationale Burkinabais. Est-ce cette échec va faire reculer le pouvoir en place?
J’ai confirme cette information selon mes sources. Des informations à notre possession font aussi état que la délégation de la majorité présidentielle a été tabassée au même titre que les députés de la majorité de Compaoré. Certains d’entre eux ne savent pas comment regagner le pays. L’entêtement diabolique de Compaoré doit donner des leçons à Kabila. Le cas de la Rd-Congo ressemble à celui du Burkina-Faso. L’opposition Burkinabé avait convié Compaoré au dialogue mais cela avait accouché d’une souris à cause de l’entêtement de Compaoré à ne pas quitter le pouvoir encourager par la majorité au pouvoir. C’est le même scénario avec nous ici. L’Union Européenne, les USA, les provinces, l’église catholique, les forces vives demandent à Kabila de s’éloigner de ces idées révisionnistes. Aujourd’hui, Kabila seul doit garantir l’opinion qu’il ne va réviser la Constitution avant qu’il ne soit encore trop tard. Sinon, c’est la population qui en décidera à sa place comme ce fut au Burkina-Faso. Parce que, la colère d’un peuple est plus qu’une bombe atomique. C’est pourquoi Kabila a tout intérêt de ne pas attendre des concessions tardives.
Mais, c’est deux peuples différents?
C’est le printemps noir qui prend corps au regard des promesses non tenues par Kabila pendant sa gouvernance. Au regard du chômage qui bat son plein, de l’ignorance de besoins de la jeunesse, de l’incapacité de la majorité à sécuriser les Rd-Congolais. Compte tenu de ces facteurs clés qui prouvent que l’Etat Rd-Congolais est contre sa propre population ce sont les facteurs qui illustrent que la Rd-Congo est le prochain pays pour contraindre Kabila de quitter le pouvoir. La Rd-Congo n’est pas le Burkina-Faso d’accord. Les Rd-Congolais sont plus déterminés que les Burkinabé à cause de l’échec politique du régime conduit par Kabila.
Nous faisons face à une opposition divisée et un peuple mou. Comment y parvenir?
C’est la même population qui avait bravé la dictature de Mobutu, de M’zee Kabila. C’est la même population qui a démontré la dernière marche de l’opposition du 27 septembre. Alors, notre peuple n’est pas mou. C’est un peuple qui comprend et mature. Je lance un appel à l’opposition Rd-Congolaise de tirer les leçons de la maturité de l’opposition Burkinabé. Si l’opposition refuse, c’est le peuple qui prendra les commandes parce qu’on ne peut vaincre un peuple déterminé. De deux j’invite aussi la société civile de participer à la délivrance de notre peuple. Par là, je salue la dernière prise de position de l’église catholique contre la révision. Afin qu’ensemble nous allons dans ce combat de libérer le pays. Et je convie l’armée, police de soutenir le peuple pour arracher la liberté comme ce fut sous d’autres cieux, en Egypte, Burkina-Faso, Lybie, Tunisie.
Le déclic partirait si Minaku inscrivait le projet des lois sur la révision Constitutionnelle?
Je ne peux pas vous dévoilez l’élément déclencheur. Un seul mot d’ordre suffit «Kabila dégage».
La majorité persiste et signe que l’élection des députés provinciaux soient organisée au suffrage indirect qui risque de toucher au déverrouillage de l’article 220?
Le mot d’ordre est clair. Nous nous opposons à toute révision. Si majorité persistait à sa décision je pense que ce sera l’élément déclencheur. Nous allons bloquer les manouvres dilatoires Kabila pour l’empêcher de briguer un troisième mandat.
Le dialogue peut-il résoudre cette situation de crise?
Non! La volonté du peuple Rd-Congolais aujourd’hui, c’est d’avoir une alternance crédible. Kabila doit être remplacé. L’expérience politique que j’ai dans des négociations démontre qu’à l’issue de ce dialogue rien ne va aboutir. Parce que, Kabila est un dribleur. Il a toujours tiré les draps de son côté. Kabila doit partir en respectant la Constitution. Nous maintenant notre thèse pas de dialogue avec Kabila, il doit partir.
Le recensement est une obligation. Cela pourrait tirer le chose en longueur?
Retenez une seul chose, Kabila doit partir. Et, s’il y a une transition ça doit être sans Kabila.
Sans recensement?
Le recensement est un prétexte pour maintenir Kabila au-delà de 2016. C’est boutiquer par le régime en place. C’est donc un glissement intentionnel.
L’occident à une part des responsabilités sur ce qui se passe en Afrique?
L’occident a prit conscience de changer la donne en Afrique suite à la mauvaise gouvernance des dirigeants Africains qui ont accédé au pouvoir par coup d’Etat. Kabila a été conseillé au titre que Compaoré, il doit partir c’est tout.
yves buya