Franck Diongo annonce le printemps noir

Mardi 4 novembre 2014 - 08:32

Franck Diongo, oppos­ant irréductible, con­seille à Joseph Kabila de quitter le pouvoir car doublement désavouer par l’actualité nation­ale et internationale. A l’international, Blaise Campaoré a été ren­versé pour tentative de révision constitution­nelle. Sur le plan na­tional Kabila a vu son statut renversé par les manifestants à Beni. Pour le député national, ces deux faits sont pré­monitoires sur la chute de Kabila s’il s’entête à gouverner par défi comme il le fait jusqu’à présent. Le président du MLP a accordé une in­terview à C-News ou il aborde plusieurs sujets d’intérêt national.

Ci-dessous l’intégralité de l’interview.

 

Avant d’aborder l’actualité internationale, honorable Diongo com­ment interprétez-vous la démolition du statut de Joseph Kabila à Beni ?

C’est un message clair sur le rejet de Kabila par la popu­lation de l’est. Le divorce entre Kabila et l’Est de la RDC, en proie à une insé­curité, est irréversible. Les habitants de Beni ont dit à Kabila de dégager à leur manière car il n’a tenu au­cune de ses promesses sur le rétablissement de la paix. Promesses faites en 2006 et en 2011 et qui n’ont jamais été honorées. A Kabila d’en tirer toutes les conséquenc­es.

 

Vous êtes président du MLP l’un grand parti poli­tique de l’opposition Rd-Congolaise et leader de l’opposition. Quel lecture faite-vous de insurrec­tionnel populaire et dé­mocratique au Burkina-Faso?

La lecture que je fais ; c’est la leçon a tiré de l’entêtement suicidaire des chefs d’Etats Africains qui pensent être investi d’un pouvoir divin de rester éternellement au pouvoir. La leçon aussi a tiré, c’est la prise de con­science d’un peuple déter­miné à la conquête de son destin. Rien ne peut arrêter la volonté d’un peuple dé­terminé. Ici je me rappelle le sommet USA-Afrique où le président Barack Obama avait conseillé les prési­dents Africains de respecter leurs Constitutions. Mais Compaoré était un des plus orgueilleux présidents Afric­ains qui avaient boudé les conseils de l’administration de Barack Obama en disant pour avoir des institutions fortes il faut des hommes forts comme nous. C’est pour cela que vous avez vu le peuple Ouagalais se sont organisés pour barrer la route à Compaoré, qui est ex exil.

Pourquoi les autocrates Africains défient leurs peuples?

C’est l’ivresse du pouvoir qui pousse les dirigeants Africains à défier leurs pe­uples. Mais ces dirigeants ne défient pas seulement le peuple, mais ils défient les lois fondamentales de leur pays notamment la Con­stitution. Ce qui est grave, ces dirigeants défient la morale publique et interna­tionale. C’est donc l’ivresse du pouvoir, le mépris de la démocratie et de la popula­tion.

 

Peut-on parler d’un print­emps sub-saharien. En faisant allusion aux chefs d’Etats qui sont dans la même logique que Com­paoré?

Bien sûr! Ce printemps noir vise aussi d’autres pays Af­ricains en commençant par la Rd-Congo. Joseph Kabila doit tirer les conséquences. Parce-que, je ne vois pas comment il va échapper à cela. Il est aussi concerné par ce printemps noir qui a pris corps au Burkina-Faso. Kabila doit donc, renon­cer à sa volonté d’avoir un troisième mandat.

 

Comme vous parlez du Président Kabila. Une dé­légation de la majorité à séjourné au Burkina-Faso pour s’inspirer de l’approche révisionniste de l’Assemblée nationale Burkinabais. Est-ce cette échec va faire reculer le pouvoir en place?

