Enfin, le président Kabila convoque le dialogue

Dimanche 29 novembre 2015 - 08:19

L’attente a été trop longue mais finalement le dialogue est convoqué. Le président Joseph Kabila s’est exprimé samedi soir à la télévision nationale pour annoncer le dialogue. Il a évoqué les difficultés qui ont mis en mal le processus électoral. Des divergences majeures ont opposé la classe politique sur plusieurs questions liées au processus électoral. ‘‘Chaque jour qui passe des divergences profondes d’opinion apparaissent sur la scène politique nationale au point de menacer aussi bien l’édifice de notre jeune démocratie que l’unité
nationale’’, a-t-il souligné.  A l’entendre parler, le dialogue est considéré comme une issue de sortie pour mettre fin aux divergences. Le fichier électoral, l’enrôlement de nouveaux majeurs, le vote des congolais de l’étranger, des déplacés ou réfugiés retournés dans leurs milieux d’origine et même le problème de la nationalité congolaise,
autant de sujets brûlants auxquels il faut trouver des solutions. Le décor étant planté, le chef de l’état a égrainé un par un les points qui feront l’objet des discussions. Aucun autre sujet n’a été retenu formellement en dehors du processus électoral qui a cristallisé son attention. Parmi les matières qu’il a proposées aux futurs
participants au dialogue figurent, la fiabilisation et l’inclusivité du fichier électoral, le calendrier électoral rendu inopérationnel à ces jours suite aux divergences de la classe politique, la sécurisation du processus électoral et enfin le financement électoral. Le président a fait allusion aux violences survenues lors des élections de 2006 avec l’incendie de la cour suprême de justice et celles de 2011 avec plusieurs incidents relevés un peu partout au
pays. Il a insisté sur l’attitude que la classe politique doit adopter avant d’aller aux élections. Doit-on brûler le pays parce qu’on va aux élections, s’est-il interrogé. Ensemble, nous devons lever les options courageuses pour une meilleure gouvernance électorale afin éviter des contestations. Au sujet de l’apport des partenaires extérieurs, le
président a été tranchant. Il a rappelé qu’il faut éviter les ingérences et les interférences parce qu’il estime que les élections sont d’abord une question de souveraineté. Pour cela aussi, Il a invité la classe politique ‘‘à lever ensemble les options sur ce qui est compatible aussi bien avec l’intérêt national qu’avec le principe d’interdépendance dans un monde globalisé’’. ‘‘Après toutes les consultations menées et après avoir donné le temps à tous ces pessimistes et tous ceux qui se sont prononcés contre le dialogue de proposer des voies alternatives crédibles au lieu des affirmations péremptoires de rejet par principe de ce que le bon sens commande, nous sommes arrivés à la conclusion que seul dialogue peut une fois de plus permettre à notre nation de prévenir une crise pouvant subvenir du fait delà non résolution en toute responsabilité des problèmes
posés’’, a précisé Joseph Kabila. ‘‘Ce dialogue s’impose à nous’’, explique-t-il. ‘‘C’est à travers un consensus responsable que nous pouvons donner une chance à la relance de notre processus électoral en lui conférant toutes ces lettres de noblesse à savoir la conformité aux standards internationaux notamment sa crédibilité, son inclusivité et surtout son apaisement’’, assure le chef de l’état. C’est toujours à travers cette voie que nous garantirons la paix chèrement acquise avant, pendant et après ce processus par delà nos divergences
d’opinion.  A cette occasion, le président Kabila a appelé tous les acteurs politiques à  choisir la voie de la raison en participant au dialogue. Il a indiqué que le comité préparatoire va s’atteler à mieux organiser les choses. Ses animateurs n’ont pas encore été nommés mais ils le seront certainement dans les prochaines heures.