EN MARGE DES 10 ANS DE L’IDGPA LE PROF ANDRÉ MBATA LANCE LA CAMPAGNE DE VULGARISATION DE LA CONSTITUTION DE LA RDC

Mardi 27 octobre 2015 - 05:53

Le professeur André Mbata Mangu a lancé hier à Kinshasa la campagne nationale de vulgarisation de la Constitution de la RD Congo. Il le fait en marge des 10 ans de l’Institut pour la démocratie, la gouvernance, la paix et le développement en Afrique (IDGPA) dont il est le directeur. L’enseignant tient à faire connaître à notre peuple le contenu de sa Constitution.

Pourquoi on doit lancer la campagne de la vulgarisation de la Constitution congolaise ? A cette question le Pr André Mbata répond : C’est parce que la Constitution de la République c’est l’émanation du peuple. Et pour l’enseignant, la vie de la nation en dépend terriblement. " Si nous voulons véritablement faire vivre notre pays, ou comme nous chantons dans l’hymne national, assurer la promesse que nous bâtirons un pays plus beau qu’avant, cette promesse là, ce serment hérité de nos aïeux ne peut se réaliser que dans le respect de la Constitution ", affirme-t-il. 
André Mbata fait remarquer à son auditoire, consititué des hommes des médias, que " la Constitution c’est quelque chose de fondamental. Ce n’est pas le combat d’un homme, c’est celui d’un peuple tout entier. Cette Constitution ne peut ne pas être respectée, c’est un devoir. 
L’art 62, dit " nul n’est sensé ignorer la loi. " Et tous les Congolais ont l’obligation de respecter la Constitution. Et pour respecter la Constitution, insiste le prof Mbata, il faut la comprendre, la connaître. 
" C’est pourquoi nous lançons aujourd’hui la campagne nationale de la vulgarisation de la Constitution afin que le peuple la comprenne et puisse la défendre lorsqu’elle est victime d’attaque. Le peuple doit connaître sa Constitution. Et pour nous le savoir c’est le pouvoir, ce n’est pas l’avoir qui est le pouvoir. Un pouvoir qui ne se base que sur l’avoir est une catastrophe. Un pouvoir sans savoir c’est l’une des pires catastrophes. Il faut donc que le peuple se l’approprie et ait la connaissance de sa Constitution ", explique-t-il longuement.
Le prof André Mbata dit être particulièrement soulagé d’apprendre que le président de la République n’avait jamais demandé à personne de comploter contre la Constitution. " Maitenant que tout le monde est d’accord pour la Constitution, la société civile, l’opposition est toujours d’accord pour la sauvegarde de la Constitution, maintenant que la Majorité présidentielle dans son ensemble est pour le respect de la Constitution, nous à l’IDGPA nous disons parce que nous sommes tous d’accord, maintenant vulgarisons la Constitution, amenons là auprès de notre peuple pour qu’il la comprenne. " 
Le directeur de l’IDGPA a-t-il pensé aux langues nationales ? " C’est une question importante, nous avons l’intention de traduire la Constitution dans les 4 langues nationales, parce qu’il faut que le peuple comprenne la Constitution dans sa langue. En attendant, nous allons nous servir des interprètes. Nous ne sommes pas de Français, nos ancêtres ne sont pas des Gaulois. L’objectif est d’avoir la Constitution dans les quatre langues nationales. Mais le problème, c’est ce sont les moyens. Parce que nous faisons maintenant ce que l’Etat congolais devrait faire…" 
Le Pr Mbata invite tous ceux qui disent qu’ils aiment la Constitution, à se manifester. " En nous donnant des moyens, nous allons traduire la Constitution dans les langues nationales ", assure-t-il. 
Mbata envisage également d’aller partout avec cette campagne de vulgarisation. "Nous avons l’intention d’aller partout. Nous avons l’intention d’aller dans toutes les universités, dans tous les établissements d’enseignement supérieur et universitaire privés et publics." 
Pour le directeur de l’IDGPA, si on ne comprend pas la Constitution, la Démocratie ne peut pas se consolider. " Nous avons l’intention d’aller dans toutes les provinces de la République. Et moi comme professeur d’université, on s’est rendu compte que ça ne sert à rien de n’enseigner qu’à quelques étudiants. Le professeur d’université ne devient réellement professeur d’université que s’il peut simplifier les choses compliquées de la Constitution et amener les éléments élémentaires au peuple congolais. Je voudrais être en mesure, malgré la sophistication des savoirs que je peux détenir, ne pas seulement me limiter aux amphithéâtres universiataires, je voudrais être professeur de mon peuple, je voudrais simplifier la Constitution dans leur propre langue. Je voudrais qu’il comprenne parce que sinon il y aura toujours un écart entre l’élite intellectuelle et ses masses dont nous provenons. "
Mbata voudrait que la Constitution qu’il enseigne sur le Continent africain, qu’il soit en mesure de la faire comprendre aux plus simples de ses concitoyens dans les villages. Mais, reconnait-il, " il y a un problème des moyens auxquels nous serons confrontés. Ce sera un véritable test. Vous aimez la Constitution, donnez les moyens pour qu’on la vulgarise auprès de nos masses. La constitution ne doit pas rester pour les leaders politiques, elle ne doit pas rester pour les juristes, les politologues ou pour les universitaires ou les intellectuels. La Constitution appartient au peuple tout entier. La campagne est d’une durée indéterminée. Nous voudrions que ce soit une université permanente, enseignée à notre peuple, lui faire connaître le contenu de sa Constitution. " 
Professeur à la Faculté de Droit de l’Université de Kinshasa, André Mbata Mangu est l’un de plus brillants constitutionnalistes et chercheurs en sciences sociales de la RD Congo. Didier KEBONGO