J’ai confirme cette informa­tion selon mes sources. Des informations à notre pos­session font aussi état que la délégation de la majorité présidentielle a été tabassée au même titre que les dépu­tés de la majorité de Com­paoré. Certains d’entre eux ne savent pas comment re­gagner le pays. L’entêtement diabolique de Compaoré doit donner des leçons à Kabila. Le cas de la Rd-Congo ressemble à celui du Burkina-Faso. L’opposition Burkinabé avait convié Com­paoré au dialogue mais cela avait accouché d’une souris à cause de l’entêtement de Compaoré à ne pas quit­ter le pouvoir encourager par la majorité au pouvoir. C’est le même scénario avec nous ici. L’Union Europée­nne, les USA, les provinces, l’église catholique, les forc­es vives demandent à Kabila de s’éloigner de ces idées révisionnistes. Aujourd’hui, Kabila seul doit garantir l’opinion qu’il ne va réviser la Constitution avant qu’il ne soit encore trop tard. Si­non, c’est la population qui en décidera à sa place com­me ce fut au Burkina-Faso. Parce que, la colère d’un pe­uple est plus qu’une bombe atomique. C’est pourquoi Kabila a tout intérêt de ne pas attendre des conces­sions tardives.

 

Mais, c’est deux peuples différents?

C’est le printemps noir qui prend corps au regard des promesses non tenues par Kabila pendant sa gou­vernance. Au regard du chômage qui bat son plein, de l’ignorance de besoins de la jeunesse, de l’incapacité de la majorité à sécuriser les Rd-Congolais. Compte tenu de ces facteurs clés qui prouvent que l’Etat Rd-Congolais est contre sa pro­pre population ce sont les facteurs qui illustrent que la Rd-Congo est le prochain pays pour contraindre Kabila de quitter le pouvoir. La Rd-Congo n’est pas le Burkina-Faso d’accord. Les Rd-Con­golais sont plus déterminés que les Burkinabé à cause de l’échec politique du ré­gime conduit par Kabila.

 

Nous faisons face à une opposition divisée et un peuple mou. Comment y parvenir?

C’est la même population qui avait bravé la dictature de Mobutu, de M’zee Kabila. C’est la même population qui a démontré la dernière marche de l’opposition du 27 septembre. Alors, notre peuple n’est pas mou. C’est un peuple qui comprend et mature. Je lance un appel à l’opposition Rd-Congolaise de tirer les leçons de la ma­turité de l’opposition Burkin­abé. Si l’opposition refuse, c’est le peuple qui prendra les commandes parce qu’on ne peut vaincre un peuple déterminé. De deux j’invite aussi la société civile de participer à la délivrance de notre peuple. Par là, je salue la dernière prise de position de l’église catholique contre la révision. Afin qu’ensemble nous allons dans ce combat de libérer le pays. Et je con­vie l’armée, police de soute­nir le peuple pour arracher la liberté comme ce fut sous d’autres cieux, en Egypte, Burkina-Faso, Lybie, Tu­nisie.

 

Le déclic partirait si Mi­naku inscrivait le projet des lois sur la révision Constitutionnelle?

Je ne peux pas vous dévoilez l’élément déclencheur. Un seul mot d’ordre suffit «Kabila dégage».

 

La majorité persiste et signe que l’élection des députés provinciaux soi­ent organisée au suf­frage indirect qui risque de toucher au déverrouil­lage de l’article 220?

Le mot d’ordre est clair. Nous nous opposons à toute révi­sion. Si majorité persistait à sa décision je pense que ce sera l’élément déclench­eur. Nous allons bloquer les manouvres dilatoires Kabila pour l’empêcher de briguer un troisième mandat.

 

Le dialogue peut-il ré­soudre cette situation de crise?

Non! La volonté du peuple Rd-Congolais aujourd’hui, c’est d’avoir une alternance crédible. Kabila doit être remplacé. L’expérience poli­tique que j’ai dans des né­gociations démontre qu’à l’issue de ce dialogue rien ne va aboutir. Parce que, Kabila est un dribleur. Il a toujours tiré les draps de son côté. Kabila doit partir en respectant la Constitu­tion. Nous maintenant notre thèse pas de dialogue avec Kabila, il doit partir.

 

Le recensement est une obligation. Cela pour­rait tirer le chose en lon­gueur?

Retenez une seul chose, Kabila doit partir. Et, s’il y a une transition ça doit être sans Kabila.

 

Sans recensement?

Le recensement est un pré­texte pour maintenir Kabi­la au-delà de 2016. C’est boutiquer par le régime en place. C’est donc un glisse­ment intentionnel.

 

L’occident à une part des responsabilités sur ce qui se passe en Afrique?

L’occident a prit conscience de changer la donne en Af­rique suite à la mauvaise gouvernance des dirigeants Africains qui ont accédé au pouvoir par coup d’Etat. Kabila a été conseillé au titre que Compaoré, il doit partir c’est tout.

yves buya